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Promotion des investissements saoudiens en Egypte

Marwa Hussein , Mercredi, 10 août 2022

L’Arabie saoudite a établi une société pour gérer ses investissements en Egypte. La mesure vise à encourager les investissements du Fonds souverain saoudite, ainsi que ceux des sociétés privées.

Promotion des investissements saoudiens en Egypte
L’Arabie saoudite entend investir dans des secteurs prioritaires, y compris les infrastructures et le développement immobilier. (Photo : Reuters)

Le Fonds souverain de l’Arabie saoudite (The Public Investment Fund, PIF) a établi une société en Egypte pour y gérer les investissements saoudiens. Selon un communiqué de presse du 4 août, le PIF a annoncé le lancement de la Saudi Egyptian Investment Company (SEIC) qui vise à investir « dans des secteurs prometteurs en Egypte ». La SEIC agira en tant que branche d’investissement du PIF en Egypte et aidera le fonds, ses sociétés de portefeuille et le secteur privé saoudien au sens large à accéder au marché égyptien. « Le lancement de la SEIC s’inscrit dans la stratégie du PIF d’explorer de nouvelles opportunités d’investissement dans la région MENA qui soutiennent la création de partenariats économiques stratégiques à long terme pour obtenir des rendements durables, afin de maximiser les actifs du fonds et de diversifier l’économie saoudienne conformément à la Vision 2030 », lit-on dans le communiqué de presse.

L’Arabie saoudite avait promis en mars dernier 15 milliards de dollars pour soutenir l’Egypte. Elle a ainsi déposé 5 milliards de dollars auprès de la Banque Centrale d’Egypte (BCE) pour aider à consolider les finances du pays au milieu des retombées mondiales de la guerre de la Russie en Ukraine. Parallèlement, le Fonds souverain saoudien a annoncé qu’il cherchait à investir 10 milliards de dollars dans les secteurs égyptiens de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et des services financiers.

« A la lumière de la croissance économique dans la région, la SEIC capitalisera sur des opportunités d’investissement lucratives dans un certain nombre de secteurs économiques égyptiens prometteurs, ce qui soutiendra également les efforts d’expansion des entreprises saoudiennes et d’autres sociétés du portefeuille PIF », a déclaré Yazeed Alhumied, sous-gouverneur et responsable des investissements MENA auprès du PIF, ajoutant que les partenariats économiques stratégiques que le PIF a établis avec de nombreux investisseurs et entreprises leaders sont parmi les éléments les plus fondamentaux de son succès.

La SEIC investira dans des secteurs prioritaires, y compris, mais sans s’y limiter, les infrastructures, le développement immobilier, les soins de santé, les services financiers, l’alimentation et l’agriculture, la fabrication, les produits pharmaceutiques et d’autres investissements opportunistes. « Peu de détails sur des cibles précises sont connus », a souligné la newsletter économique Enterprise, rappelant que le ministre égyptien du Secteur public des affaires, Hesham Tawfik, a déclaré en juin que le fonds pourrait acquérir 20 % dans la nouvelle société hôtelière composée de plusieurs hôtels publics fusionnés.

Investir dans des secteurs-clés

« Le PIF n’est qu’une partie de la folie des investissements saoudiens : en juin, un certain nombre d’entreprises saoudiennes ont signé des accords qui les verront investir 7,7 milliards de dollars en Egypte », souligne Enterprise. Ces investissements ont été annoncés lors d’une visite du prince héritier, Mohamad bin Salman au Caire, pendant laquelle l’Egypte et l’Arabie ont signé 14 accords d’investissement. Les accords couvrent des secteurs-clés tels que l’énergie, la technologie, l’alimentation et la pharmacie et ont été signés lors d’une réunion d’entreprises égyptiennes et saoudiennes et de responsablesclés.

Parmi les projets notables inclus dans ces accords figure un parc éolien de 1,1 GW qui sera construit par ACWA Power et Hassan Allam Holding dans le golfe de Suez. Le projet de 1,5 milliard de dollars sera l’un des plus grands parcs éoliens terrestres au monde et le plus grand du Moyen-Orient.

Egalement, il existe un accord de 3,3 milliards de dollars pour la construction d’un complexe de stockage de pétrole signé par Ajlan & Bros. Le complexe de stockage représentait plus de 40 % de la valeur des accords signés avec l’Arabie saoudite pendant la visite de Bin Salman. La société a signé 6 accords d’une valeur totale de près de 5 milliards de dollars. Le Caire et Riyad ont annoncé dans un communiqué conjoint, marquant la fin de la visite de Bin Salman, que l’Arabie a l’intention de « diriger » 30 milliards de dollars d’investissements en Egypte sans donner plus de détails.

L’Arabie saoudite, les Emirats Arabes Unis (EAU) et le Qatar avaient annoncé leur soutien économique à l’Egypte pour l’aider à consolider ses finances face aux retombées mondiales de la guerre Russie-Ukraine. L’Egypte a reçu quelque 7 milliards de dollars sur les quelque 22 milliards de dollars promis par les pays arabes du Golfe pour soutenir l’économie égyptienne, le reste devant être versé dans les mois à venir. Les pays du Golfe se précipitent pour investir en Egypte, notamment les EAU qui ont mené 20 acquisitions en Egypte en 2021 d’une valeur de 2 milliards de dollars, sur un total de 9,9 milliards de dollars, selon un rapport de Baker McKenzie. L’Arabie saoudite veut bien entrer dans la compétition, montrant un intérêt croissant au marché égyptien. « Il est compréhensible que les investissements se précipitent vers l’Egypte au moment où les prix des entreprises égyptiennes sont attractifs en termes de cours boursiers », explique Hany Tawfiq, expert économique. L’Egypte aspire à 10 milliards de dollars d’Investissements Directs Etrangers (IDE) au cours de l’année fiscale en cours, a déclaré la ministre de la Planification, Hala Al-Saïd, début août. « Ce serait une avancée significative vu que les IDE ont atteint en moyenne 7,3 milliards de dollars par an au cours des cinq dernières années, selon nos calculs internes des chiffres de la balance des paiements », a commenté Enterprise.

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