Le secteur agricole est l’un des plus touchés par la crise climatique,
L’un des termes les plus en vogue au cours des assemblées annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD) était celui de « Justice climatique ». A l’heure où la pollution causée par les pays africains ne dépasse pas 3,3 % de la pollution et des émissions de carbone dans le monde, ils subissent d’énormes pertes économiques et sociales et supportent les conséquences de la Révolution industrielle et de l’expansion des investissements dans les grands pays. Les appels à la justice climatique consistent alors à compenser les grands pays pour ces pertes par le financement vert à l’adresse des pays africains touchés par le changement climatique, qui s’intensifie de jour en jour.
Le secteur agricole est l’un des plus touchés par la crise climatique, car ce secteur supporte des coûts élevés dus aux changements climatiques qui affectent la productivité agricole en raison des températures élevées, de la rareté des pluies et de la sécheresse, ce qui a entraîné une faible productivité du feddan, la faiblesse des récoltes et le retard de leur maturation. L’Organisation des Nations- Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a d’ailleurs prédit une réduction de 10 à 20 % des rendements agricoles d’ici 2050, menaçant la réalisation de l’objectif de développement durable d’anéantir la faim dans le monde.
Plus de 1,4 milliard de personnes, soit la population du continent africain, souffrent de disparités en matière de sécurité alimentaire, dues en grande partie au changement climatique, qui a entraîné une augmentation de la désertification, de la sécheresse et de la pénurie des pluies.
Les demandes de justice climatique ont été réitérées dans les discours des participants aux sessions de la conférence et exprimées par le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, dans une interview à la presse, soulignant que le manque de financement adéquat pour lutter contre le changement climatique en Afrique est devenu dangereux et « étouffe » le continent, exprimant sa tristesse face à l’échec des pays développés à tenir les promesses de financement climatique faites aux pays en développement.
Adesina a lancé un appel selon lequel, « au Sahel, les températures élevées assèchent l’eau déjà en pénurie. Elles mettent à rude épreuve les cultures et le bétail et exacerbent l’insécurité alimentaire. Dans de vastes régions d’Afrique orientale et australe, ainsi que dans la Corne de l’Afrique, la sécheresse et les inondations font payer un lourd tribut aux populations et aux infrastructures, entraînant une augmentation du nombre de réfugiés. Et d’ajouter que nous avons encore beaucoup à faire. D’autant que le financement climatique du secteur privé en Afrique devrait augmenter de 36 % par an ». Pour contrer ces impacts, la BAD a mis en place plusieurs mécanismes, dont le nouveau guichet de la Banque pour l’action climatique. Il a pour objectif de servir des millions d’agriculteurs et leur permettre d’accéder à des semences résistantes au climat. La BAD a également lancé l’initiative Sahara as Energy Source pour développer 10 000 MW d’énergie solaire au profit de près de 250 millions de personnes dans la région du Sahel. La BAD et le Centre mondial d’adaptation ont, quant à eux, lancé le Programme d’accélération pour l’Afrique, afin de mobiliser 25 milliards de dollars pour soutenir l’adaptation de l’Afrique au changement climatique.
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