Les tarifs des transports publics ont augmenté de 5 à 7 % après la hausse des prix des carburants. (Photo : Reuters)
Le comité de tarification des produits pétroliers a augmenté les prix des carburants — essence, diesel et mazout— au cours des trois mois de juillet à septembre. Selon le communiqué de presse publié par le ministère du Pétrole le 13 juillet, le prix de l’octane 80 a augmenté de 7,5 L.E. à 8 L.E., celui de l’octane 92 est passé de 8,75 L.E. à 9,25 L.E. et enfin l’octane 95 est passé de 9,75 L.E. à 10,75 L.E. De même, le comité a augmenté le prix du diesel qui passe de 6,75 L.E. à 7,25 L.E./litre. Le prix de la tonne de mazout fournie aux différentes industries, à l’exception des industries alimentaires et d’électricité, a aussi augmenté de 400 L.E. portant le prix de la tonne à 5 000 L.E. Cette hausse des prix du carburant intervient dans un contexte mondial difficile avec notamment la hausse du prix du Brent sur les marchés mondiaux. Fait qui s’est répercuté sur les prix du carburant dans de nombreux pays, y compris des pays producteurs comme l’Arabie saoudite.
Le ministère du Développement local a annoncé également l’augmentation des tarifs des différents moyens de transport public, y compris les taxis, les microbus et les bus, de 5 à 7%. Le premier ministre, Moustapha Madbouli, a tenu une conférence de presse au lendemain de la hausse des prix des carburants pendant laquelle il a expliqué que la dernière hausse est due à la flambée des prix mondiaux des carburants, y compris le diesel. « L’Etat a assumé au cours de la période précédente les augmentations sans précédent des produits pétroliers et cherchait autant que possible à éviter toute augmentation du diesel, qui est une composante majeure de nombreuses activités, en particulier le transport de marchandises et les machines agricoles », a-t-il déclaré, précisant qu’un litre de diesel coûtait 11 L.E. au gouvernement, mais qu’il était vendu à 6,75 L.E. avant l’augmentation du 13 juillet, la première en trois ans. « Même avec cette augmentation, le gouvernement subventionnera le diesel à lui seul à hauteur de 55 milliards de L.E. au cours de l’année fiscale 2022-2023. Le gouvernement assume la plus grande partie des augmentations des prix mondiaux et en répercute une petite partie sur les citoyens », a déclaré le premier ministre, en ajoutant que l’augmentation du diesel de 50 piastres/litre ne fait que réduire la valeur de la subvention supportée par l’Etat de 178 millions de L.E. par jour à 157 millions de L.E. « L’Egypte est l’un des 10 pays où le prix du diesel est le plus bas au monde », a-t-il renchéri.
Un impact limité
Quelles seront les conséquences de cette hausse des prix des carburants, notamment du diesel et de mazout, sur les prix des biens et des services au cours de la prochaine période? Amr El-Alfy, directeur du département de recherche au sein de la banque d’investissement Prime Holding, assure que l’impact sera notable, notamment sur les prix des biens agricoles et en particulier les légumes et les fruits. « La hausse des prix du diesel entraînera la hausse des coûts du transport, et par conséquent, celle des prix des biens commerciaux et en particulier les légumes et les fruits. Ces derniers vont subir une grande hausse au cours de la prochaine période », indique-t-il, en notant qu’il va réviser ses perspectives pour le taux d’inflation après la hausse des prix des carburants. Notons cependant que l’impact sur le secteur industriel sera limité car la plupart des usines fonctionnent aujourd’hui au gaz naturel. L’Etat a déployé au cours de la récente période des efforts intenses afin de convertir les moyens de transport au gaz naturel au lieu de l’essence. Quoi qu’il en soit, l’impact sur les moyens des transports public ou privé ne devrait pas dépasser les 5%, selon les responsables du gouvernement.
Mata Beshay, président du comité du commerce intérieur à l’Union des chambres de commerce, note que l’impact serait variable d’un bien à l’autre. Il prévoit une hausse des prix des biens de 2 à 7% au cours de la prochaine période. Beshay appelle l’Etat à intensifier la surveillance des marchés, afin d’éviter que certains ne profitent de cette hausse pour augmenter les prix de manière exagérée.
Le premier ministre a déclaré, à l’issue de la conférence de presse, que l’Union des chambres de commerce avait mené une analyse sur la hausse des coûts des matières premières compte tenu de l’augmentation des prix des produits pétroliers et que le résultat de cette analyse montre que « son impact sur le coût ne dépasse pas 1 sur mille, ce qui est très faible. Cela signifie que si la valeur d’une matière première est de 100 L.E., l’augmentation prévue du coût sera de seulement 10 piastres », selon le premier ministre.
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