L’Egypte prépare des stratégies pour la production d’hydrogène et la gestion des ressources en eau, afin d’encourager la transition vers une économie verte.
L’Egypte a accueilli les réunions annuelles de la Banque Islamique de Développement (BID) pour la première fois depuis 1991. Les réunions, qui ont eu lieu du 1er au 4 juin dans la station balnéaire de Charm Al-Cheikh sur la mer Rouge, ont regroupé 57 pays, ainsi que des représentants d’institutions financières internationales, dont le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM). Les participants ont affirmé l’importance de tirer parti des investissements du secteur privé, en particulier des Investissements Directs Etrangers (IDE), pour financer à la fois l’action climatique et la transformation numérique. Une grande partie des discussions a porté sur l’action contre le changement climatique. Un sujet auquel l’Egypte prête une grande importance, d’autant plus que le pays accueillera la Conférence internationale sur le climat (COP27) en novembre prochain, toujours à Charm Al-Cheikh. « C’est un point-clé pour nous, le gouvernement Madbouli cherche à se concentrer sur des politiques et des stratégies nationales plus larges vers le passage à une économie verte », a déclaré la ministre de la Planification, Hala Al-Saïd, ajoutant que le gouvernement prépare actuellement des stratégies pour la production d’hydrogène et la gestion des ressources en eau dans le cadre de ses efforts pour encourager la transition vers une économie verte. Elle a souligné que l’adaptation au changement climatique est devenue une priorité majeure pour l’Etat, notant que la Vision Egypte 2030, lancée en 2016, comprend des objectifs clairs quant à la contribution des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique et l’élimination du carbone. « Le changement climatique est l’un des plus grands défis auxquels est confronté le monde et nécessite le plus grand effort collectif que l’humanité ait jamais déployé, pour contenir ses répercussions, limiter ses effets et atteindre les objectifs de préservation du climat », a déclaré Mohamad Maeit, ministre des Finances, soulignant que l’Egypte est consciente de l’importance de transformer les politiques de finance verte en une réalité pratique.
Financer l’économie verte
Le financement de la transition vers l’économie verte était une question largement débattue lors des quatre jours de réunions. Maeit a souligné que les défis économiques mondiaux avec les répercussions du changement climatique dictent la nécessité d’évoluer vers l’expansion de la finance verte avec des mécanismes simples aidant les pays en développement à maximiser les projets respectueux de l’environnement, à répondre aux besoins de développement et à jeter les bases d’un financement durable. Il a expliqué que cette évolution est nécessaire pour réduire « le fardeau de la dette des économies émergentes dans ces circonstances exceptionnelles, où les conséquences de la pandémie du coronavirus se sont entremêlées avec les effets négatifs de la crise ukrainienne ». Les deux crises combinées ont produit une hausse de l’inflation mondiale et ont affecté les chaînes d’approvisionnement et les coûts de transport.
Maeit a rappelé que l’Egypte avait réussi à émettre la première émission d’obligations vertes souveraines au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, d’une valeur de 750 millions de dollars, en septembre 2020. Il a ajouté que l’Egypte avait obtenu le premier financement vert en novembre 2021 d’un montant de 1,5 milliard de dollars auprès d’un groupe de banques commerciales internationales et régionales, avec une souscription ayant atteint des niveaux de demande élevés, avec un taux de couverture de plus de 3 fois.
Hala Al-Saïd a indiqué que l’Etat mettait tout en oeuvre pour préparer et lancer la stratégie nationale de l’hydrogène, la stratégie nationale de gestion des ressources en eau et la stratégie de protection des plages, assurant que l’Etat adopte des normes de durabilité environnementale dans le but de faire porter à 30% la part des projets verts dans le plan d’investissement public en 2021-2022 et à 50% dans le plan de 2024-2025, tout en coopérant avec le secteur privé pour adopter ces normes.
Les réunions de la BID ont été l’occasion de la conclusion par le gouvernement et les acteurs locaux du secteur privé de 13 accords, dont 6 protocoles entre la Société islamique pour le développement du secteur privé, Sarwa Capital, FAB Egypt et Faisal Islamic Bank pour émettre des sukuk, rétrocédés aux PME et stimuler la participation du secteur privé à l’économie. Elles ont été également l’occasion de la tenue de plusieurs autres réunions : la 47e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la BID, la 29e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la Société Islamique d’Assurance des Investissements et des Crédits à l’Exportation (SIACE), la 15e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs du Fonds de Solidarité Islamique pour le Développement (FSID), la 22e assemblée générale de la Société islamique pour le développement du secteur privé (ICD) et la 17e assemblée générale de la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (SIFC).
Un financement de 3,5 milliards de dollars
L’Egypte a aligné un nouveau financement potentiel de 3,5 milliards de dollars lors de la réunion annuelle de la Banque Islamique de Développement (BID) à Charm Al-Cheikh. Cela comprend 3 milliards de dollars de financement supplémentaires pour les importations de denrées alimentaires et d’énergie avec la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (SIFC) et un programme potentiel de 500 millions de dollars avec la Banque mondiale pour acheter, stocker et cultiver davantage de blé.
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