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Secteur minier : Objectif, 5 % du PIB d’ici 2030

Amani Gamal El Din , Samedi, 29 juillet 2023

Tenue la semaine dernière au Caire, la deuxième édition du Forum minier d’Egypte a réuni des dirigeants de l’industrie minière de la région et du monde pour discuter des opportunités du secteur et renforcer les partenariats. Compte rendu.

Secteur minier : Objectif, 5 % du PIB d’ici 2030

« S’appuyer sur 120 ans de découvertes géologiques pour un avenir décarboné et durable », tel était le thème de la deuxième édition du Forum minier de l’Egypte, tenue les 18 et 19 juillet au Caire, avec la participation de tout un panel de spécialistes du domaine. Autour du ministre du Pétrole et des Ressources minières, Tarek El-Molla, étaient présentes des délégations ministérielles de l’Arabie saoudite, de l’Ethiopie, du Ghana et de la Guinée. De hautes délégations de décideurs publics, d’experts, de patrons d’entreprises minières, et d’autres sont venus explorer comment l’industrie devrait multiplier les investissements de l’exploration pour répondre à la demande grandissante sur les matières premières.

L’événement s’est tenu dans le cadre de la continuité de la COP27, reliant le passé glorieux des richesses minières de l’Egypte aux impératifs avenirs de la décarbonation et du développement durable. La Banque mondiale a rapporté que la demande sur les métaux comme le lithium, le graphite et le nickel, nécessaires pour permettre une transition énergétique plus large, devrait croître de 500 % d’ici 2050, alors que les économies mondiales mettent en place leurs efforts de décarbonation.

Selon le communiqué de presse du ministère du Pétrole, le secteur minier a fait l’objet, ces dernières années, d’une attention globale, et ce, pour le rôle qu’il avait joué comme procureur des minéraux nécessaires à la manufacture de l’énergie propre pour un avenir énergétique à faible émission de carbone. « La vision du ministère du Pétrole et des Ressources minières afin de développer les richesses minières a été exécutée pour maximiser les profits dans le cadre de la réforme économique du pays et la Vision de l’Egypte 2030. Il s’agit d’un modèle qui prendrait en compte tous les ingrédients et tous les critères mondiaux de travail, quitte à devenir une destination pour les investissements et les multinationales », a déclaré El-Molla.

Plusieurs réformes

Le forum était une occasion pour annoncer le projet de modernisation exécuté par le ministère et qui date de 2019 avec l’amendement de la loi de la richesse minière. Selon le ministre, ce projet dépend de 7 piliers-clés pour achever des objectifs stratégiques en ligne avec la Vision de l’Egypte 2030 afin de hausser la contribution du secteur minier du PIB à 5 % d’ici 2030, contre moins de 1 % actuellement, et d’attirer les IED : les législations minières, le régime fiscal, les systèmes de licences, les réformes des structures organisationnelles, le développement des capacités humaines et les stratégies minières, ainsi que les stratégies de communication et de promotion.

Le ministre a également parlé de 3 autres réformes majeures parallèles. La première est l’amélioration des infrastructures (depuis les routes jusqu’aux chemins de fer et aux autoroutes, en plus de l’approvisionnement en eau et en électricité). La deuxième est le lancement d’un programme national de levés géophysiques combinant des données de télédétection, des images satellites, des études et des données de levés de zones antérieures, en plus des résultats des levés géologiques au sol. « Une attention particulière sera accordée à l’identification des zones présentant une forte rentabilité économique pour les minéraux rares et radioactifs. Pour ce qui est des réalisations, la plus importante est le lancement du premier cycle d’appel d’offres international pour l’or et les métaux en 2020 avec un total de 290 secteurs. Les résultats ont été annoncés en novembre 2020 avec 13 sociétés nationales et internationales gagnantes », a explicité le ministre. La troisième est l’obtention par l’Egypte des droits d’exploration de 84 zones concessionnelles pour l’or dans le pays avec un montant d’investissement de 65 millions de dollars. L’Egypte a lancé la zone économique du triangle d’or dans le but de développer l’exploitation minière. Elle est la plus riche zone en Egypte en matière de minéraux avec 75 % des ressources minérales du pays, tels que le cuivre, l’or, le granit et le phosphate.

Une approche minière verte

Tous les panélistes ont parlé de deux conditions pour maximiser les rendements des richesses minières, à savoir une meilleure gouvernance du secteur et l’adoption d’une approche verte. Magdi Habib, directeur général de CanmetMining Resources Canada, a déclaré que, globalement, le calendrier de transition à une révolution minière est court. La découverte et le développement de nouvelles ressources nécessitent beaucoup de temps et requièrent d’énormes capitaux. « Pour alléger le fardeau financier, il faut une bonne gouvernance associée à de solides institutions, une énergie propre, une technologie avancée et une digitalisation. Si ces ingrédients sont présents, nous pouvons parler à coup sûr d’une approche minière verte qui est requise avec les évolutions de l’époque ».

A ce niveau-là, l’Egypte ne s’est pas départie de la tendance mondiale ; au contraire, elle était à l’avant-garde, même s’il existe toujours des problèmes de financement, qui ont été en partie résolus par les modèles de partenariats public-public et public-privé mis en place. D’après le ministre du Pétrole, l’Egypte a pris des mesures sérieuses en vue d’une stratégie d’exploitation minière verte en ligne alignée sur la direction mondiale de la décarbonation. « Nous adoptons des initiatives qui obligent les entreprises à respecter les normes environnementales, Environmental and Social Governance (ESG). En avançant vers l’ère numérique dans le secteur minier, nous avons pris des mesures préliminaires pour concevoir un système de cadastre qui sera responsable de la gestion numérique de l’ensemble du processus de l’action minière. Nous sommes désireux de fournir un renforcement des capacités basé sur les Key Performance Indicators (KPI, indicateurs de performance) dans les licences, l’exploration, les accords, le développement des affaires et l’exploitation de nouvelles technologies », explique-t-il.

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