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Coup de pouce aux outils de la dette

Amani Gamal El Din , Samedi, 04 novembre 2023

Les investisseurs à la Bourse seront bientôt autorisés à échanger des bons du Trésor gouvernementaux sur le marché secondaire.

Coup de pouce aux outils de la dette

Dans une tentative de donner une impulsion aux échanges boursiers, la Bourse a pris la décision de permettre aux investisseurs d’échanger des bons du Trésor gouvernementaux sur le marché secondaire à partir de mi-2024. Le nouveau système d’échange des instruments de la dette gouvernementale, appelé Government Fixed Income Trading System (GFIT), a été développé par l’EGX en 2021 pour les échanges sur les bons du Trésor. Il intervient après de longs mois de coordination entre la Banque Centrale d’Egypte (BCE), le ministère des Finances, l’Autorité de réglementation financière (FRA) et le dépositaire central des titres égyptiens (ECSD). L’objectif est de diversifier les moyens d’investir dans la dette gouvernementale et d’attirer plus d’investisseurs. Le GFIT fournit aux sociétés de courtage des informations plus détaillées sur les prix et les offres disponibles. « Le système est relié aux banques égyptiennes pour permettre aux sociétés de courtage d’opérer sur le marché secondaire en bonne et due forme », explique Hanan Ramsis, experte en Bourse.

La BCE émet des bons du Trésor pour le compte du ministère des Finances pour financer le déficit budgétaire du pays. En effet, le déficit budgétaire de l’Egypte représentait 6 % du PIB qui s’élevait à 9,8 trillions de L.E. (318,23 milliards de dollars) au cours de l’exercice 2022-2023, selon le ministre des Finances, Mohamad Maeit. Le gouvernement a relevé ses estimations du déficit budgétaire à 6,9 % du PIB pour l’exercice 2023-2024, qui a débuté le 1er juillet.

L’échange des bons du Trésor gouvernementaux se faisait autrefois uniquement au marché primaire. Ce qui veut dire que les investisseurs ne pouvaient les acheter que directement de la BCE. Le marché secondaire va permettre aux investisseurs de conclure des transactions d’achat et de vente même après leur émission à travers une large palette d’investisseurs sans intervention de l’émetteur. Sur le marché secondaire, les bons du Trésor seront cotés sous forme d’actions et leurs taux d’intérêt seront variables selon l’offre et la demande.

Mohamed Maher, PDG de la banque d’investissement Prime Holding, explique que les acheteurs principaux sur le marché primaire sont les Etats, les fonds souverains et les fonds d’investissement. « Auparavant, il y avait un lobby restreint qui monopolisait ce genre d’investissement aux rendements rapides. Maintenant, les bénéficiaires seront plus nombreux. Les courtiers du marché primaire manipulaient les tarifications sur les bons du Trésor. Le nombre de courtiers était limité et, par conséquent, les échanges l’étaient aussi. L’échange des bons du Trésor par le biais de la Bourse augmente la demande, facilite les opérations d’échange et constitue une attraction supplémentaire pour les investisseurs », déclare Ahmed El Sheikh, directeur d’EGX. « Plus le marché est ouvert, plus il devient efficace. Cette mesure fait qu’il deviendra plus transparent et plus fonctionnel. Toutes les compagnies de courtage locales et internationales vont s’impliquer. Cela augmentera les liquidités et les offres. Les investisseurs qui seront attirés sont ceux qui ont un surplus de liquidités. Au lieu de les déposer dans des carnets d’épargne, ils opteront plus facilement pour ce genre d’investissement rapide et avec un rendement élevé et certain », explique Maher.

Trois bénéficiaires profiteront de ce type de changement, explique Hanan Ramsis : les investisseurs, la Bourse qui va accroître les échanges et les compagnies de courtage. « Une telle mesure ne peut être prise sans réglementation. Les bases de données sont disponibles et les banques procureront les I-Score des clients, qu’ils soient des individus ou des organismes, afin d’éviter les manipulations. Toutes les étapes seront surveillées à travers la technologie. Le client sera donc connecté aux organismes à tous les stades des opérations », conclut Ramsis.

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