Le ministre égyptien des Finances, Mohamad Maeit, a tenu des rencontres avec les représentants de différentes institutions internationales, en marge des réunions annuelles du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale organisées à Marrakech, durant lesquelles il a discuté du plan de réforme économique de l’Egypte, ainsi que de la vision du pays pour sortir de la crise. « Le gouvernement égyptien maintient son processus de réformes structurelles en adoptant des politiques équilibrées qui prennent en compte la dimension sociale et qui sont basées sur un engagement en faveur de la discipline financière et d’une gestion positive des effets négatifs imposés par les crises mondiales complexes et les pressions inflationnistes sans précédent qui en résultent », a souligné le ministre lors de sa rencontre avec Antoinette Monsio Sayeh, directrice générale adjointe du FMI, et Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI. Maeit a signalé que l’Egypte avait pu atteindre des indicateurs économiques positifs au cours des 9 dernières années malgré les défis économiques successifs sur la scène internationale, notant que l’Egypte a pu maintenir un excédent primaire du budget pour 6 années consécutives. Cet excédent devrait atteindre un niveau record de 2,5 % dans l’exercice budgétaire en cours (2023-2024) contre 1,6 % au cours de l’exercice précédent. « Nous souhaitons avancer dans la mise en oeuvre de la stratégie de gestion de la dette publique pour diminuer le taux de la dette par rapport au PIB, en prolongeant la durée de vie moyenne de la dette et en réduisant le coût de son service », a déclaré Maeit.
Le ministre a également tenu des réunions avec des représentants des institutions de notation et des banques internationales au cours desquelles il a répondu à leurs questions à propos de l’économie égyptienne. « La plupart des économies, y compris les plus avancées, étaient affectées par la crise et les vagues inflationnistes mondiales, ce qui a exigé d’arranger de fonds plus importants à un coût plus élevé pour répondre aux besoins des citoyens. Ceci a eu de graves répercussions sur les monnaies locales de la plupart des pays en développement, y compris l’Egypte », a dit le ministre, ajoutant que le gouvernement travaille activement pour limiter les nouvelles pressions inflationnistes sur les citoyens. Maeit a indiqué que l’Egypte avait remboursé toutes ses obligations extérieures, qui s’élevaient à environ 52 milliards de dollars au cours des deux dernières années. « Nous nous engageons à respecter les échéances et à assurer le service de la dette dans les années à venir. Nous comptions sur des outils alternatifs et des marchés diversifiés pour sécuriser des financements complémentaires tels que les obligations Samouraï, les sukuk, les obligations vertes et bientôt les obligations Panda, en complément du programme d’offre publique », a-t-il expliqué.
Le ministère des Finances est confronté à des défis majeurs, tels que la hausse des taux d’intérêt aux niveaux mondial et local. (Photo : AFP)
Maeit a souligné que le ministère des Finances est confronté à des défis majeurs, tels que la hausse des taux d’intérêt aux niveau mondial et local, soulignant qu’au cours de la période 2011-2015, le ratio moyen de la dette publique au PIB avait atteint 86,1 % contre 95,7 % actuellement. Il a aussi indiqué que le plus grand défi réside dans l’indice du ratio du service de la dette par rapport aux recettes publiques, qui a atteint une moyenne 37,4 % au cours de la période 2011-2015 contre 49,7 % actuellement. « Un aspect que le ministère des Finances s’efforce d’améliorer dans la période à venir en mobilisant des ressources supplémentaires, en développant le système d’administration fiscale et en incluant l’économie informelle, sans imposer de nouvelles charges sur les citoyens », a-t-il précisé.
Lors d’une table ronde, en marge des réunions, Maeit a appelé les banques et les institutions multilatérales internationales à jouer un rôle plus compréhensif face aux défis mondiaux pour soutenir la réalisation des visions nationales de développement et de financement des économies émergentes, des pays en développement et des pays africains. Et ce, à des conditions faciles et appropriées, fondées sur la solidarité de tous les pays pour surmonter les défis mondiaux et sur la poursuite sérieuse d’une plus grande justice économique internationale.
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