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Transformation numérique : Une évolution nécessaire

Gilane magdi, Mardi, 10 septembre 2019

La conférence d’Euromoney en Egypte, tenue le 9 septembre au Caire, s’est principalement penchée sur la transformation numérique en Egypte. Une stratégie gouvernementale est d’ores et déjà lancée à cet effet.

Transformation numérique : Une évolution nécessaire

« L’innovation et la numérisation », tel était le thème de la 24e conférence d’Euromoney en Egypte, qui s’est tenue le 9 septembre au Caire. Cet événement mondial a abordé ce sujet pour la première fois de son histoire, sur une seule journée, rythmée par 3 sessions portant sur la numérisation financière, l’investissement des entreprises fintech et l’inclusion financière. La conférence a réuni plus de 600 participants de différents pays : des experts de la Banque mondiale, des représentants des grandes entreprises technologiques ainsi que des banques égyptiennes et étrangères, qui ont présenté leurs plans pour la transformation digitale dans les industries financières en Egypte et dans le monde. Cette année, deux ministres ont assisté à la conférence pour présenter le plan gouvernemental dans ce domaine de transformation digitale : le ministre des Finances, Mohamad Maeit, qui a remplacé le premier ministre Moustapha Madbouli, et le ministre des Télécommunications Amr Talaat. « Le gouvernement veut moderniser ses capacités à développer la transformation numérique, celle-ci étant considérée comme le moteur de la croissance économique du pays », a déclaré le ministre des Finances, Mohamad Maeit, en indiquant que le ministère a consacré 7,8 milliards de L.E. dans le budget 2019-2020 pour moderniser l’infrastructure informatique et 155 millions de L.E. pour instaurer le projet de bases de données gouvernementales.

Deux piliers

La tenue de cette conférence intervient à un moment où le pays presse les pas pour généraliser la transformation numérique sur l’ensemble du territoire. Ce projet national est basé sur deux piliers principaux. Le premier est l’installation de l’infrastructure technologique pour améliorer les services Internet nécessaires à cette transformation numérique et à l’informatisation des paiements gouvernementaux et privés. La deuxième nécessité est l’inclusion financière des différentes catégories de la population pour les encourager à effectuer leurs transactions via des moyens électroniques.

Pour sa part, le ministre des Télécommunications a présenté, à l’issue de cette conférence mondiale, la stratégie de son ministère déjà mise en place pour la transformation numérique en Egypte. Selon Talaat, elle s’est appuyée sur quatre axes principaux. L’accent a d’abord été mis sur le développement de l’infrastructure des télécommunications, qui a popularisé l’utilisation d’Internet dans les foyers et a augmenté le débit de 5,5 Mbps à 11,5 Mbps. « L’objectif étant d’atteindre une vitesse moyenne de 20 Mbps d’ici la fin de l’année », a renchéri le ministre. La formation des jeunes opérant dans le domaine technologique est un deuxième axe important de ce programme.

Le troisième axe de la stratégie consiste à réaliser la transformation digitale au niveau des services gouvernementaux. « D’ici la fin de l’année, dans le gouvernorat de Port-Saïd, où un projet pilote a été mené, 174 services seront accessibles via la plateforme numérique ou les applications mobiles ».

Enfin, le quatrième point de cette stratégie consiste à créer un cadre législatif dans lequel la loi contre les infractions informatiques a été promulguée. La loi liée à la protection des données à caractère personnel devrait aussi voir le jour plus facilement.

Par la mise en application de son plan de digitalisation gouvernemental, le pays réussira-t-il sa transformation numérique? Pour réaliser cet objectif, les participants à la conférence ont insisté sur l’importance de sensibiliser les couches défavorisées à la nécessité de la numérisation de leurs transactions, soit par le portable, soit par les cartes bancaires et l’utilisation des applications électroniques. « Des efforts sont déployés pour éduquer les consommateurs et les sensibiliser aux applications électroniques telles que Karim, Uber, Furi et Souk.com et d’autres pour pouvoir les utiliser régulièrement », a noté Ziad Mokhtar, partenaire de la société technologique Algebra venture.

Mohamad Okacha, fondateur de la société de paiement électronique Fawry, note cependant que la transition vers ces moyens électroniques n’est pas facile. « Il faudra du temps pour que l’Egypte passe du paiement traditionnel au paiement électronique », en donnant l’exemple des Emirats arabes unis dans lesquels 80% de la population émiratie utilise toujours les paiements en espèces traditionnels, malgré sa technologie avancée.

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