
Le ministre du Commerce et de l'Industrie, Amr Nassar, inaugure le Forum égyptien de l'investissement. (Photo : Ministère du Commerce et de l'Industrie)
Le gouvernement égyptien réaffirme son intérêt et sa volonté de renforcer ses relations avec les pays africains. Pour preuve, la 4e édition d'Egypt Investment Forum a été tenue les 2 et 3 mars au Caire sous le slogan « Ensemble pour l’Afrique ». Il s’agit du premier événement africain depuis que l’Egypte a pris la présidence de l’Union Africaine (UA) pour 2019. Notons que c’est la première présidence de l’Egypte depuis la création de cette institution, qui a succédé en 2002 à l’Organisation de l’unité africaine. « L’Egypte a confiance dans la capacité des pays africains à renforcer leur coopération et à faire tous les efforts possibles pour créer une économie africaine intégrée », a indiqué le premier ministre, Moustapha Madbouli, dans un discours prononcé en son nom devant les participants du forum par le ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie, Amr Nassar.
« Nous annoncerons de nouveaux partenariats avec les pays africains avant la mi-2019. Nous mettons en oeuvre une étude d’analyse afin d’identifier les principaux marchés, produits et centres logistiques pour l’activation de nos plans en faveur de l’Afrique », a déclaré, quant à lui, Hicham Tewfiq, ministre des Entreprises publiques. Il a en outre indiqué, lors de son discours, qu’une délégation ministérielle de haut rang se rendra au Tchad vers la fin de la semaine pour annoncer la création d’une usine pharmaceutique. Cette délégation comprendra Tewfiq lui-même, Sahar Nasr, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale, et Hala Zayed, ministre de la Santé et de la Population. « Nous visons à obtenir une licence pour les produits de notre usine planifiée au Tchad, ce qui nous permettra d’exporter la production vers 5 autres marchés africains », a déclaré Tewfiq. Le ministre a souligné l’importance de la coopération avec l’Afrique, y compris pour tous les aspects concernant l’investissement, le commerce et le partage des connaissances. Il a déclaré que le temps était venu pour l’Egypte de tirer pleinement parti des possibilités offertes par les marchés africains.
De nombreux défis à relever
Les participants au forum ont aussi abordé les défis auxquels se heurte le développement économique de l’Afrique, notamment le manque d’infrastructure ainsi que le problème des routes et du transport. « Les pays doivent se concentrer sur les routes et la logistique pour le commerce intra-africain et utiliser la zone de libre-échange africaine trilatérale », a déclaré Ahmad Al-Wakil, président des Unions des chambres africaines et méditerranéennes. Il a ajouté que l’Afrique présente le taux de croissance le plus élevé pour ce qui est de la classe moyenne, avec un important pouvoir d’achat, ce qui fait du continent une destination d’investissement prometteuse. Le ministre égyptien des Entreprises publiques a, pour sa part, indiqué que de nouvelles lignes maritimes seront créées avec les marchés africains via le port de Djeddah en Arabie saoudite et que d’autres projets seront annoncés dans le domaine des transports.
L’Egypte ne cesse de souligner l’importance qu’elle accorde au continent noir. Trois autres événements liés à l’Afrique ont en effet eu lieu en décembre, dont le Forum économique Afrique 2018, au cours duquel plusieurs accords entre des partenaires égyptiens et africains ont été signés. Le président égyptien a par ailleurs effectué, à différentes occasions, des visites officielles à des pays comme l’Ethiopie et l’Ouganda ainsi qu’une tournée de la Tanzanie au Tchad, en passant par le Rwanda et le Gabon.
Cet intérêt pour l’Afrique commence à se traduire sur le terrain, notamment via la multiplication des projets de coopération et la croissance des investissements égyptiens en Afrique. Les investissements égyptiens en Afrique ont en effet enregistré une hausse de 1,2 milliard de dollars en 2018, pour atteindre 10,2 milliards de dollars. « Depuis 2014, la direction égyptienne a replacé la dimension africaine au coeur de sa politique étrangère. La coopération économique est un élément essentiel pour développer nos relations avec les autres pays africains », conclut Amira Abdel-Halim, chercheuse au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram.
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