Ziad Bahaeddine, le nouveau vice-premier ministre, est un économiste et un avocat d’affaires. Titulaire d’un BA en économie de l’Université américaine du Caire, obtenu en 1987, il achève un doctorat en droit financier à la London School of Economics (1996) et possède aussi une maîtrise en droit des affaires internationales du King's College de Londres.
Après le départ de Hosni Moubarak en 2011, Ziad Bahaeddine est élu au Parlement en tant que député d’Assiout, l’un des gouvernorats les plus pauvres d’Egypte, dont sa famille est originaire. Fils d’un écrivain et intellectuel égyptien renommé, Ahmad Bahaeddine, le nouveau vice-premier ministre, a d’abord été pressenti pour le poste de premier ministre. Mais sa candidature a été rejetée par le parti salafiste Al-Nour. « Nous n’avons pas d’objection personnelle contre Bahaeddine qui est une figure économique importante, mais nous rejetons sa candidature parce qu’il fait partie du Front national du salut », a déclaré Younès Makhyoun, chef de ce parti, sur la chaîne satellitaire Al-Arabiya.
Avocat des multinationales et des grandes entreprises, Ziad Bahaeddine, 48 ans, a débuté comme professeur à la faculté de droit de l’Université du Caire entre 1998 et 2004. Il est aussi conseiller juridique au ministère de l’Economie. Président de l’Organisme de l’investissement de 2004 à 2007, il dirige ensuite l’Autorité de supervision du marché financier (EFSA) de 2008 jusqu'au lendemain de la révolution. Membre du conseil d’administration de la Banque Centrale d’Egypte et de la Banque nationale d’Egypte, Ziad Bahaeddine est également président d’une société d’investissement, Upper Egypt Investment Company.
Homme de centre droit, cofondateur du Parti social-démocrate égyptien, Ziad Bahaeddine est appelé à faire face à plusieurs défis. L’économie égyptienne est en effet au bord du gouffre. Le déficit budgétaire a atteint un taux record et l’inflation ne cesse de grimper. Quant au tourisme, il a nettement chuté. Sa première mission sera de faire revenir les investissements. Beaucoup d’investisseurs avaient en effet quitté l’Egypte au lendemain de la révolution du 25 janvier. Parallèlement, Ziad Bahaeddine devra combattre les habitudes héritées de l’ancien régime, notamment le favoritisme et le népotisme. Pour Malak Réda, économiste au Centre égyptien de recherches économiques, le nouveau vice-premier ministre possède une personnalité équilibrée et il a une très bonne réputation. « Avec son expérience dans les domaines économiques et juridiques, ainsi que dans celui des investissements, il devrait être capable d’identifier les problèmes les plus compliqués et les résoudre », analyse-t-elle.
Le choix d’un économiste comme Ziad Bahaeddine au poste de vice-premier ministre révèle aussi les priorités de ce gouvernement de transition. Hani Guéneina, chef du département des recherches de la banque d’investissement Pharos, souligne que « ce choix traduit une volonté des nouvelles autorités de s’attaquer aux graves difficultés économiques du pays, comme la chute du tourisme, l’effondrement des investissements étrangers ou l’augmentation du déficit budgétaire ».
Avec les ministres en charge de l’économie, il devra également poser les fondements de la justice sociale dans le pays. Et ce n’est pas là le moindre des défis qu’il devra relever .
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