La reprise partielle du tourisme a réduit les pressions sur la livre égyptienne.
Le taux de change du dollar face à la livre égyptienne est en baisse. Lundi 24 août, le dollar a perdu en moyenne trois piastres, selon les taux de la Banque Centrale d’Egypte (BCE), enregistrant 15,88 L.E. pour l’achat et 15,89 L.E. pour la vente. Cette baisse s’explique par une reprise partielle des revenus en dollars après des mois de régression suite à la pandémie de Covid-19. « Le facteur le plus important est le retour des flux de capitaux sur le marché de la dette publique », note Mona Bédeir, économiste en chef auprès de Prime Holding. En mai, l’Egypte a émis des obligations d’une valeur de 5 milliards de dollars, soit sa plus grande émission jamais réalisée sur les marchés obligataires internationaux, marquant une reprise après la crise du coronavirus.
L’émission a été souscrite plus de quatre fois, avec des offres totales de 22 milliards de dollars par des investisseurs asiatiques, africains, américains, européens et du Moyen-Orient. « L’appétit des investisseurs pour le marché de la dette a repris après le Covid-19, surtout que les taux d’intérêt sont élevés et l’investissement dans la dette publique égyptienne est lucratif. En plus, le marché est stable, et il n’y a pas de fluctuations au niveau des taux de change, l’inflation est en baisse et la BCE maintient les taux d’intérêt directeurs », explique Mona Bédeir. A cela s’ajoute le fait que le tourisme a légèrement repris, ce qui a réduit les pressions sur la livre égyptienne. « Les pressions sur le taux de change sont bien inférieures par rapport à mars, mais nous sommes encore loin des niveaux d’avant le Covid-19 », ajoute Mona Bédeir. Elle souligne cependant que les transferts des Egyptiens à l’étranger qui s’élèvent à 30 % des revenus du pays en devises sont en baisse. « Cela est évident vu la situation économique dans les pays du Golfe. Depuis mars, la BCE a arrêté d’annoncer les chiffres mensuels des transferts, signe qu’ils sont en baisse », résume Mona Bédeir. Enfin, elle estime que la livre est surévaluée. « Les pressions ont diminué, mais elles persistent, le tourisme n’a repris que partiellement et les transferts de l’étranger régressent. Une ouverture de l’économie signifierait une hausse des importations soit au niveau de la consommation ou des matières de production », assure Mona Bédeir. Prime a estimé que les pressions sur la livre égyptienne augmenteraient légèrement vers la fin de 2020 menant à une hausse du dollar de 2 à 3 % par rapport à son niveau actuel.
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