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Hydrocarbures : Maintenir un équilibre

Salma Hussein, Mardi, 27 avril 2021

Le prix de l’essence a augmenté pour la première fois depuis l’installation du comité de détermination des prix, suivant la hausse des cours mondiaux du brut. Les cours des autres hydrocarbures restent inchangés. Cette décision n’impliquera qu’une hausse négligeable de l’inflation.

Hydrocarbures : Maintenir un équilibre
Le prix du gasoil, utilisé dans les transports en commun, est resté inchangé. Les tarifs des microbus resteront donc stables lors des trois prochains mois. Les tuk-tuks, en revanche, risquent d’augmenter leurs tarifs.

La décision du comité de détermination des prix des carburants d’aug­menter de 25 piastres le prix de toutes les catégories de l’essence est passée sans opposi­tion. Il s’agit d’une hausse qui varie entre 4 % pour l’essence 80 octane, utilisée par la majorité des véhicules, et 3 % pour l’essence 95 octane, utilisée par les véhi­cules haut de gamme. Le comité a pris la décision le vendredi 23 avril et a également décidé de lais­ser inchangé le prix des hydrocar­bures destinés à la consommation des ménages, à savoir le gasoil, les bonbonnes à butane et le fioul. Le comité, créé en septembre 2019, avait préservé les prix stables depuis avril dernier, après les avoir légèrement réduits à deux reprises.

L’Egypte a commencé un plan d’annulation graduelle de la sub­vention à l’énergie depuis 2014. Le plan a été étendu à maintes reprises sous l’égide du FMI, en raison de la dépréciation de la livre et des hausses des cours mondiaux du brut. Il s’est terminé en 2019. Depuis, les prix des carburants destinés à la plupart des industries et à la production de l’électricité ont baissé ou sont restés stables.

Le comité de détermination des prix se regroupe chaque trimestre pour réviser les prix, en se basant sur une équation qui prend en considération les cours pétroliers mondiaux, le taux de change et les coûts de production locale. « Il a pris en considération également les effets de la pandémie de coro­navirus », souligne le communi­qué de presse diffusé le vendredi matin.

L’impact sur le taux d’inflation

L’Egypte est un pays importa­teur net des produits pétroliers. Ces derniers mois, les cours du brut ont atteints des taux record, dépassant les prévisions sur les­quelles le budget de l’Etat est estimé. Ainsi, une hausse des prix de l’essence s’imposait pour empêcher une grande hausse de la facture de la subvention à l’éner­gie. La subvention planifiée lors de l’exercice en cours est de 28,2 milliards de L.E., basée sur un baril de 61 dollars. Le baril a chuté à moins de 45 dollars, pendant les six premiers mois de l’année fis­cale 2020-2021, puis a repris la hausse depuis février dernier, pour atteindre les alentours de 65 dol­lars le baril.

Il est prévu que la hausse des prix de l’essence entraîne une hausse légère du taux d’inflation. Mais la consommation de l’es­sence est déjà en baisse à cause de la pandémie, notamment sur le secteur touristique. De plus, déjà la demande locale est fragilisée, l’inflation est donc en deçà des 9 %, prévus par le gouvernement.

Par ailleurs, le comité a laissé le cours du gasoil destiné au trans­port ainsi que les tarifs des moyens de transport commun inchangés. Ce qui va aider à restreindre la hausse de l’inflation. La banque d’investissement Pharos a haussé ses prévisions sur l’inflation annuelle en mai prochain de 3,8 % (au lieu de 3,4 %).

La facture de la subvention diminue

La facture de la subvention à l’énergie a baissé de plus de 120 milliards de L.E. en quatre ans, passant de 150,9 milliards en 2017-18 à 28,2 milliards en 2020-21 (produits pétroliers et électrici­té). Les producteurs s’accaparent la part du lion de cette subvention, selon la Banque Mondiale (BM). Les prix de l’énergie destinée aux producteurs ont connu une seule hausse en 2014. Alors que ceux destinés aux ménages ont connu 7 hausses en 6 années. Les bon­bonnes à butane et le fioul destiné aux boulangeries restent parmi les produits pétroliers subventionnés.

Depuis 2019, le gouverne­ment — sous la pression de la Fédération des industries — a créé un comité de détermination des prix de l’énergie destinée à l’in­dustrie. En 2020, ce comité a offert aux usines et aux producteurs de l’électricité des baisses des prix du gaz naturel, gasoil et fioul, autre­ment dit, il a augmenté la subven­tion qui leur est destinée. Il s’agit de 10 milliards de L.E. en 2020, selon le ministère des Finances, et une somme pareille est également allouée pour l’exercice prochain. C’est ainsi que le prix du gaz natu­rel a baissé à 4,5 L.E. l’unité ther­mique britannique pour les cimen­teries et les usines de fer et d’acier. Le prix de l’électricité vendue aux usines à haute consommation en électricité a baissé en 2020 de 10 piastres le kWh. Il sera fixé à ce prix pour cinq ans.

Par ailleurs, le gaz naturel desti­né à la production de l’électricité a été fixé à 3 dollars sine die. Le prix du fioul a baissé de 250 L.E. la tonne, pour atteindre 3 900 L.E. la tonne.

Avec ces baisses de prix, la fac­ture de la subvention à l’énergie ne cesse de baisser. Il est prévu qu’elle atteigne lors de l’exercice prochain 2021-2022 un montant maigre de 18,4 milliards de L.E., soit une baisse du tiers en un an. Et ce, selon le projet du budget pro­posé au parlement, dont l’Hebdo a reçu une copie.

Première hausse depuis 2019

Le gouvernement a commencé son plan pour baisser la facture de la subvention aux hydrocarbures depuis 2014. Mais les hausses des prix les plus grandes étaient durant les trois années du programme implémenté avec le FMI (2017-2019). La bonbonne de gaz a connu la plus grande hausse. L’essence 80 et 95 octane ont connu des hausses plus considé­rables que l’essence 95 octane. L’essence n’est plus subventionnée, mais le gasoil, les bonbonnes à gaz et le fioul le sont toujours. Depuis la création du comité de détermination des prix en septembre 2019, ces derniers ont baissé ou bien étaient stables.

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