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Ahmad Al-Boraï : Les fonctionnaires absorbent les deux tiers du budget de l’assurance sociale

Dina Bakr, Mardi, 08 octobre 2013

Ahmad Al-Boraï, ministre de la Solidarité sociale, affirme que le mot d’ordre actuel est la justice sociale. Mais les moyens pour y parvenir semblent insuffisants et difficiles à mettre en place.

Ahmad Al-Boraï
Ahmad Al-Boraï (Photo:Mohamad Maher)

Al-Ahram Hebdo : Quelles sont les grandes lignes de la loi sur les ONG dans la nouvelle Constitution ?

Ahmad Al-Boraï : Trois jours après avoir pris mes fonctions au ministère de la Solidarité, j’ai formé un comité de législateurs et d’acteurs de la société civile qui sont concernés par cette loi sur les ONG.

Les questions les plus importantes dans cette loi concernent le financement, le statut des ONG étrangères et la formation des Unions d’ONG qui travaillent dans le même domaine.

— Après la dissolution de la confrérie, comment allez-vous réagir face à leur association ?

—Frères ont exploité cette association dans un but politique, ce qui est contraire à la loi 84 de 2002. On étudie les différents aspects juridiques avant la dissolution de l’association pour ne pas prétendre qu’il s’agit d’une décision politique.

Salaire minimum
12 milliards de L.E. devront être fournis par le gouvernement pour appliquer le salaire minimum. (Photo: Bassam Al-Zoghby)

— Quels sont les secteurs qui vont profiter du minimum du salaire 1 200 L.E. ?

— Le secteur public va effectivement appliquer ce minimum salarial. Le secteur privé dépend, quant à lui, du Conseil National des Salaires (CNS). A cet égard, le gouvernement joue un rôle d’arbitre entre les employés et le patronat. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de décision de la part du Conseil. Le gouvernement a donné une date limite pour que soit rendue publique la décision du Conseil. Après cette date, le gouvernement devra trancher lui-même.

— Quel sera le poids de cette hausse des salaires sur l’inflation ?

— La hausse sera effectivement accompagnée d’une hausse des prix. Le ministre de l’Approvisionnement a déclaré qu’au cas où il y aurait des excès importants dans la hausse de certains produits, les prix seraient fixés.

— Pourquoi n’y a-t-il toujours pas eu de déclaration à propos du salaire maximum dans le public ?

— La loi actuelle établit le salaire maximum à 35 fois plus le salaire minimum. Mais ce salaire minimum varie d’un endroit à un autre. On n’a pas encore tranché sur un maximum obligatoire ou pas.

— Comment sera financé le salaire minimum ?

— L’Etat a besoin de 12 milliards de L.E. pour garantir ces salaires. Des études sont en cours au ministère des Finances, pour garantir ces 1 200 L.E. par mois à tous les fonctionnaires. On considère que le droit d’avoir un salaire minimum fait partie de la dignité humaine et contribue à la justice sociale revendiquée depuis le début de la révolution.

— Pourquoi l’Etat n’impose-t-il pas d’impôt progressif sur les revenus ou les bénéfices ?

— Nous avons hérité du régime précédent 3,8 millions de personnes au chômage. Le chômage est la principale raison de la pauvreté en Egypte. Pour le moment, il faut encourager les hommes d’affaires, afin de traverser au mieux cette période difficile. Il faut retrouver un certain équilibre pour faire redémarrer l’emploi. La question des impôts viendra ultérieurement avec le redressement de la situation économique.

— Les marchands ambulants ne sont pas reconnus officiellement. Ils souffrent de nombreux problèmes. Quelle solution proposez-vous ?

— Nous menons un travail conjoint avec le ministère de la Main-d’oeuvre, afin de légaliser le travail des marchands ambulants. J’ai rencontré plusieurs chefs de syndicats de marchands ambulants au niveau national pour réglementer ce métier. Il faut qu’ils aient un lieu de vente fixe, loin des autres magasins et du trafic routier. Il faudrait qu’ils s’établissent dans un marché séparé et qu’ils ne soient pas une source d’inquiétude pour les riverains et les commerçants.

— L’Etat voulait consacrer une partie du budget à un fond d’assurance médicale pour les journaliers. Quels sont les problèmes majeurs de l’assurance sociale ?

— Il y a un déséquilibre dans la distribution de l’assurance sociale. Les deux tiers du budget vont aux dépenses administratives et le reste pour le traitement des patients. Il faut inverser ce pourcentage. L’expansion des emplois gouvernementaux a mené à un surplus de fonctionnaires par rapport aux besoins en travail. Par conséquence, ces fonctionnaires absorbent la majeure partie du budget de l’assurance sociale.

— Au-delà de ces problèmes, quel est le mot d’ordre aujourd’hui ?

— Le mot-clé de notre gouvernement est la justice sociale. On essaye de développer les grandes lignes de la répartition équitable. Les gens sont révoltés pour des questions économiques. Le citoyen ne va pas lire chaque jour la Constitution : il va chercher à nourrir ces enfants. Tout gouvernement qui veut traverser ce cap transitoire doit mettre en priorité la justice sociale. L’urgence est de retrouver un sentiment de sécurité, afin de garantir une atmosphère positive aux investisseurs.

— Avez-vous suggéré de transformer la banque Nasser en une banque des pauvres ? Cette banque a-t-elle changé d’objectifs ?

— Les objectifs sont restés les mêmes. La banque octroie des prêts sans intérêts aux pauvres. Ce que je voulais faire c’était de changer les règlements de cette banque pour faire évoluer son rôle.

— Une plainte a été déposée contre vous en raison de l’implantation d’une nouvelle branche de la commission des droits de l’homme ...

— Je ne veux pas faire de commentaires sur ce sujet. Avoir un tel bureau régional en Egypte signifie qu’on est un pays qui préserve les droits et les libertés.

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