Les participants à l’initiative présidentielle vont bénéficier d’une prime financière pouvant aller jusqu’à 50 000 L.E.
Le ministère de l’Industrie et du Commerce a lancé la semaine dernière une nouvelle initiative pour remplacer les anciens véhicules (plus de 20 ans) par des véhicules neufs fonctionnant au Gaz Naturel Comprimé (GNC). Les propriétaires des anciens véhicules (voitures privées, taxis et minibus) auront la possibilité de remplacer leurs véhicules à essence par de nouveaux fonctionnant au GNC ou au biocarburant (essence et gaz naturel). L’objectif est d’aider les Egyptiens, particuliers et professionnels, à acheter un véhicule neuf en échange de la mise au rebut de leurs vieux véhicules. « Les banques vont octroyer des crédits aux citoyens qui veulent remplacer leurs anciens véhicules par de nouveaux fonctionnant au gaz naturel », a annoncé le gouverneur de la Banque Centrale d’Egypte (BCE), Tareq Amer, à l’occasion de l’inauguration de la première exposition consacrée à l’énergie propre par le président de la République le 4 janvier dernier. Il a ajouté que la BCE a alloué 60 milliards de L.E. au financement de l’initiative présidentielle.
La ministre de l’Industrie et du Commerce, Névine Gamea, a expliqué les détails de cette nouvelle initiative. 250 000 véhicules seront remplacés sur trois phases entre 2021 et 2023. « Au cours de la première année, 70 000 anciennes voitures (55 000 véhicules privés et taxis ainsi que 15 000 minibus) seront remplacées par des véhicules neufs, 90 000 au cours de la deuxième année et 90 000 au cours de la troisième », a expliqué la ministre. Le lancement de cette initiative intervient dans le cadre du programme national de conversion et de remplacement des véhicules au gaz naturel comprimé, lancée il y a 2 ans. Le programme vise notamment à encourager l’utilisation du gaz naturel, qui permet d’économiser près de 50 % du prix de l’essence et de fournir de meilleurs revenus aux chauffeurs de taxi et de minibus. « Un citoyen qui dépense 3 000 L.E. par mois pour faire le plein d’essence n’aura besoin que de 1 400 L.E. pour alimenter sa voiture en gaz naturel moins polluant », a dit la ministre.
Afin de sensibiliser les citoyens et de les inciter à rejoindre la nouvelle initiative, le ministère de l’Industrie a organisé la première exposition consacrée à la technologie de conversion des véhicules à l’énergie propre du 4 au 7 janvier dernier. La ministre de l’Industrie et du Commerce a indiqué que l’exposition « sert les objectifs du programme de conversion et de remplacement des véhicules à travers la participation de 9 banques ». De même, le ministère a créé un site électronique pour l’enregistrement des demandes de remplacement des véhicules. « Il y a une participation importante de la part des citoyens sur le site électronique de l’initiative. 20 000 citoyens se sont inscrits durant l’exposition. La moitié a enregistré des demandes de remplacement de leurs véhicules », a annoncé la ministre, lors d’une conférence de presse tenue le 6 janvier. Et d’ajouter que les demandes présentées sur le site seront examinées dans les prochains jours. « Les candidats qui remplissent les conditions seront invités à mettre au rebut leurs vieilles voitures en coopération avec le ministère de l’Intérieur et le ministère du Développement local », renchérit la ministre.
Une prime en cas de remplacement
Des primes sont proposées aux personnes qui remplacent leurs véhicules. La présidence de la République avait annoncé que le gouvernement fournirait une prime financière, la prime verte, aux citoyens qui veulent acheter de nouveaux véhicules fonctionnant au gaz naturel. Le porte-parole du ministère de l’Industrie et du Commerce, Yasser Mégahed, explique à l’Hebdo que cette prime verte est divisée en deux parties. La première est le coût de la mise au rebut de l’ancien véhicule qui varie entre 12 000 et 20 000 L.E. La deuxième partie comprend les frais gouvernementaux imposés au véhicule comme la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).
Les participants à l’initiative ne vont pas payer ces frais « En additionnant les deux parties, on obtient le montant de la prime verte qui ne doit pas dépasser les 50 000 L.E. Ce montant servira d’apport pour acheter le nouveau véhicule et le reste sera financé par les banques », note-t-il, en expliquant que les prix des véhicules (voitures privées, taxis et minibus) sont publiés en détail sur le site de l’initiative. Tareq Amer a déclaré que les crédits sont remboursables sur 10 ans avec un taux d’intérêt de 3 %. « Le versement mensuel a été calculé sur les différentes voitures. Par exemple, la voiture qui coûte 150 000 L.E. aura un versement mensuel de 1 600 L.E., alors que celle coûtant 200 000 L.E. aura un versement mensuel de 2 167 L.E. », renchérit-il.
Stations d’essence insuffisantes
Les constructeurs automobiles égyptiens se sont prononcés en faveur de la nouvelle initiative, mais ont exprimé des réserves à propos de l’insuffisance des stations-service de gaz naturel. « Nous possédons une autosuffisance en gaz naturel qui économise presque la moitié du prix de l’essence », commente Khaled Saad, secrétaire général de l’Association des constructeurs automobiles égyptiens. Il souligne cependant que la mise en application de cette nouvelle initiative entraînera de fortes pressions sur les stations-service dont le nombre actuel ne suffit pas et n’est pas proportionnel à la hausse prévue de la demande (soit 190 stations). « Nous aurons besoin d'au moins 300 à 400 nouvelles stations au cours des trois prochaines années », affirme-t-il.
Le gouverneur de la BCE a déclaré qu’une initiative avait été lancée pour financer la construction dans un premier temps de 287 stations-service d’un coût de 5,3 milliards de L.E. « Il est prévu de porter ce chiffre à 1 000 stations en coordination avec le ministère du Pétrole », a conclu Tareq Amer.
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