Vendredi, 17 janvier 2025
Al-Ahram Hebdo > Economie >

Budget de l’Etat: Nouvelle vision

Amani Gamal El Din, Lundi, 07 octobre 2019

Le gouvernement est en train de préparer une réforme structurelle au niveau du budget de l’Etat. Le nouveau budget est basé sur les résultats et la performance.

Budget de l’Etat  : Nouvelle vision
Une réforme budgétaire est en marche, avec le citoyen comme composante essentielle.

Après avoir réussi la pre­mière phase de la réforme de la gestion des finances publiques à travers la rationalisation des dépenses et la consolidation fiscale, le gouvernement égyptien s’engage de plain-pied dans une réforme structurelle au niveau de la budgéti­sation étatique. Une réforme qui délaisse l’ancienne méthodologie de la budgétisation traditionnelle des lignes budgétaires au profit d’une nouvelle approche de budget basé sur les projets et la performance, ou parfois appelée budget basé sur les résultats (Project and Perfomance Based Budgeting).

Selon un papier publié par la Banque Mondiale (BM), le budget projets/performance, est l’une des approches techniques adoptées par les organisations publiques, afin d’améliorer le système budgétaire, car il encourage les organisations publiques, armées de leurs res­sources et activités, à aligner leurs efforts avec le gouvernement pour parvenir à des objectifs communs prédéterminés. Il encourage en même temps ces organisations à gérer l’allocation des ressources avec efficacité. Selon Ahmad Kouchouk, l’adjoint au ministre pour les politiques monétaires, le 6e budget du citoyen comprend les grandes lignes du budget projet/performance qui est un outil effi­cace pour rationaliser les dépenses publiques qui connaissent un élar­gissement. Elle sera prochainement devant le parlement et sera publiée dans les détails en coordination avec les ministères.

Par définition, le budget projet/performance est basé sur les résul­tats. Il s’agit d’un processus budgé­taire dans lequel le budget s’arti­cule sur des objectifs prédéfinis et des résultats attendus. Les résultats attendus justifient le besoin en res­sources. La réalisation des résultats est plus tard mesurée par des indi­cateurs de performance.

Le projet est dirigé par un haut comité présidé par le premier ministre, Moustapha Madbouli, impliquant les ministères de la Planification et de la Réforme administrative avec celui des Finances. « Ces deux ministères sont directeurs de cette nouvelle approche. Toute réforme adminis­trative doit dépendre de la réforme de la planification et de la budgéti­sation; ensuite, le suivi et l’évalua­tion de la performance », explique Doha Abdel-Hamid, ancienne conseillère auprès du ministre des Finances.

Discussions importantes

Une délégation de haut niveau du ministère de la Planification, des Finances et du comité de la planifi­cation et du budget du Conseil des députés avait récemment effectué une visite à la BM et avait rencon­tré les responsables de l’Internatio­nal Budget Partnership, de l’Open Governement Partnership et l’Ins­titute of Financial Policies. Cette visite avait été organisée par le pro­jet de la réforme économique et de la stabilité dépendant de l’USAID.

La délégation a discuté les straté­gies se rapportant aux budgets ainsi que les facteurs qui influencent l’indice de l’Open Budget, publié par l’International Budget par­tnership. Ont été également débat­tues les stratégies de préparation des budgets, leurs exécutions, selon les besoins des communautés locales. La délégation a étudié avec les spécialistes de la gouvernance auprès de la BM les planifications stratégiques nécessaires à l’exécu­tion des budgets à moyen terme et les stratégies des revenus à moyen terme de manière efficace ainsi que la gestion des risques financiers. Une grande partie des discussions a été consacrée à la mobilisation des ressources locales à travers l’amé­lioration de la politique fiscale et la gestion des taxes.

Selon Doha Abdel-Hamid, ancienne conseillère auprès du ministre des Finances, la volonté politique qui est derrière la réforme est un pas positif, mais ce n’est pas suffisant. La vision de l’Egypte 2030 est, certes, un cadre d’actions, mais élargi; il faut des stratégies avec des projets et des objectifs spécifiques au niveau des minis­tères et des organismes gouverne­mentaux. « Le projet a été initié par le haut de l’échelle, c’est-à-dire le gouvernement, mais il faut parallè­lement renforcer les capacités des administrations, des communautés et experts locaux. Il faut diagnosti­quer les problèmes non seulement de l’appareil administratif de l’Etat au niveau central, mais également local, pour avoir une idée correcte de leurs priorités et le genre de projets qui leur conviennent pour parvenir aux résultats préconçus », explique Abdel-Hamid.

La formulation des budgets basés sur les projets et la performance n’est donc pas facile et requiert une rigueur et des cibles prédéterminées. Mais surtout, il est nécessaire d’ap­prendre les leçons de ceux qui nous ont précédés dans leur application .

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique