Le rapport sur la stabilité financière dans le monde, publié à l’occasion des réunions annuelles du Fonds Monétaire International (FMI), conseille aux Banques Centrales de maintenir des politiques monétaires d’austérité. « Alors que l’inflation sous-jacente reste élevée et ne recule que lentement dans de nombreuses économies avancées, les Banques Centrales pourraient devoir maintenir une politique monétaire plus restrictive plus longtemps que ce que les marchés anticipent actuellement. Dans les économies émergentes, les progrès en matière de réduction de l’inflation semblent plus avancés, les bénéfices d’une hausse précoce des taux devenant évidents », souligne-t-on dans le rapport.

Selon Tobias Adrian, conseiller financier auprès du FMI, la principale priorité reste de ramener l’inflation à l’objectif. « L’inflation sous-jacente mondiale a jusqu’à présent ralenti cette année mais reste élevée. En tant que croissance durable, cela exige à la fois une stabilité des prix et une stabilité financière », souligne Tobias Adrian dans sa présentation du rapport. Insistant sur le fait que cette politique est nécessaire dans les économies où les taux d’intérêt sont encore élevés et l’inflation est persistante jusqu’à ce qu’il y ait des preuves tangibles que l’inflation progresse durablement vers ses objectifs. Il souligne cependant qu’à cause des divergences dans les évolutions de l’inflation, les circonstances spécifiques à chaque pays vont déterminer les politiques monétaires à suivre dans chacun d’entre eux.

Si la hausse des taux d’intérêt est indispensable pour faire baisser l’inflation, elle a des répercussions sur le coût de financement, surtout pour les marchés émergents et en développement. « Les emprunteurs souverains des économies des marchés émergents, des marchés frontières et des pays à faible revenu devraient redoubler leurs efforts pour contenir les risques associés à leur forte vulnérabilité en matière d’endettement, notamment par le dialogue avec les créanciers, la coopération multilatérale et le soutien de la communauté internationale », conseille le FMI. Il demande également aux autorités nationales d’adopter des politiques structurelles et financières visant à créer un environnement d’investissement attractif pour les capitaux privés.