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Ren Zhengfei : La transformation numérique en Egypte aura un impact évident sur l’Afrique et le Moyen-Orient

Mardi, 05 novembre 2019

Le PDG et le fondateur de la multinationale Huawei Technologies, Ren Zhengfei, revient sur les nouvelles applications de la technologie G5 et sa fourniture par la compagnie chinoise à l’Egypte.

Ren Zhengfei

Shenzhen,

Par Alaa Sabet

Rédacteur en chef du quotidien Al-Ahram

Al-Ahram Hebdo : Vous avez récemment visité l’Egypte et avez constaté l’essor que vit le pays dans le domaine des infrastructures. Comment voyez-vous cette évolu­tion à l’ère de la transformation numérique ?

Ren Zhengfei : L’Egypte est l’une des 4 civilisations du monde ancien, et aujourd’hui, elle représente une force politique et économique impor­tante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, surtout sous la direction du président Abdel-Fattah Al-Sissi, qui est également président de l’Union africaine depuis janvier 2019. A mon sens, la transformation numérique en Egypte aura un impact évident sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Nous suivons de près l’application par l’Egypte de la stratégie de développe­ment durable 2030, depuis que celle-ci a été lancée en mars 2016. La transformation numérique aura un grand impact sur les secteurs de la technologie de l’information et des télécommunications, qui deviendront le levier du progrès industriel. L’Egypte a besoin d’accroître ses investissements dans les technologies de pointe et de consolider les techno­logies de l’intelligence artificielle et de l’Icloud. La transformation numé­rique rapide se répercutera assuré­ment sur le développement écono­mique. De notre côté, nous allons soutenir le peuple égyptien avec le potentiel technologique que nous pos­sédons, notamment la technologie du G5, qui contribuera à combler le fossé digital.

Huawei a investi des fonds énormes dans la recherche et a réa­lisé un essor au niveau de la techno­logie du G5. Quels sont les projets que vous comptez lancer dans les 5 prochaines années ?

— En effet, le progrès est un pro­cessus continu. Il y a un mois, nous avons lancé au cours de la conférence Huawei Connect 2019 la technologie de l’intelligence artificielle. Nous investissons également dans la recherche scientifique et le dévelop­pement des techniques de pointe. Nous sommes conscients que l’inno­vation est la force motrice de ce monde pour une meilleure vie sur le globe. Les rendements annuels de nos investissements dans ce domaine ont augmenté de 15 à 20 % et on compte les accroître encore davantage dans les 5 prochaines années. Plus encore, nous aspirons à une coopération avec nos partenaires pour faire de la société de l’information une réalité concrète.

— Certains considèrent que la technologie de pointe et l’intelli­gence artificielle ne feront qu’aug­menter le chômage lorsque les emplois occupés par des individus disparaîtront au profit du robot. Qu’en pensez-vous ?

— Il est possible que l’intelligence artificielle engendre des problèmes pour les personnes qui cherchent un emploi. Dans les sociétés industrielles traditionnelles, le diplôme secondaire technique suffit généralement pour trouver du travail. Mais avec l’évolu­tion des technologies de l’information et de l’intelligence artificielle, il faut être très qualifié pour réussir. Cependant, ces technologies contri­buent à la richesse de ces sociétés, ce qui peut aider à régler les problèmes du chômage.

En réalité, en côtoyant cette évolu­tion au jour le jour, nous avons remar­qué que certaines personnes quittent les industries traditionnelles. Personnellement, quand j’ai vu le film américain Voyage dans l’espace, j’ai eu peur et j’ai senti une certaine soli­tude parce qu’il n’y a pas d’êtres humains dans l’espace, et c’est le robot qui procure tous les services. Les industries modernes témoigne­ront d’une grande croissance dans la période à venir et les gens en dépen­dront énormément. Dans l’avenir, la technologie moderne exclura du mar­ché tous ceux qui sont incapables de l’utiliser. Mais, comme je l’ai toujours dit, les êtres humains ont toujours besoin de vivre l’expérience humaine, à laquelle les machines ne pourront jamais se substituer.

— Vous avez réussi à développer la technologie G5. A quoi aspire Huawei dans les prochaines années ?

Comparé aux générations précé­dentes, le réseau du G5 est très déve­loppé. La technologie G5 minimise les pannes et augmente l’efficacité des réseaux. La structure simple du réseau pallie les problèmes de télécharge­ment. Ainsi, la G5 assure le transfert des données à une vitesse supérieure à celle des fibres optiques. Les événe­ments peuvent être suivis en ligne et l’accès à Internet peut se faire où que l’on soit.

— La technologie G5 englobera-t-elle l’industrie des médias ?

— Bien sûr. La transmission télévi­sée est l’une des plus importantes sources de revenu dans le domaine de l’industrie médiatique. Le transfert des signaux de retransmission en direct compte essentiellement sur les satellites, ce qui nécessite de grands camions pour la diffusion dont le coût est compris entre 50 et 80 millions de yuans chinois. La technologie G5 a réalisé des changements majeurs au niveau des mécanismes de transmis­sion en direct comme l’espace relati­vement réduit et le coût extrêmement bas qui ne dépasse pas les 10 000 yuans. De plus, elle peut transmettre des images en direct d’une plus grande qualité.

— Les Etats-Unis sont engagés dans une guerre commerciale contre la Chine et ont dernièrement adopté une série de mesures contre Huawei. Pensez-vous que cette guerre prenne bientôt fin ?

— Nous avons beaucoup profité des pressions que les Etats-Unis ont exercées sur nous. Nos employés sont devenus plus unis. Ils travaillent avec plus de sérieux, car ils sont convain­cus que Huawei est prête à affronter les pressions américaines qui n’auront aucune influence effective sur nos travaux. Nous avons encore beaucoup de clients qui insistent sur le fait d'uti­liser nos produits sans prêter attention aux pressions américaines.

— Est-ce que cela signifie que vous êtes capables de vous passer des compagnies américaines ? — Bien sûr. Nos produits ne renfer­ment aucun élément américain. Nous avons de très bons produits sans com­posants américains. Je ne sais pas si à l’avenir nos projets pourront évoluer sans coopération avec les autres pays. Cependant, je peux vous assurer que les sanctions américaines n’entrave­ront pas notre avancée.

— La première étape des négo­ciations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis a été relati­vement positive. Ceci peut-il favo­riser un règlement du problème ?

— Les sanctions américaines contre Huawei n’ont aucun rapport avec les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. Je ne pense pas que la situation connaisse une quelconque amélioration. Cependant, je vous assure que ces sanctions n’affecteront pas notre détermination. Il est vrai que notre travail a été affecté sur les marchés mondiaux et que certains clients hési­tent encore à choisir nos produits. Mais nous continuerons sur la voie de la recherche, du développement et de l’innovation. Telle est notre réponse aux sanctions.

— Mais d’autres pays ont adopté des sanctions similaires contre Huawei. Quel est l’impact de ces pressions sur vos projets d’avenir ?

— Au cours des trois dernières décennies, notre plus grand souci était de satisfaire nos clients, à qui nous avons toujours accordé la prio­rité. C’est ainsi que nous avons réussi à gagner leur confiance. Raison pour laquelle nous ne nous contenterons pas de la technologie G5 à l’avenir. Nous resterons toujours en tête dans d’autres domaines et nous sommes confiants que les clients continueront à acheter nos produits. Nous conti­nuerons à avancer sur notre voie d’origine et nous ne changerons pas.

Vous avez dernièrement déci­dé de fournir à certains pays la technologie G5. Est-ce que vous voyez cela comme une victoire sur les sanctions américaines ?

— Nous travaillons de manière claire. Nous sommes entièrement prêts à soutenir la numérisation dans tous les pays du monde. Nous espé­rons travailler avec tous les pays qui veulent coopérer avec nous pour pro­fiter de l’expérience mondiale de la numérisation. Nous espérons les aider pour développer les ondes numériques adaptées à leurs intérêts.

— Au vu de votre expérience dans un grand nombre de pays africains, de quoi a besoin le conti­nent noir pour naviguer de concert avec le développement technolo­gique mondial ?

— Nous sentons que nous avons une responsabilité sociale envers l’Afrique. Nous avons un plan pour l’avenir, surtout que de nombreux pays africains oeuvrent en vue de réaliser le développement durable. Cependant, il est impossible de disso­cier le développement de l’Afrique de l’investissement positif dans le domaine de la technologie informa­tique et des télécommunications. Réaliser un grand développement dans ces domaines dans les pays afri­cains nécessite que les gouverne­ments considèrent ces domaines comme une stratégie nationale, ce qui implique une planification et un investissement dans les infrastruc­tures comme les fibres optiques. Ceci afin de mettre à profit les avantages de la technologie pour réaliser le déve­loppement économique et social, sans oublier le développement des capaci­tés des jeunes dans le domaine de l’informatique et des télécommunica­tions. Nous avons vu comment les jeunes spécialistes en informatique et en télécommunications ont commen­cé à montrer leur force dans de nom­breux pays africains. Par exemple, 48 universités égyptiennes, soit plus de 8 000 étudiants, ont participé au concours de la technologie informa­tique et des télécommunications que nous avons organisé cette année au siège de la compagnie à Shenzhen. C’est d’ailleurs une candidate égyp­tienne qui a remporté le second prix l

Al-Ahram Hebdo : Vous avez récemment visité l’Egypte et avez constaté l’essor que vit le pays dans le domaine des infrastructures. Comment voyez-vous cette évolu­tion à l’ère de la transformation numérique ?

Ren Zhengfei : L’Egypte est l’une des 4 civilisations du monde ancien, et aujourd’hui, elle représente une force politique et économique impor­tante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, surtout sous la direction du président Abdel-Fattah Al-Sissi, qui est également président de l’Union africaine depuis janvier 2019. A mon sens, la transformation numérique en Egypte aura un impact évident sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Nous suivons de près l’application par l’Egypte de la stratégie de développe­ment durable 2030, depuis que celle-ci a été lancée en mars 2016. La transformation numérique aura un grand impact sur les secteurs de la technologie de l’information et des télécommunications, qui deviendront le levier du progrès industriel. L’Egypte a besoin d’accroître ses investissements dans les technologies de pointe et de consolider les techno­logies de l’intelligence artificielle et de l’Icloud. La transformation numé­rique rapide se répercutera assuré­ment sur le développement écono­mique. De notre côté, nous allons soutenir le peuple égyptien avec le potentiel technologique que nous pos­sédons, notamment la technologie du G5, qui contribuera à combler le fossé digital.

Huawei a investi des fonds énormes dans la recherche et a réa­lisé un essor au niveau de la techno­logie du G5. Quels sont les projets que vous comptez lancer dans les 5 prochaines années ?

— En effet, le progrès est un pro­cessus continu. Il y a un mois, nous avons lancé au cours de la conférence Huawei Connect 2019 la technologie de l’intelligence artificielle. Nous investissons également dans la recherche scientifique et le dévelop­pement des techniques de pointe. Nous sommes conscients que l’inno­vation est la force motrice de ce monde pour une meilleure vie sur le globe. Les rendements annuels de nos investissements dans ce domaine ont augmenté de 15 à 20 % et on compte les accroître encore davantage dans les 5 prochaines années. Plus encore, nous aspirons à une coopération avec nos partenaires pour faire de la société de l’information une réalité concrète.

— Certains considèrent que la technologie de pointe et l’intelli­gence artificielle ne feront qu’aug­menter le chômage lorsque les emplois occupés par des individus disparaîtront au profit du robot. Qu’en pensez-vous ?

— Il est possible que l’intelligence artificielle engendre des problèmes pour les personnes qui cherchent un emploi. Dans les sociétés industrielles traditionnelles, le diplôme secondaire technique suffit généralement pour trouver du travail. Mais avec l’évolu­tion des technologies de l’information et de l’intelligence artificielle, il faut être très qualifié pour réussir. Cependant, ces technologies contri­buent à la richesse de ces sociétés, ce qui peut aider à régler les problèmes du chômage.

En réalité, en côtoyant cette évolu­tion au jour le jour, nous avons remar­qué que certaines personnes quittent les industries traditionnelles. Personnellement, quand j’ai vu le film américain Voyage dans l’espace, j’ai eu peur et j’ai senti une certaine soli­tude parce qu’il n’y a pas d’êtres humains dans l’espace, et c’est le robot qui procure tous les services. Les industries modernes témoigne­ront d’une grande croissance dans la période à venir et les gens en dépen­dront énormément. Dans l’avenir, la technologie moderne exclura du mar­ché tous ceux qui sont incapables de l’utiliser. Mais, comme je l’ai toujours dit, les êtres humains ont toujours besoin de vivre l’expérience humaine, à laquelle les machines ne pourront jamais se substituer.

— Vous avez réussi à développer la technologie G5. A quoi aspire Huawei dans les prochaines années ?

Comparé aux générations précé­dentes, le réseau du G5 est très déve­loppé. La technologie G5 minimise les pannes et augmente l’efficacité des réseaux. La structure simple du réseau pallie les problèmes de télécharge­ment. Ainsi, la G5 assure le transfert des données à une vitesse supérieure à celle des fibres optiques. Les événe­ments peuvent être suivis en ligne et l’accès à Internet peut se faire où que l’on soit.

— La technologie G5 englobera-t-elle l’industrie des médias ?

— Bien sûr. La transmission télévi­sée est l’une des plus importantes sources de revenu dans le domaine de l’industrie médiatique. Le transfert des signaux de retransmission en direct compte essentiellement sur les satellites, ce qui nécessite de grands camions pour la diffusion dont le coût est compris entre 50 et 80 millions de yuans chinois. La technologie G5 a réalisé des changements majeurs au niveau des mécanismes de transmis­sion en direct comme l’espace relati­vement réduit et le coût extrêmement bas qui ne dépasse pas les 10 000 yuans. De plus, elle peut transmettre des images en direct d’une plus grande qualité.

— Les Etats-Unis sont engagés dans une guerre commerciale contre la Chine et ont dernièrement adopté une série de mesures contre Huawei. Pensez-vous que cette guerre prenne bientôt fin ?

— Nous avons beaucoup profité des pressions que les Etats-Unis ont exercées sur nous. Nos employés sont devenus plus unis. Ils travaillent avec plus de sérieux, car ils sont convain­cus que Huawei est prête à affronter les pressions américaines qui n’auront aucune influence effective sur nos travaux. Nous avons encore beaucoup de clients qui insistent sur le fait d'uti­liser nos produits sans prêter attention aux pressions américaines.

— Est-ce que cela signifie que vous êtes capables de vous passer des compagnies américaines ? — Bien sûr. Nos produits ne renfer­ment aucun élément américain. Nous avons de très bons produits sans com­posants américains. Je ne sais pas si à l’avenir nos projets pourront évoluer sans coopération avec les autres pays. Cependant, je peux vous assurer que les sanctions américaines n’entrave­ront pas notre avancée.

— La première étape des négo­ciations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis a été relati­vement positive. Ceci peut-il favo­riser un règlement du problème ?

— Les sanctions américaines contre Huawei n’ont aucun rapport avec les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis. Je ne pense pas que la situation connaisse une quelconque amélioration. Cependant, je vous assure que ces sanctions n’affecteront pas notre détermination. Il est vrai que notre travail a été affecté sur les marchés mondiaux et que certains clients hési­tent encore à choisir nos produits. Mais nous continuerons sur la voie de la recherche, du développement et de l’innovation. Telle est notre réponse aux sanctions.

— Mais d’autres pays ont adopté des sanctions similaires contre Huawei. Quel est l’impact de ces pressions sur vos projets d’avenir ?

— Au cours des trois dernières décennies, notre plus grand souci était de satisfaire nos clients, à qui nous avons toujours accordé la prio­rité. C’est ainsi que nous avons réussi à gagner leur confiance. Raison pour laquelle nous ne nous contenterons pas de la technologie G5 à l’avenir. Nous resterons toujours en tête dans d’autres domaines et nous sommes confiants que les clients continueront à acheter nos produits. Nous conti­nuerons à avancer sur notre voie d’origine et nous ne changerons pas.

Vous avez dernièrement déci­dé de fournir à certains pays la technologie G5. Est-ce que vous voyez cela comme une victoire sur les sanctions américaines ?

— Nous travaillons de manière claire. Nous sommes entièrement prêts à soutenir la numérisation dans tous les pays du monde. Nous espé­rons travailler avec tous les pays qui veulent coopérer avec nous pour pro­fiter de l’expérience mondiale de la numérisation. Nous espérons les aider pour développer les ondes numériques adaptées à leurs intérêts.

— Au vu de votre expérience dans un grand nombre de pays africains, de quoi a besoin le conti­nent noir pour naviguer de concert avec le développement technolo­gique mondial ?

— Nous sentons que nous avons une responsabilité sociale envers l’Afrique. Nous avons un plan pour l’avenir, surtout que de nombreux pays africains oeuvrent en vue de réaliser le développement durable. Cependant, il est impossible de disso­cier le développement de l’Afrique de l’investissement positif dans le domaine de la technologie informa­tique et des télécommunications. Réaliser un grand développement dans ces domaines dans les pays afri­cains nécessite que les gouverne­ments considèrent ces domaines comme une stratégie nationale, ce qui implique une planification et un investissement dans les infrastruc­tures comme les fibres optiques. Ceci afin de mettre à profit les avantages de la technologie pour réaliser le déve­loppement économique et social, sans oublier le développement des capaci­tés des jeunes dans le domaine de l’informatique et des télécommunica­tions. Nous avons vu comment les jeunes spécialistes en informatique et en télécommunications ont commen­cé à montrer leur force dans de nom­breux pays africains. Par exemple, 48 universités égyptiennes, soit plus de 8 000 étudiants, ont participé au concours de la technologie informa­tique et des télécommunications que nous avons organisé cette année au siège de la compagnie à Shenzhen. C’est d’ailleurs une candidate égyp­tienne qui a remporté le second prix.

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