Al-Ahram Hebdo : D’où est venue l’idée de la WAIPA ?
Fahd Al Gergawi: L’organisme a vu le jour en 1995, en tant qu’organisme international non gouvernemental non lucratif sous l’égide de la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement. Il avait pour mission de consolider la coopération entre les organismes de promotion de l’investissement en leur procurant les aides techniques nécessaires et en formant leurs cadres. L’organisme tenait également à encourager la communication et l’échange des meilleures pratiques mondiales dans la promotion de l’investissement. Le conseil consultatif de l’organisme réunit un nombre d’organisations mondiales parmi lesquelles l’Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel, l’Organisation internationale du travail, l’Organisation du commerce mondial, l’Organisation de la coopération économique et de développement, la Banque mondiale, la Chambre de commerce mondial, parmi tant d’autres institutions internationales et banques d’investissement.
La pandémie a alourdi le fardeau des gouvernements et des budgets avec davantage
de dépenses sociales et économiques.
— Quel est son rôle ?
— L’attraction des investissements et des capitaux est un axe fondamental dans l’opération de développement économique et qui se manifeste par plusieurs formes. Que ce soit à travers la disponibilité des emplois, l’amélioration du niveau du citoyen et l’allègement du fardeau de la protection sociale sur le budget de l’Etat. En général, l’orientation de ces investissements vers les secteurs économiques et de services différents est un objectif principal dans les plans et stratégies de croissance des pays. La mise en place de ministères et d’organismes attirant et faisant la propagande des investissements a conduit dans une étape ultérieure à la création de l’Association internationale des agences d’investissement dans le but d’unifier les visions et les efforts internationaux, afin de promouvoir les investissements et le développement. La philosophie de la WAIPA est de soutenir les capacités des Etats dans l’attraction des investissements et l’amélioration du climat des affaires. Elle joue un rôle primordial dans le développement des agences d’investissement, en leur offrant des solutions et des règlements aux différents problèmes.
— Qu’est-ce que le choix d’un président arabe signifie-t-il ?
— En tant que président arabe à ce poste, j’ai été élu par les pays membres de la WAIPA en novembre 2019, en fonction de plusieurs critères. D’ailleurs, le vice-président est Mohamad Abdel-Wahab, le président exécutif de l’Autorité égyptienne d’investissement. Cette élection dénote de la confiance dans le gouvernement de Dubaï et reflète le succès réalisé par ce gouvernement dans le domaine de l’investissement. L’expérience de Dubaï dans le domaine de l’investissement émane de la position avancée que l’émirat occupe dans un nombre d’indices internationaux, étant par exemple l’un des 10 meilleurs ports mondiaux et l’un des plus importants centres financiers et commerciaux de par le monde, outre son classement avancé dans le tourisme.
— Comment la pandémie a-t-elle affecté l’investissement au niveau mondial ?
— Le monde traverse des défis sans précédent en raison de la pandémie du coronavirus qui a changé un nombre de concepts et de tendances, surtout dans le domaine de l’investissement et des affaires. Le volume des investissements mondiaux a baissé de près de 40% à cause de la pandémie du coronavirus qui a généré un climat de manque de confiance et un nombre d’obstacles, entraînant une paralysie des activités des affaires et des secteurs fondamentaux de l’économie. La pandémie a alourdi le fardeau des gouvernements et des budgets avec davantage de dépenses sociales et économiques en soutien aux segments les plus atteints. Ajoutons à cela le coût exorbitant des mesures de prévention et sanitaires et les dépenses sur les besoins médicaux.
— Comment les pays doivent-ils réagir face à la baisse des investissements ?
— En ce qui concerne la vision et les orientations de l’investissement, l’attraction des investissements locaux et étrangers directs est un objectif fondamental de tous les pays du monde et le secteur privé est un acteur incontournable dans ce processus. La période prochaine nécessite une meilleure focalisation et coopération entre les Etats afin d’améliorer la compétitivité, de promouvoir les opportunités d’investissements et de liquider les obstacles. Donner confiance à l’investisseur est l’un des facteurs attracteurs des investissements et permettant la prise de décision. En effet, l’un des obstacles n’est pas le manque d’opportunités, mais surtout la capacité des Etats à les créer et à les rendre disponibles aux investisseurs. Les ressources naturelles et humaines n’ont aucune valeur si elles ne sont pas traduites en opportunités d’investissement. L’expérience de Dubaï un an et demi depuis la pandémie était solide. Le gouvernement a été le premier à regagner ses locaux et pouvoir faire l’équilibre entre la situation sanitaire et la continuité des activités économiques et sociales afin de minimiser l’impact négatif de la pandémie. Aujourd’hui avec le rétablissement mondial, l’activité économique reprend graduellement dans les différents secteurs.
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