La hausse des prix internationaux a obligé le gouvernement à calculer le budget en se basant sur des prix du pétrole et des denrées alimentaires plus chers. (Photo : Reuters)
Le budget pour le prochain exercice 2022-2023, approuvé par le parlement la semaine dernière, a été élaboré en prenant en considération la conjoncture économique mondiale résultante de la guerre en Ukraine. Celle-ci, associée à la crise antérieure causée par le coronavirus, a provoqué des pressions inflationnistes externes et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, « ce qui a créé des pressions sur l’économie égyptienne, et donc, cela nous a obligés à faire face à ces défis très difficiles avec soin et efficacité », lit-on dans le budget. En conséquence, le gouvernement prévoit un maigre ralentissement de la croissance économique à 5,5% contre 5,7% dans l’exercice 2021-2022 et une stabilisation de l’inflation à 9 %.
Le projet du budget prévoit des dépenses publiques de 2066 milliards L.E., ce qui représente une hausse de 19,7% par rapport à l’exercice en cours. Pour leur part, les revenus sont prévus d’augmenter de 11,2%, pour atteindre 1518 milliards de L.E. Le déficit budgétaire est prévu donc autour de 558,2 milliards L.E, contre 487,7 milliards pour l’exercice en cours. Cependant, le déficit est prévu de baisser par rapport au PIB, pour se limiter à 6,1%, contre 6,2% pour l’exercice en cours. « La crise mondiale a entraîné une augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Le gouvernement a été en mesure de faire face aux chocs graves et simultanés, grâce à la vigueur de l’économie nationale », a déclaré le ministre des Finances, Mohamad Maeit, au parlement, ajoutant que « le budget a été préparé dans l’ombre de défis et de pressions terribles sur l’économie nationale pendant la tourmente internationale qui a conduit à une augmentation de l’inflation ».
Tenir compte de l’inflation mondiale
La hausse des prix internationaux a obligé le gouvernement à calculer le budget se basant sur un baril de pétrole et des denrées alimentaires plus chers. Ainsi, le ministère des Finances a prévu des prix du pétrole de 80 dollars le baril— contre 60 dollars le baril dans l’exercice en cours — et un prix moyen du blé de 330 dollars la tonne, en hausse de près de 30% par rapport à l’exercice précédent, alors que la guerre en Ukraine fait des ravages sur les marchés mondiaux des matières premières, souligne une note de la newsletter économique Entreprise.
Malgré ces difficultés, le gouvernement vise à réduire le taux de la dette publique à 84 % du Produit Intérieur Brut (PIB) au cours du prochain exercice 2022-2023, contre des estimations prévues d’environ 85% d’ici la fin de l’exercice en cours qui se termine fin juin. « Le contrôle du taux de la dette pendant cette période critique que connaît le monde en raison de la crise russo-ukrainienne est une question importante et une exigence fondamentale et principale pour maintenir l’évaluation positive des institutions internationales et des institutions de notation de crédit », lit-on dans le budget. L’objectif du gouvernement serait de réduire progressivement le taux de croissance de la dette publique pour atteindre moins de 75 % du PIB d’ici la fin juin 2026. Le gouvernement vise également à réaliser un surplus primaire de 1,5 %. Le surplus/déficit primaire mesure la différence entre les dépenses et les recettes en éliminant le service de la dette.
« Les hausses des taux d’intérêt ont résulté en une hausse inattendue de la dette d’au moins 6 milliards de L.E. », souligne une note d’Entreprise, ajoutant que la commission du budget de la Chambre des députés a approuvé des amendements législatifs qui débloqueraient 6 milliards de L.E. supplémentaires pour aider le pays à rembourser sa dette, alors que les taux d’intérêt augmentent dans le pays et à l’étranger. Le taux d’intérêt moyen sur les bons et obligations gouvernementales passera de 13,7 à 14,5%, a indiqué le ministère des Finances. Le service de la dette publique dans le budget est prévu d’enregistrer 33,3% des dépenses publique, soit 690,15 milliards de L.E. en 2022-2023, contre 579,58 milliards de L.E. dans l’exercice en cours. Les paiements d’intérêts devraient représenter 44,6% des recettes publiques cette année.
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