
L’Egypte a pris de nombreuses mesures pour attirer des investissements privés. (Photo : Reuters)
Les réunions de Marrakech ont une importance spéciale pour l’Egypte. Une délégation dirigée par Hassan Abdallah, gouverneur de la Banque Centrale, et comprenant les ministres des Finances, Mohamad Maeit, et de la Coopération internationale, Rania Al-Machat, s’est rendue dans la ville marocaine. La délégation égyptienne doit rencontrer des responsables de la Banque Mondiale (BM) et du FMI et participer à plusieurs événements et séances de discussion visant surtout à définir les mécanismes de stimulation de la croissance dans la région du Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En effet, la crise économique mondiale actuelle impose des défis sans précédent aux pays en voie de développement et aux économies émergentes. Mais, l’Egypte a réalisé de grands progrès dans le dossier économique au cours des 10 dernières années grâce à un solide programme de réforme économique mis en oeuvre en 2016. Dans son dernier rapport, publié en marge des réunions de Marrakech, le FMI a estimé que la croissance de l’économie égyptienne devrait atteindre 4,2 % en 2023 et 3,6 % en 2024. La participation égyptienne aux réunions de Marrakech intervient, en effet, après la signature, en mai dernier, d’un accord-cadre entre l’Egypte et la BM sur la coopération en matière de développement durable pour la période 2023-2027. Cette stratégie de coopération a inauguré une nouvelle phase de partenariat entre l’Egypte et la BM. Elle est basée sur trois piliers fondamentaux : la création d’emplois dans le secteur privé, l’égalité des chances et la promotion de l’investissement dans le capital humain. En effet, le Groupe de la Banque mondiale fait partie des principaux partenaires de développement de l’Egypte. Le portefeuille de la BM en Egypte inclut 14 projets d’un coût total de 6,9 milliards de L.E. dans les domaines de l’éducation, de la santé, des transports, de la protection sociale, des énergies renouvelables, du dessalement de l’eau, du logement, du développement local et de l’environnement. Parmi les projets les plus importants mis en oeuvre dans le cadre la stratégie de coopération pour la période 2023-2027 figurent le programme Solidarité et dignité et le projet universel d’assurance maladie.
FMI : Négociations en cours
La révision de l’accord de financement de 3 milliards de dollars, conclu entre le FMI et l’Egypte, sera également au centre des discussions entre la délégation égyptienne et les responsables du FMI. En décembre, le conseil d’administration du FMI avait approuvé un accord de prêt sur 46 mois avec l’Egypte dans le cadre du « mécanisme élargi de financement », d’une valeur de 3 milliards de dollars jusqu’à l’exercice 2025-2026. Les négociations sur la flexibilité des taux de change sont toujours en cours avec le FMI pour le décaissement de la deuxième tranche du crédit. Lors de son interview avec la chaîne de télévision Al-Arabiya, Kristalina Georgieva n’a pas exclu que « le programme du FMI avec l’Egypte soit révisé cette année », soulignant que « le FMI travaille intensément avec les autorités égyptiennes pour trouver des solutions aux points restants de l’examen ». L’Egypte intensifie ses efforts pour remplir ses engagements et achever les première et deuxième revues du programme. Selon le ministre des Finances, Mohamad Maeit, « le programme mis en place en coopération avec le FMI progresse au niveau des réformes structurelles et de l’augmentation de la participation du secteur privé ». Ces dernières années, l’Egypte a pris de nombreuses mesures pour attirer les investissements du secteur privé et soutenir la production. C’est dans ce contexte que le premier ministre, Moustapha Madbouli, a annoncé en février que 35 entreprises publiques seraient proposées au secteur privé et aux investisseurs stratégiques via la Bourse égyptienne. Ce programme a permis de collecter 5 milliards de dollars à ce jour, alors que 5 milliards de dollars supplémentaires proviendront d’autres transactions, actuellement en cours. Dans le cadre de sa stratégie visant à autonomiser le secteur privé, le gouvernement a approuvé en décembre 2022 le document sur la politique de la propriété de l’Etat qui vise à augmenter la contribution du secteur privé à l’activité économique et à augmenter les investissements de 25 à 30 % afin d’atteindre un taux de croissance compris entre 7 et 9 %. Autre mesure visant à faciliter la création d’entreprises et réduire les charges financières assumées par les investisseurs : une autorisation unique (licence dorée) a été mise en place pour les investisseurs étrangers et nationaux, notamment dans les domaines de l’hydrogène vert, des énergies renouvelables, des télécommunications et des technologies de l’information.
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