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L’infrastructure, socle de la transformation numérique

Gilane Magdi, Mercredi, 06 janvier 2021

La modernisation de l’infrastructure des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) en Egypte est une nécessité qui va avec la transformation numérique et la création de villes intelligentes.

L’infrastructure, socle de la transformation numérique
Avec la création des villes intelligentes, la vitesse d’Internet devrait être triplée par rapport au débit actuel.

La générationZ est la pre­mière à être née dans un monde numérique en termes d’usage des services de télécommunications et d’accès à Internet. Aujourd’hui, l’usage quo­tidien des services de télécommuni­cations est devenu un mode de vie et un levier d’accès à la culture et à l’information. D’après une étude réalisée par Global Web Index, cette génération passe en moyenne 3 heures par jour sur les réseaux sociaux, contre 2 heures et demie pour la génération précédente.

Pour se mettre en phase avec l’avenir, le ministère des Télécommunications et de la Technologie de l’information a adopté une stratégie de transforma­tion numérique et de création de villes intelligentes.

L’Egypte est entrée dans l’ère des villes intelligentes, connues aussi sous le nom des villes de 4e généra­tion, depuis le début du nouveau millénaire. Entre 2014 et 2020, 16 nouveaux complexes urbains ont été créés à travers le pays, depuis Alamein et Port-Saïd sur le littoral nord, jusqu’à Assiout et Qéna en Haute-Egypte, en passant par Al-Farafra, Tochka et Al-Owaïnat. Ces villes reposent principalement sur l’utilisation des technologies modernes pour les services publics, la sécurisation et la gestion de la circulation, entre autres.

Parallèlement, un plan ambitieux pour moderniser l’infrastructure des télécommunications et les ser­vices Internet est en cours de réali­sation. « La première phase de ce plan a été lancée en 2019 avec un investissement de 1,6 milliard de dollars, et la deuxième phase a démarré au second semestre 2020 avec 400 millions de dollars pour l’exercice en cours », d’après le rapport annuel du ministère des Télécommunications, publié le 24 décembre 2020. Toujours selon ce rapport, ce plan ambitieux a fait passer le débit d’Internet à 33,2 mégabits/seconde. « L’Egypte occupe désormais la 4e place en Afrique en termes de vitesse d’In­ternet fixe », souligne le rapport ministériel.

Transformation numérique

Dans le cadre du plan de numéri­sation des services publics, finan­ciers et éducatifs, le ministère des Télécommunications a commencé à équiper les établissements publics de câbles à fibre optique pour l’op­timisation de la connexion Internet. Ce projet, dont le budget s’élève à 6 milliards de L.E., s’étale sur 36 mois et concerne quelque 33 000 établissements, dont 5 000 ont déjà été connectés à la fibre optique en 2020, selon le rapport du ministère.

Pour sa part, le PDG de Benya Holding, Ahmed Mekki, a déclaré à l’Hebdo avoir signé en août dernier un accord pour la création d’une usine de production de fibres optiques. « L’usine, qui devrait démarrer au second semestre 2021, prévoit la fabrication de 4 millions de kilomètres de fibres optiques par an, de quoi répondre aux besoins du marché local », dit-il.

La téléphonie mobile appelée à évoluer

Par ailleurs, l’ancien ministre des Télécommunications, Khaled Negm, explique que les réseaux de la 4e génération (4G), utilisés aujourd’hui par les opérateurs de téléphonie mobile, ne peuvent pas bien fonctionner avec la gamme de services requis par les applications des villes intelligentes durables. « L’introduction de la technologie de la 5e génération (5G) offre la possibilité de connecter des appa­reils de manière fiable, transférant les données plus rapidement avec un délai minimal. Mais elle n’est pas encore intégrée en Egypte », ajoute-t-il.

Pour surmonter ce problème, le conseil d’administration de l’Auto­rité nationale de régulation des télé­communications a approuvé, le 4 novembre dernier, le processus d’introduction et d’attribution de nouvelles bandes de fréquences 2 600 Mhz aux opérateurs de réseaux mobiles en Egypte. « La première phase a été lancée par Vodafone Egypt et l’opérateur public Telecom Egypt avec des investissements respectifs de 540 et 305 millions de dollars. Quant à la deuxième phase, elle sera assurée par Etisalat Egypt avec 325 mil­lions de dollars d’investisse­ments », selon un communiqué de l’Autorité des télécommunications.

L’ingénieur Hussam El-Gamal, PDG de l’autorité, a expliqué dans le même communiqué que « ces nouvelles technologies incitent les fournisseurs de services de réseaux mobiles à injecter de nouveaux investissements dans le développe­ment de l’infrastructure de télépho­nie mobile, ce qui aidera à l’amé­lioration de la qualité des services de communication et à la transfor­mation numérique ».

Lors d’une conférence de presse tenue le 7 décembre dernier, les responsables du groupe Etisalat Egypt ont prévu d’injecter 5 mil­liards de L.E. en 2021 pour la modernisation des réseaux de télé­communications et la mise au point de nouveaux services basés sur des technologies de pointe comme l’In­telligence artificielle et l’Internet des objets (Ido) qui consiste à inter­connecter des objets, des lieux et des environnements physiques via Internet.

D’après le rapport du ministère des Télécommunications, le nombre d’abonnements au réseau Internet à haut débit (ADSL) est passé à 8,6 millions fin octobre 2020 contre 7,17 millions d’abonnés en octobre 2019, enregistrant une hausse de 19,9 %. Quant aux abonnés en télé­phonie mobile à haut débit, ils ont atteint 45,5 millions en octobre 2020, contre 42,25 millions en octobre 2019. De même, le rapport a souligné une hausse des abonnés de téléphones mobiles : ils ont été 96 millions en octobre 2020 contre 95,25 millions en octobre 2019.

L’infrastructure, socle de la transformation numérique

L’ère des villes de la 4e génération

Entre 2014 et 2020, 16 nouveaux complexes urbains ont été lancés dans toute la République, tels que la Nouvelle Capitale administrative, la Nouvelle Alamein, la Nouvelle Mansoura, l’Est de Port-Saïd, Nasser-Ouest à Assiout, la Nouvelle Ismaïliya, Ouest de Qéna, la ville de Galala, la Nouvelle Farafra, Obour, Tochka et Est de Oweïnat. Ces villes établis­sent un nouveau modèle de vie en Egypte qui suit le rythme des plus hauts niveaux de développement mondial dans ce domaine. Elles repo­sent principalement sur l’utilisation des technologies afin de connecter les différents composants via les réseaux numériques, de sorte que chaque composant soit responsable de la détection et de la collecte d’un ensemble spécifique de données. Les villes de la 4e génération se caractérisent par une connexion Internet haut débit allant jusqu’à 100 méga-octets et plus, selon la demande de l’utilisateur.

La Nouvelle Capitale administrative est la première ville intelligente du Moyen-Orient. Elle comprend environ 7 quartiers résidentiels, un quar­tier pour l’argent et les affaires, un autre pour le gouvernement, un quartier pour les ambassades et le quartier central des affaires. Selon le général Khaled Al-Hosseini, porte-parole de la Société de la Capitale administrative, tout citoyen qui a besoin de services gouvernementaux n’a pas besoin de se rendre au siège de la Nouvelle Capitale administra­tive. « Les lieux des services seront dans leur siège actuel, jusqu’à ce qu’une roue numérique soit créée pour les services par téléphone », dit-il.

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