Le nouveau certificat de pension de retraite est proposé aux expatriés entre 18 et 59 ans.
Misr Life Ins, la plus grande société d’assurance-vie en Egypte et dans le monde arabe, et la Banque Nationale d’Egypte (NBE), la plus grande banque commerciale du pays, ont lancé pour la première fois des certificats de pension de retraite en dollar pour les Egyptiens vivant à l’étranger. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse tenue par l’Autorité de régulation financière et à laquelle ont assisté, en plus des dirigeants des deux entités concernées, la ministre de l’Emigration et des Affaires des Egyptiens à l’étranger, Soha El-Gendy. Le ministère de l’Emigration participera à la promotion des nouveaux certificats à l’étranger. Il doit également collaborer avec d’autres ministères et organismes gouvernementaux pour créer une société à l’étranger destinée à la promotion des investissements des expatriés égyptiens, en coopération avec des hommes d’affaires vivant à l’étranger. Le capital émis de l’entreprise est de 1 milliard de dollars, dont 100 millions payés. Baptisé Maash Bokra (pension de demain), le nouveau certificat est disponible aux expatriés entre l’âge de 18 et 59 ans et peut être acheté à partir de 500 dollars. Les bénéficiaires ont la possibilité d’effectuer des paiements supplémentaires entre 50 et 10 000 dollars par an, ce qui leur permet d’accroître la somme de la pension reçue. L’échéance du certificat est de 5 ans au minimum et le bénéficiaire peut en acheter 2 avec des échéances différentes. Le détenteur du certificat peut recevoir la pension, toujours en dollar, à partir de l’âge de 50, 55, 60 ou 65 ans. Il peut la recevoir soit en montant forfaitaire, soit par versements mensuels sur une période de 10 ou 15 ans. Le montant contracté ou les rentes garanties sont calculés en fonction de l’âge de l’assuré lors de la date du paiement du premier versement et la date d’échéance du certificat.
Mohamad Farid, président de l’Autorité de régulation financière, a indiqué dans son discours inaugural lors de la conférence de presse que la souscription dans les certificats est disponible dès le lendemain de l’annonce et que toutes les transactions d’achat et de modification seront gérées via un portail en ligne. Il n’y a pas de paiements fixes et chaque versement est considéré comme un certificat à part. Aucun examen médical n’est nécessaire pour être éligible. Toutes les informations concernant le certificat ont été publiées dans un communiqué de presse. « On ne peut pas encore prévoir les sommes qui seront versées pour se procurer ces certificats de pension, mais j’imagine qu’elles seraient de quelques dizaines de millions de dollars », estime Amr Al-Alfy, directeur de recherche chez Prime Holding. Le gouvernement n’a pas précisé comment se calcule le montant dû à la fin de la période du certificat. Al- Alfy estime que ce serait à l’instar des certificats d’assurance privés offerts par des sociétés d’assurance locales : une partie est investie avec un rendement spécifique collecté pendant une période déterminée. Ce rendement est versé au cours de 10 ou 15 ans avant l’expiration du certificat, précise-t-il.
Plusieurs initiatives
Le gouvernement égyptien s’emploie à attirer des devises étrangères par différents moyens, y compris en lançant plusieurs initiatives pour encourager les expatriés à envoyer davantage de devises vers le pays. La plus récente de ces initiatives est de proposer aux expatriés mâles, qui n’ont pas accompli leur service militaire, de régulariser leur situation contre le paiement d’une somme compensatoire de 5 000 dollars ou 5 000 euros. L’enregistrement pour profiter de cette offre, annoncée fin juillet, durera un mois à compter du 14 août, le jour même du lancement du certificat de pension en dollar. Le parlement égyptien, en vacances d’été depuis le 12 juillet jusqu’au début octobre, devra approuver la loi du service militaire avant la mise en application de l’offre en question. Plus tôt en juillet, les deux plus grandes banques publiques égyptiennes, NBE et la Banque Misr, ont lancé deux certificats de dépôt libellés en dollar à des taux de 7 % et 9 %, ouverts à tous les Egyptiens, y compris les expatriés. Une autre initiative, lancée l’année passée, a permis aux expatriés d’importer des voitures en échange de payer à l’avance les droits de douanes et la taxe sur la valeur ajoutée en devises. Ces sommes versées seront remboursées 5 ans plus tard en livre égyptienne au taux de change appliqué à ce moment et sans intérêt.
En effet, les transferts de fonds des Egyptiens à l’étranger ont considérablement baissé suite aux dévaluations successives de la monnaie locale, plusieurs préférant échanger leurs devises sur le marché noir. Selon les statistiques, les transferts de fonds des expatriés par les voies officielles ont chuté de 23 % au cours du second semestre 2022, atteignant le niveau le plus bas depuis la dévaluation de 2016, avec 12 milliards de dollars. « Je pense que les investissements étrangers directs sont le moyen le plus important et peut-être le plus durable pour attirer des devises. Toutes ces initiatives sont utiles à court terme. Mais elles ne sont pas durables », souligne Al-Alfy. Le gouvernement essaye par différents moyens, y compris et surtout le lancement d’un programme d’offres publiques d’entreprises, d’attirer des devises dans un contexte de pénurie de devises qui a fait perdre à la livre égyptienne environ la moitié de sa valeur face au dollar depuis mars 2022. Le manque de devises a affecté le paiement des importations, ce qui s’est reflété sur la capacité de production du pays, accentuant l’urgence de trouver des ressources en devises.
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