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La transparence, un facteur crucial pour gérer les risques budgétaires

Névine Kamel, Lundi, 04 mai 2020

Le Covid-19 provoquerait une augmentation importante des déficits publics et des ratios dette publique/PIB, selon le rapport Fiscal Monitor, publié par le FMI lors des réunions du printemps. Explications.

L’épidémie du coronavirus en cours entraînera une augmentation importante des déficits publics et des ratios dette publique/PIB, avait déclaré le Fonds Monétaire International (FMI) dans son rap­port « Fiscal Monitor », pendant les réunions du printemps.

Les dépenses de santé, les taxes et les dépenses nécessaires pour soutenir les particuliers et les entreprises auront également des coûts fiscaux directs. Les dépenses, actuellement estimées à plus de 3 milliards de dollars dans le monde, soutiennent les entre­prises financières et non finan­cières, tout en créant des risques budgétaires, ajoute le rapport.

Les liquidités que les gouverne­ments du monde entier injectent actuellement dans leurs économies comprennent des prêts au secteur public et des capitaux propres, d’une valeur de 1,8 milliard de dollars, ainsi que des garanties et d’autres passifs d’une valeur de 2 milliards de dollars.

Les soldes budgétaires en 2020 devraient se détériorer presque universellement. Des expansions considérables auront lieu aux Etats-Unis, en Chine et dans plu­sieurs économies européennes et asiatiques, selon le rapport.

Bien qu’une augmentation sen­sible des déficits cette année soit nécessaire et appropriée pour de nombreux pays, la position de départ présente dans certains cas des vulnérabilités, car la dette publique mondiale représentait 83 % du PIB en 2019. La situa­tion est plus préoccupante pour les marchés émergents et les éco­nomies en développement qui font face à de multiples chocs. Il s’agit notamment de la pandémie, d’une détérioration abrupte des conditions de financement, de la faiblesse de la demande exté­rieure et de la baisse des prix des produits de base.

Même après les efforts de la communauté mondiale pour atté­nuer ces chocs, ces pays devront revoir les dépenses en faveur du secteur de la santé. Dans le même temps, ils devront sauvegarder les services publics-clés, tels les transports, l’énergie, les télécom­munications et la protection sociale.

L’ampleur de l’impact du coro­navirus sur les finances publiques est actuellement très incertaine et ne dépendra pas seulement de la durée de la pandémie. Elle dépen­dra également de la rapidité de la reprise économique, affirme le rapport.

Etant donné que le soutien du secteur public est assuré à une échelle extraordinaire, avec des prêts et des garanties, la transpa­rence est cruciale pour la gestion des risques budgétaires. Alors que les pays endiguent la pandé­mie et que les fermetures cessent, les stimuli budgétaires coordon­nés à large assise dépendent des contraintes de financement de chaque pays. Ceux-ci devien­dront un outil plus efficace pour favoriser la reprise.

La sortie des mesures excep­tionnelles introduites pendant la crise sera également appropriée, selon le rapport. Il ajoute qu’une fois que les économies redres­sées, il faudra réaliser des progrès pour garantir la viabilité de la dette.

Le coût humain de la pandémie s’est intensifié à un rythme alar­mant et l’impact sur la production et les finances publiques devrait être considérable. Les réponses du gouvernement devraient être rapides, concertées et proportion­nées à la gravité de la crise sani­taire, l’outil budgétaire jouant un rôle primordial.

La première priorité, celle de sauver des vies, nécessite des dépenses dans le dépistage et le traitement. Cela nécessite une coordination mondiale, y compris un soutien aux pays aux capacités sanitaires limitées. Ils recevront des subventions et un financement concessionnel, ainsi que le déve­loppement d’un vaccin universel­lement bon marché, selon le rap­port.

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