
Les jeunes peuvent investir au maximum 10 000 L.E. en Bourse pour acheter des titres financiers. (Photo : AI-Ahram)
Les jeunes s’engagent de plus en plus dans l’investissement en Bourse et certains les considèrent comme l’outil d’investissement le plus rentable. Récemment, l’Autorité de réglementation financière (FRA) a pris une décision importante, autorisant pour la première fois les jeunes de 16 à 21 ans à investir dans les titres financiers échangés en Bourse sans la tutelle de leurs parents. Beaucoup de jeunes se sont tout de suite montrés intéressés par cette décision. Mona Yassine, étudiante en première année d’université, rêvait d’investir en Bourse, mais elle n’avait pas la possibilité à l’âge de 18 ans de signer elle-même le contrat d’investissement et de suivre son portefeuille d’investissement. « C’est pourquoi mon père a signé le contrat à ma place. Sous sa tutelle juridique, j’ai investi 20 000 L.E. dans une société de courtage », raconte Mona à l’Hebdo. Mona fait partie des jeunes âgés de 18 à 29 ans, représentant 21 % de la population égyptienne selon l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS). C’est dans cette catégorie que se trouvent les nouveaux entrants sur le marché du travail qui sont à la recherche aussi d’opportunités d’investissement.
Pour limiter les risques liés à l’investissement des jeunes en Bourse, la FRA a imposé deux conditions importantes : la première limite le montant du portefeuille des titres financiers à 10 000 L.E. « Cette somme a été fixée à la lumière des statistiques de l’Autorité qui montrent que le nombre d’investisseurs codés détenant des actions est d’environ 383 000. Parmi eux, 337 000 (soit 88 %) possèdent des portefeuilles d’une valeur moyenne de 1 000 L.E. », a indiqué le président de l’Autorité, Mohamad Omran, dans le communiqué publié par l’Autorité le 21 février, à l’occasion de l’annonce de la décision. La deuxième condition limite l’activité des jeunes à l’achat et à la vente des titres financiers. Ces derniers ne peuvent pas exercer d’autres activités caractérisées par un niveau de risque plus élevé comme l’achat sur marge (une activité où l’investisseur emprunte de l’argent à la société de courtage pour financer l’achat de ses titres financiers).
La mise en application de cette décision donne la chance à une large catégorie d’étudiants d’investir de petites sommes en Bourse. « Après des discussions au sein de l’Autorité, cette dernière a choisi cette tranche d’âge pour la préparer à devenir les prochains investisseurs de la Bourse égyptienne. Cette génération a suffisamment de temps pour apprendre avant d’intégrer le marché du travail à la fin des études universitaires », explique Hicham Torq, porte-parole de la Bourse égyptienne, en soulignant que cette dernière a intensifié les programmes de formation des étudiants au cours des trois dernières années (voir encadré). Youssef Fathi et Toqa Khaled, deux étudiants en quatrième année à la faculté d’économie et de sciences politiques, saluent la nouvelle décision qui leur donne la possibilité de réaliser leurs rêves et d’investir en Bourse. Tous les deux racontent qu’ils s’intéressent à la Bourse depuis qu’ils sont entrés à l’université et après leur participation au modèle de simulation de la Bourse organisé annuellement par leur faculté, mais ils ne pouvaient pas s’engager avec les petites sommes qu’ils avaient épargnées. « Je voulais commencer avec mes petites épargnes (soit 3 000 L.E.) mais tout le monde m’a conseillé d’attendre un peu pour économiser plus d’argent et entamer l’investissement avec au moins 10 000 L.E. », raconte Toqa Khaled, en ajoutant qu’elle a préféré passer les années d’université dans l’apprentissage des fondements de l’investissement en Bourse en participant aux programmes de formation organisés par certaines sociétés de courtage. Quant à Youssef, il a suivi le même trajet en insistant sur la nécessité d’apprendre l’analyse des titres financiers pour pouvoir investir et travailler en Bourse après l’obtention de son diplôme.
Augmenter le montant de l’investissement
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Les sociétés de courtage et les experts dans le domaine financier restent prudents quant à l’application de la nouvelle décision. Ils exigent l’augmentation du montant maximum de l’investissement. Hanan Mohamad, qui travaille dans une société de courtage, révèle à l’Hebdo que sa société impose aux investisseurs de cette catégorie d’âge 10 000 L.E. pour l’achat d’un portefeuille. « L’administration de la société n’accepte pas de somme inférieure à ce montant pour la signature du contrat », indique-t-elle en expliquant que les jeunes souhaitant investir en Bourse n’ont que deux choix. Ceux qui possèdent une expérience d’investissement en Bourse, à travers l’apprentissage ou la formation, peuvent investir via les échanges électroniques sans l’aide d’un courtier. « Selon ce système, le jeune investisseur signe un contrat avec la société, et ensuite il télécharge l’application de trading électronique sur son mobile. Il aura un code boursier qui lui permettra de placer les ordres d’achat et de vente sur le site Internet de la société de courtage et de suivre la Bourse depuis son smartphone », explique Hanan Mohamad, en ajoutant que le client va payer en échange des frais de courtage de 1/1 000 (c’est-à-dire une livre égyptienne pour chaque 1 000 L.E.) pour chaque opération de vente ou d’achat d’action. L’autre option est d’investir à l’aide d’un directeur de compte qui dirige les transactions d’achat et de vente. « En échange, l’investisseur va payer des frais de courtage de 1,5/1 000 », raconte Hanan Mohamad.
Mohamad Maher, vice-président du groupe financier Prime Holding et vice-président du département des titres financiers au sein de l’Union des chambres commerciales, affirme l’importance d’augmenter le montant maximum d’achat des portefeuilles pour que l’application de la décision soit effective. « Nous avons demandé à l’Autorité de réglementation financière d’augmenter le maximum permis pour les jeunes à 50 000 L.E., car le montant fixé actuellement est très petit par rapport aux frais d’échange et ne permet pas d’attirer un grand nombre des jeunes sur le marché », souligne-t-il, en ajoutant que l’Autorité a promis de revoir cette condition après une période de 3 à 6 mois.
Réparaition des investisseurs en Bourse par catégorie d’âge (en %)
Tranche d’âge %
Moins de 21 ans 4,6 %
De 21 à 40 ans 30,1 %
De 41 à 60 ans 42,4 %
De 61 à 80 ans 21,4 %
Plus de 80 ans 1,6 %
Source : Bourse égyptienne
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