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Ralentissement de l’économie mondiale

Marwa Hussein , Mardi, 10 octobre 2023

Le rapport sur les perspectives de l’économie mondiale du Fonds monétaire international prévoit un ralentissement en 2023 et 2024. La bonne nouvelle est que l’inflation devrait baisser.

Ralentissement de l’économie mondial
L’Arabie saoudite devrait connaître la baisse de croissance la plus importante au Moyen-Orient avec 0,8 % prévu en 2023. (Photo : Reuters)

« La reprise mondiale après la pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie reste lente et inégale », c’est ainsi que le Fonds Monétaire International (FMI) résume son évaluation de l’économie mondiale. Le prêteur international prévoit que la croissance mondiale se ralentira à 3 % en 2023 puis à 2,9 % l’année prochaine, contre les 3,5 % atteints en 2022. « Ces chiffres restent bien en dessous de la moyenne historique », souligne Pierre-Olivier Gourinchas, conseiller économique et économiste en chef du FMI, dans son introduction du dernier rapport du FMI sur les perspectives économiques mondiales. Cependant, l’image n’est pas complètement sombre, l’économie mondiale n’est pas en état de stagnation malgré les difficultés des années passées. « En rétrospective, la résilience a été remarquable. Malgré la perturbation des marchés énergétiques et alimentaires provoquée par la guerre et le resserrement sans précédent des conditions monétaires mondiales pour lutter contre une inflation élevée depuis des décennies, l’économie mondiale a ralenti, mais elle n’est pas au point mort », résume le FMI. Il a déclaré lors des réunions du FMI et de la Banque mondiale à Marrakech : « Nous suivons de près la crise à Gaza. Pour le moment, on ne peut pas faire des prévisions sur ses effets sur l’économie mondiale ».

Les prévisions de la croissance mondiale laissent entrevoir d’importantes divergences entre les différentes économies. Selon le rapport, le ralentissement est plus prononcé dans les économies avancées que dans les pays émergents et en développement. Mais des divergences apparaissent au sein des économies avancées et en développement. « Au sein des économies avancées, les Etats-Unis ont montré une tendance surprenante à la hausse, avec une consommation et des investissements résilients, tandis que l’activité de la zone euro a été révisée à la baisse ». Les prévisions de croissance pour l’économie américaine sont de 2,1 % en 2023, ce qui est pareil au taux réalisé en 2022. Ce taux a été révisé à la hausse par 0,3 % par rapport aux précédentes prévisions du FMI en juillet. Le taux de croissance aux Etats-Unis est bien au-delà du taux de croissance des économies avancées qui ont enregistré seulement 1,5 % cette année, une baisse considérable par rapport aux 2,6 % en 2022. Quant à la zone euro, Bretton Woods prévoit une baisse de la croissance des 3,3 % réalisés en 2022 à uniquement 0,7 % en 2023 et à 1,2 % l’année prochaine.

Les économies des marchés émergents se sont par contre montrées assez résilientes et la croissance a été à la hausse « à l’exception notable de la Chine, confrontée à des difficultés croissantes liées à la crise immobilière et une baisse de la confiance », explique le rapport. Le taux de croissance des marchés émergents et des économies en développement est prévu à 4 % en 2023 et 2024 contre 4,1 % en 2022. L’Inde vient en tête, avec des prévisions qui s’élèvent à 6,2 % pour l’année en cours et un taux pareil l’année prochaine. Le taux de croissance au Moyen-Orient et en Asie centrale devrait baisser considérablement des 5,6 % réalisés en 2022 à 2 % et 3,4 % en 2023 et 2024 respectivement. L’une des baisses les plus drastiques dans la région serait en Arabie saoudite avec des prévisions de croissance de 0,8 % en 2023 contre 8,7 % en 2022. Les prévisions pour le Royaume sont plus optimistes en 2024 avec un taux de 4 %. « La dégradation de la croissance en Arabie saoudite est due aux réductions de la production pétrolière, y compris les réductions unilatérales et celles conformes à un accord via l’OPEP », souligne le rapport du FMI. « Les économies des pays du Golfe sont affectées par les prix et la production du pétrole. Ce dernier a connu des coupures affectant les quantités, ainsi qu’une baisse des prix, ce qui a affecté la croissance. L’année passée, les pays du Golfe ont connu un pic de croissance, le taux de croissance en 2023 dans ces pays est calculé sur une année de base élevée », explique Mohamed Shadi, économiste auprès du Centre égyptien de la pensée et des études stratégiques (ECSS).

Les prévisions de croissance du FMI pour l’économie égyptienne sont de 4,2 % et 3,6 % en 2023 et 2024 respectivement contre 6,7 % réalisés en 2022. Shadi explique que le taux de croissance en Egypte n’est pas affecté par des facteurs externes mais plutôt internes. « La baisse de la croissance en Egypte est due à la hausse des taux d’intérêt qui ont affecté la consommation, ce qui a influé sur le marché de travail et finalement l’investissement. Nous avons subi les conséquences du ralentissement de l’économie mondiale et de l’inflation importée l’année passée. Le choc est passé. L’inflation est maintenant la conséquence de facteurs locaux », résume-t-il.

Pour le FMI, l’inflation mondiale galopante, un facteur d’incertitude prédominant depuis l’année passée, est prévue à la baisse. Il prévoit que l’inflation globale continuera de décélérer, passant de 9,2 % en 2022, sur une base annuelle, à 5,9 % cette année et à 4,8 % en 2024. En même temps, l’inflation sous-jacente, qui exclut les prix des produits alimentaires et de l’énergie, devrait également baisser à 4,5 % en 2024. Cette baisse de l’inflation est due à la baisse des prix de l’énergie et, dans une moindre mesure, des prix des produits alimentaires.

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