« Nous nous plaignons des mesures entreprises par le gouvernement, consistant, comme il le dit, à rénover le marché. On veut nous voler notre gagne-pain. On veut nous déloger », dénonce un groupe composé de marchands, qui s’opposent au réaménagement du marché d’Al-Nour, à Zawya Al-Hamra. Un véritable choc a eu lieu entre les marchands et les exécutifs du projet. La zone d’Al-Nour, qui comprend le souk et se trouve à l’est du quartier, s’est transformée en un vrai chantier.
Du côté est du souk, la rénovation de la station de bus est sur le point d’être finalisée. Les marchands, qui occupaient la partie ouest, ont été déplacés avec leurs tentes, afin de permettre la construction des kiosques qui leur seront remis une fois terminés.
Le souk est dans un état délabré, la pollution sonore et visuelle omniprésente. Des tas de détritus jonchent le sol. Le réaménagement était donc impératif pour améliorer les conditions de vie des habitants. « Vu le degré avancé de dégradation environnementale, urbaine et économique, la zone d’Al-Nour était prioritaire, car elle n’est plus viable », explique Belal Ahmed, expert en planification urbaine dans le cadre du programme de réaménagement des zones non planifiées et de génération d’emplois (voir article principal).
Le réaménagement d’Al-Nour concerne le souk (marché), la station de bus, le pont piéton, qui relie l’est et l’ouest du quartier et sera complémenté par un second pont, parallèle, pour absorber le nombre de piétons, et la rue menant au souk.
La colère des marchands vient de leur manque de confiance dans les autorités. « Nous sommes 80 marchands qui travaillons dans ce souk depuis plus d’un demi-siècle. On ne bénéficiera pas du réaménagement. Les kiosques ne sont pas suffisants pour exposer nos articles. Nous serons obligés dans tous les cas d’en sortir pour exposer nos produits à l’extérieur. Nous reviendrons au statu quo anarchique, et en plus de cela, nous serons sanctionnés », s’écrie Hamid Al-Sayed, l’un des marchands. Il ajoute que les futurs coûts seront exorbitants. « Nous serons obligés de payer l’électricité et les taxes, entre autres. Ce qui nous forcera à augmenter les prix pour pouvoir payer toutes ces factures ».
Belal Ahmed, représente, lui, la position des autorités: « Ces marchands font la sourde oreille et ne nous entendent pas. Ils considèrent ces terrains comme des propriétés qu’ils doivent léguer à leurs descendants. Nous offrons aux marchands des kiosques de 1,85 m, ce qui est raisonnable. Ils ne veulent pas rentrer dans le formel. Ils sont au nombre de 140 et aucun d’eux ne détient une licence ». Et d’ajouter : « Leur situation sera régularisée. Et ceux qui n’auront pas de kiosques dans ce souk seront, dans un second temps, transférés à l’autre souk, celui de Talkha, qui fera l’objet d’une rénovation dans une deuxième phase », conclut-il l
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