L’Egypte cherche à ce que son industrie automobile soit l’un des fers de lance de sa croissance. Le gouvernement s’est fixé un objectif ambitieux de combler son retard face aux deux grands de la construction automobile africaine, le Maroc et l’Afrique du Sud. « Pour atteindre cet objectif, le seul choix est d’opter pour l’industrialisation et la ratification au plus vite de la loi sur l’industrie automobile auprès du Conseil des députés, d’autant que les concepteurs ont amendé toutes les entraves face à la localisation de l’industrie », explique Khaled Saad, secrétaire général de la Chambre de l’industrie automobile.
En effet, des réformes au niveau des politiques publiques dans ce secteur sont en train de prendre forme. « L’industrialisation palliera tous les problèmes, qu’ils soient internes ou externes, comme la valeur de la monnaie, les hausse des recettes des importations, les problèmes de cargaison dont les prix se sont élevés à 80 % et autres. Aujourd’hui, nous sommes prêts pour une production de masse. En plus, nous avons l’infrastructure nécessaire, soit 250 usines pour la production des composants locaux, qui représenteront de 45 à 60 % des entrants des véhicules », ajoute Khaled Saad.
Actuellement, plusieurs initiatives ont été prises dans ce sens. La première initiative consiste à ressusciter la compagnie nationale Al-Nasr pour les automobiles en coopération avec la compagnie chinoise DFMIEC dépendant de la compagnie Dong Feng pour fabriquer la première voiture électrique Al-Nasr Electric d’ici 2022. « Don Feng est l’une des 4 plus grands constructeurs d’automobiles en Chine produisant 3,5 millions de véhicules annuellement avec ses partenaires mondiaux », a déclaré le ministre du Secteur des affaires, Hesham Tawfik. Au début du projet, les composants locaux seront à 50 %, a déclaré Tawfik. La deuxième initiative a été également menée par le ministre du Secteur des affaires, qui a signé deux protocoles de coopération entre la compagnie égyptienne privée Bright Skies, spécialisée dans les systèmes de fonctionnement et de contrôle des véhicules électriques, et la Compagnie égyptienne de l’industrie automobile, ainsi qu’Al-Nasr pour la fabrication des voitures, les deux dépendant de la Compagnie holding des industries métallurgiques. Le premier protocole étudie le développement d’un modèle d’autobus électrique et travaille sur tous les composants de la batterie. Le second vise à installer des centres de développement des systèmes de contrôle. La troisième initiative consiste à effectuer des études de faisabilité avec le ministère de la Production militaire et le président de l’Organisme arabe de l’industrialisation pour l’installation d’une usine de pneus pour toutes sortes de véhicules. Une quatrième initiative du secteur des affaires est le développement de la compagnie Misr pour l’aluminium afin de lancer le projet de production des jantes automobiles en introduisant une nouvelle technologie amie de l’environnement à la place de l’électricité, qui représente 40 % des coûts de production, d’une capacité de 250 000 tonnes.
Finalement, une cinquième initiative, non moins importante, consiste en la conversion des voitures au gaz naturel qui réalisera un double objectif économique et environnemental. Selon un rapport promulgué par le Conseil des ministres, cette initiative rationalisera 50 % des coûts de fonctionnement des carburants. Le budget de l’Etat également économisera 3 millions de dollars au cas où 1 000 microbus seraient convertis et environ 1 million de dollars au cas où 1 000 véhicules particuliers seraient convertis. Sur le niveau environnemental, l’initiative contribue à un environnement propre. « L’initiative aura un impact sur le volume du marché. Dans la première année de l’initiative, l’on s’attend à ce que le volume du marché de l’automobile assimile 250 000 véhicules au moins et atteigne environ 500 000 dans la troisième année », conclut Abanob Magdi, analyste et responsable du secteur automobile auprès de la banque d’investissement Beltone.
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