La banque d’investissement Naeem prévoit la montée de l’inflation à 20 % en décembre prochain.
La Banque Centrale d’Egypte (BCE) a relevé ses taux d’intérêt directeurs de 200 points de base (2 %), lors d’une réunion exceptionnelle du Comité des politiques monétaires le 27 octobre. Les intérêts sur les dépôts et les crédits atteignent respectivement 13,25 et 14,25 %. Cette réunion est intervenue le jour même de la conclusion de l’accord avec le FMI et la dépréciation de la livre égyptienne de 16,3 % pour s’échanger à 22,85 L.E. (prix d’achat) et 22,99 L.E. (prix de vente) contre 19,55 L.E. et 19,76 L.E. Suite à l’annonce de la hausse des intérêts bancaires, les deux plus grandes banques publiques du pays, la Banque Nationale d’Egypte (NBE) et la Banque Misr, ont émis de nouveaux certificats de trois ans avec des taux d’intérêt de 17,25 % et ont augmenté le taux d’intérêt sur les certificats de dépôt de trois ans déjà existant de 14 à 16 %.
Les analystes et les grandes banques d’investissement internationales tels que Goldman Sachs ont salué ces mesures en confirmant leur importance pour contrer la montée du taux d’inflation au cours de la prochaine période. « La hausse des intérêts bancaires est sans doute importante pour freiner la hausse de l’inflation sans laquelle elle pourrait atteindre facilement 40 %. Toutefois, le taux d’inflation va poursuivre sa tendance ascendante en raison de la dévaluation de la monnaie nationale et la montée des prix d’énergie au niveau mondial », a noté à l’Hebdo Hani Guéneina, ancien sous-gouverneur adjoint pour le développement bancaire au sein de la BCE et professeur à l’Université américaine.
L'inflation a atteint un nouveau sommet en quatre ans de 15 % en septembre dans un contexte de hausse continue du coût de la vie alimentée par la guerre en Ukraine et une livre égyptienne plus faible. La banque d’investissement Naeem prévoit la hausse de l’inflation à 20 % d’ici la fin de l’année. De même, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs voit l'inflation culminer à près de 19 % en janvier. « La dévaluation est susceptible d'aggraver les pressions inflationnistes à court terme, bien que nous restions d'avis qu'elles seront transitoires », a déclaré Farouk Soussa, économiste chez Goldman Sachs, dans une note de recherche publiée par l’agence britannique Reuters en prévoyant une nouvelle hausse des taux d’intérêt bancaires de 100 points de base au cours de la prochaine période. Mais le président de la Fédération des industries égyptiennes, Mohamed El Sweedy, a estimé le 29 octobre que le cours du dollar ne conduit pas actuellement à une augmentation des prix. « Les hausses récentes ont été causées par une pénurie de biens. L’annulation des crédits documentaires et la libération des marchandises dans les ports entraînent la disponibilité des biens, menant ainsi à la stabilité du marché et à la baisse des prix pendant 3 mois », prévoit-il.
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