Le secteur pétrolier égyptien a été au centre de l’attention la semaine dernière, à l’occasion de la plus grande conférence et exposition égyptienne sur le pétrole et le gaz en Afrique du Nord et en Méditerranée, EGYPS 2020. Celle-ci s’est tenue au Caire du 11 au 13 février, sous le slogan « Afrique du Nord et Méditerranée. Répondre aux besoins de l’avenir en matière d’énergie ».
Inauguré par le président de la République, Abdel-Fattah Al-Sissi, l’événement a rassemblé de hauts responsables gouvernementaux égyptiens et de 28 pays du monde ainsi que des dirigeants de grandes sociétés internationales arabes et étrangères, comme le groupe saoudien Aramco, le groupe pétrolier Shell, le groupe mondial des services pétroliers Schlumberger et le groupe français Total. « La conférence égyptienne internationale du pétrole EGYPS est une plateforme distinguée, qui nous offre une excellente occasion de partager avec le monde les plans et les politiques lancés dans le secteur pétrolier. De même, c’est l’occasion d’examiner les opportunités et d’augmenter les liens avec les sociétés internationales et les experts de l’industrie pétrolière en vue de définir les intérêts communs », a déclaré le ministre égyptien du Pétrole, Tarek El-Molla, dans la session inaugurale de la conférence, le 11 février.
Au cours des trois jours de conférence et d’exposition, le ministère du Pétrole et des Ressources minérales et les sociétés qui en dépendent ont signé 29 accords et mémorandums avec différentes sociétés internationales. Huit ont été conclus avec les sociétés américaines Bachtel et Chevron et le groupe anglais British Petroleum (BP) et les autres avec de grands groupes mondiaux opérant dans le pétrole, tels que Shell et Schlumberger. Des accords de coopération ont également été signés au niveau gouvernemental avec le Chili, la Somalie, la Guinée équatoriale et l’Agence américaine du commerce et du développement.
Ces accords interviennent sur fond de forte participation de la part des grandes sociétés internationales par rapport aux années précédentes, participation qui reflète la confiance dans le secteur pétrolier égyptien et le climat d’investissement en Egypte. « Le salon a accueilli environ 450 exposants provenant de 28 pays et présentant leurs dernières technologies et innovations, utilisées par des entreprises internationales de l’industrie du pétrole. Il a attiré 1 600 institutions internationales dans le domaine de l’énergie », a noté Hamdi Abdel-Aziz, porte-parole du ministère du Pétrole.
Des progrès remarquables
Au cours de la conférence, les participants arabes et étrangers ont salué les politiques gouvernementales et les démarches du ministère égyptien du Pétrole et des Ressources minérales, qui visent à faire de l’Egypte un pays exportateur de gaz naturel et un acteur important sur le marché pétrolier mondial. « Au cours des 4 dernières années, nous avons observé une grande progression au niveau de l’économie égyptienne et au niveau du secteur égyptien de l’énergie. Les secteurs privé et public sont vraiment ambitieux en matière d’investissement dans le domaine gazier et pétrolier égyptien, et ce, en raison de la stabilité politique, de la stabilité du marché du change au sein du pays après la libéralisation du taux de change de la livre égyptienne ainsi que du climat d’investissement favorable pour les investisseurs étrangers », a noté Richard Soundardjee, directeur exécutif pour la région du Moyen-Orient auprès de la banque Société générale.
Selon les indicateurs présentés par le ministre du Pétrole au cours de la conférence, le secteur du pétrole et du gaz a, en effet, réalisé des progrès remarquables au cours des 4 dernières années. Ainsi, le niveau de production de pétrole brut et de gaz a atteint 1,9 million de barils/jour en août 2019, alors que le coût de production d’un baril a baissé de presque la moitié, passant à 2,9 dollars/baril en 2018/2019, contre 4,2 dollars en 2015/2016. Durant l’année financière 2018/2019, le secteur du pétrole et du gaz a contribué à hauteur de 27 % au PIB. « Le secteur a, pour la première fois, réalisé un excédent dans la balance commerciale durant la même année financière », a déclaré le ministre, ajoutant que les investissements étrangers dans le secteur pétrolier, y compris les projets exécutés et ceux en cours d’exécution, s’élevaient actuellement à près de 1 000 milliards de L.E. « Les fonds dus aux partenaires étrangers par le gouvernement ont diminué de plus de 80 %, ce qui a contribué à restaurer la confiance et s’est positivement reflété sur l’augmentation des investissements de nos partenaires étrangers », a renchéri le ministre.
Le secteur égyptien du pétrole profite aujourd’hui d’une bonne infrastructure et d’un climat d’investissement propice à attirer les investisseurs étrangers dans les travaux d’exploration et de production. Pour continuer à évoluer positivement en coopération avec les partenaires internationaux, la transformation numérique, les nouvelles technologies et l’augmentation de la production pétrolière font figure de facteurs-clés.
Augmenter la production
En marge de la conférence, l’Organisme égyptien du pétrole a signé un mémorandum avec le groupe mondial de services pétroliers Schlumberger, en vue de créer un portail électronique en lien avec l’exploration pétrolière et de gaz naturel. Ce portail est considéré comme une application importante pour l’industrie pétrolière et gazière dans le cadre de la transformation numérique. « Ce portail comprendra une base d’informations concernant les différentes phases de production pétrolière et gazière, en vue de promouvoir la surveillance », a indiqué Olivier Le Pauch, PDG du groupe Schlumberger. Et de préciser que le portail, utilisant des technologies modernes et des solutions numériques, présentera les offres d’investissements dans le domaine de l’exploration pour aider les sociétés internationales pétrolières à prendre leurs décisions d’investissements.
De grands groupes technologiques tels que Huawei, ont par ailleurs exprimé leur intention d’aider l’Egypte dans son projet de transformation numérique au cours de la période à venir. « Nous sommes vraiment fiers de faire partie de cet événement important où les professionnels du pétrole se réunissent pour dialoguer, créer des partenariats et identifier les solutions et les défis de cette industrie pour les années à venir. C’est pourquoi Huawei tient à présenter ses technologies et ses solutions de pointe, utilisées dans 45 pays dans le domaine des industries extractives », a déclaré Vincent Sun, CEO de Huawei Egypt. Et d’ajouter : « Investir dans le domaine de la transformation numérique en Egypte est vraiment une excellente chose. C’est le coeur du monde et le centre régional pour l’Afrique du Nord. Nous avons terminé la formation de 8 000 jeunes Egyptiens, qui savent donc gérer les nouvelles technologies dans le domaine de la transformation numérique dans le secteur pétrolier ».
Augmenter la production de pétrole et introduire les nouvelles technologies pour faire baisser les coûts de production sont deux autres objectifs du gouvernement. « Pour augmenter la production pétrolière, nous allons intensifier nos efforts en matière de nouvelles technologies », a déclaré Achraf Farag, adjoint du ministre du Pétrole.
A l’issue de la conférence, Farag et le ministre du Pétrole ont ainsi mené des pourparlers avec de grandes sociétés pétrolières, afin d’encourager celles-ci à augmenter leurs activités en Egypte. « Le secteur pétrolier adopte actuellement un programme visant à augmenter la production de pétrole brut. Le Désert occidental est plein d’opportunités d’investissement pour les sociétés internationales et l’une des plus importantes zones de production de pétrole brut en Egypte », a notamment indiqué le ministre du Pétrole lors de sa réunion avec les dirigeants du groupe Apache. Ces derniers ont souligné leur engagement à investir dans des plans ambitieux en vue d’augmenter la production de pétrole brut en Egypte.
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