Le secteur pharmaceutique est l’un des secteurs-clés pour le Fonds souverain d’Egypte. (Photo : Reuters)
Le fonds souverain d’Egypte (TSFE) a conclu deux accords avec la société d’investissement privée B Investments Holding, basée en Egypte, pour investir conjointement 2 milliards de L.E. dans les secteurs de la santé et de la pharmacie. Le TSFE gèrera ces investissements par l’intermédiaire de son sous-fonds pour les industries de la santé et de la pharmacie, Healthcare & Pharma.
Dans le cadre du premier accord, B Healthcare Investments (BHI), filiale d’investissement de B Investments Holding dans le domaine des soins de santé spécialisés, vise à attirer des investissements de un milliard de L.E. « B Investments et TSFE se sont engagés à investir respectivement 200 et 100 millions de L.E., alors que le reste devrait être offert à des investisseurs locaux et régionaux du secteur privé », ont souligné TSFE et B Investment dans un communiqué commun. Dans le cadre du deuxième accord, B Investments investira dans la plateforme d’investissement établie par le sous-fonds du TSFE Healthcare & Pharma et dédiée à la distribution des produits pharmaceutiques et aux services commerciaux. « La plateforme vise à améliorer l’efficacité des services de santé et à injecter des capitaux pour soutenir les mises à niveau des infrastructures nécessaires à l’institutionnalisation du secteur. La plateforme s’associera à des champions locaux du marché pour accélérer leur croissance dans les villes mal desservies en Egypte et dans la région. Un total de 1,2 milliard de L.E. sera déployé dans la première phase avec l’ambition de se développer encore plus à mesure que de nouvelles opportunités d’investissement se présentent », a souligné le communiqué.
« Les deux accords contribueront à fournir aux Egyptiens de meilleurs services et représenteront un pas en avant vers l’institutionnalisation du secteur », a déclaré Hala Al-Saïd, ministre de la Planification et du Développement économique et présidente du TSFE. « Ils rempliront également le modèle d’investissement du TSFE qui vise à promouvoir les partenariats avec des investisseurs privés et à développer des secteurs stratégiques clés, tout en obtenant des rendements financiers durables pour les générations futures », a-t-elle ajouté. « Le Fonds souverain est devenu l’arme de l’Etat pour attirer des investissements, soit en créant de nouveaux projets, soit par l’intermédiaire de la vente d’entités publiques », explique Mohamed Shadi, économiste au Centre égyptien de la pensée et des études stratégiques (ECSS), ajoutant que le fonds cherche à promouvoir les secteurs stratégiques et agit dans certains cas comme partenaire pour attirer les investisseurs.
En septembre 2020, le président du TSFE a annoncé la création de 4 sous-fonds dans les domaines de l’infrastructure, du tourisme, de l’investissement immobilier et du développement des antiquités, des services médicaux et des industries pharmaceutiques et, finalement, des services financiers et de la transformation numérique.
Autres transactions en ligne de mire
2023 devrait être une année de pleine activité pour le TSFE, les deux accords avec B Investments étant les plus récents à être finalisés, mais d’autres sont en préparation. Des sources officielles ayant requis l’anonymat ont révélé à Asharq Business que le fonds s’apprête à offrir une participation de 30°% dans 7 hôtels publics à des investisseurs du Golfe au cours du premier trimestre 2023. Les hôtels concernés seraient Cairo Marriott Hotel, Cataract Assouan, Mena House Hotel, Winter Palace Luxor, Cecil Hotel Alexandria, Mövenpick Assouan et Eléphantine Assouan. Le ministère du Secteur des affaires publiques n’a pas fait de commentaire sur l’annonce qui a été reprise par différents médias. En mai dernier, le premier ministre, Moustapha Madbouli, a annoncé que le gouvernement prévoyait de fusionner 7 hôtels appartenant au secteur public sous l’égide d’une seule société en vue de leur introduction en Bourse. « Le fonds a commencé à promouvoir les hôtels en question et des investisseurs ont montré leur intérêt », assure Shadi.
En outre, le premier ministre a annoncé, le 28 décembre, que le cabinet allait bientôt annoncer son plan d’introduire des entreprises publiques en Bourse en 2023. « Cette étape va dans le sens du document de la politique sur la propriété de l’Etat, récemment lancée et qui est une feuille de route sur la présence de l’Etat dans les activités économiques et le renforcement de la participation du secteur privé aux investissements publics », a expliqué Madbouli. Le document de la politique sur la propriété de l’Etat autorise le Fonds souverain à acquérir des actifs publics et à les offrir aux investisseurs. « En fait, le fonds a pour rôle d’appliquer le document de la propriété de l’Etat », souligne Shadi.
Au début de janvier, le gouvernement a annoncé que le Fonds souverain avait contribué, depuis sa création en 2019, à attirer 43 % du total des investissements directs étrangers avec 14 projets d’une valeur d’environ 37 milliards de L.E., qui se concentrent sur un certain nombre de secteurs importants de l’économie égyptienne, en particulier l’hydrogène vert, le dessalement de l’eau et l’éducation.
Le plan du gouvernement est de porter en trois ans les investissements du secteur privé dans l’économie à 65 % contre 30 % actuellement, conformément à son document de la politique sur la propriété publique. Il entend également attirer 10 milliards de dollars d’investissements au cours des quatre prochaines années. Le renforcement du rôle du secteur privé dans la croissance, parallèlement à la réduction de l’empreinte de l’Etat dans l’économie, est parmi les engagements de l’Egypte dans son accord de décembre 2022 avec le Fonds Monétaire International (FMI) sur un financement de 3 milliards de dollars sur 46 mois. Il est prévu que le Fonds souverain joue un rôle crucial dans ce contexte.
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