L’un des éléments principaux caractérisant le budget 2020-2021 est l’augmentation des dépenses allouées aux investissements publics de 280,7 milliards de L.E., soit de 33 % par rapport à l’année fiscale 2019-2020. Les investissements financés par la trésorerie de l’Etat se chiffrent, eux, à 230 milliards de L.E., contre 140 milliards pendant l’année courante, soit une hausse de 64 %. « Le reste est financé en vertu des accords de partenariat public-privé ou de crédits remboursables », explique Mona Bédeir, macro-analyste auprès de la banque d’investissement Prime. Parallèlement à la publication du budget, Hala Al-Saïd, ministre de la Planification et du Développement économique, a publié le plan du ministère pour l’année fiscale 2020-2021 relatif aux investissements gouvernementaux. « Le plan d’investissement 2020-2021 prend en compte les mesures de l’Etat pour contrer l’impact du coronavirus », a-t-elle déclaré. Abstraction faite des chiffres qui seront réexaminés, il est évident que le plan d’investissement s’inscrit dans un cadre plus large de développement durable. La priorité est ainsi accordée aux secteurs vitaux qui servent les objectifs du développement durable, avec en tête l’enseignement, la santé, le drainage sanitaire et le secteur technologique.
Focus sur l’enseignement et la santé
Al-Saïd a indiqué que les investissements dans le secteur de la santé avaient connu une croissance de 69 % durant l’année fiscale 2019-2020 et qu’ils englobaient l’assurance médicale pour tous dans les gouvernorats prioritaires, comme Gharbiya, Ménoufiya, Béheira et Al-Wadi Al-Guédid. 79 hôpitaux sont en cours de rénovation ainsi que 294 unités de services médicaux primaires. Ceci en plus de l’expansion des services d’urgence et d’ambulances. Le nombre de lits dans les unités d’urgence a augmenté de 77 %. « Les investissements dans l’enseignement universitaire ont augmenté de 104 %, soit d’un montant de 17,8 milliards de L.E. en 2019-2020. 6 nouvelles universités technologiques ont vu le jour, à savoir Assiout Al-Guédida, Tiba Al-Guédida, Al-Salam, Charq Port-Saïd, Borg Al-Arab et 6 Octobre. 5 autres universités ont été créées pour un montant de 1,4 milliard de L.E. », a en outre déclaré Al-Saïd.
Selon le communiqué du ministère, les investissements dans le secteur de l’enseignement connaîtront une hausse de 35 % pour atteindre 16,5 milliards de L.E., afin de couvrir un certain nombre de projets, notamment l’établissement de 27 5 000 classes, d’un coût de 6,8 milliards de L.E., et de 27 nouvelles écoles, pouvant accueillir 78 000 élèves. Dans le domaine de l’enseignement technique, 10 écoles doivent être créées, d’une capacité de 3 600 élèves. Sur le plan des transports, les investissements gouvernementaux sont de 36 milliards de L.E., et cela inclut les projets de construction de ponts et le réseau routier national.
Enfin, il y a le métro souterrain, avec la troisième et la quatrième phases de la ligne 3 et la première phase de la ligne 4. Au niveau des services, des investissements dans le drainage sanitaire sont en cours, tels que prévus par le budget 2019-2020, notamment la construction de 52 stations de traitement de l’eau en Haute-Egypte et des projets de promotion des zones insécurisées et informelles. Dans le secteur des télécommunications et de la technologie de l’information, les investissements ont connu une hausse de 300 % en 2019-2020. « La crise du coronavirus nous montre le rôle central que joueront l’enseignement à distance et les services financiers numériques », a déclaré Al-Saïd. Concernant le secteur privé, les répercussions de la crise du coronavirus, notamment sur le marché du travail mondial, s’annoncent terribles. Selon l’Organisation internationale du travail (ILO), 25 millions d’individus se retrouveront sans emploi. Les investissements publics devront alors compenser un peu les énormes pertes du secteur privé et les deux devront travailler main dans la main
Lien court: