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Eastern Company grossit sa part en Bourse

Gilane Magdi, Mardi, 05 mars 2019

Le programme d'émissions des entreprises publiques en Bourse a commencé par le lancement de 4,5 % de la compagnie de tabac Eastern Company à la souscription publique et privée. Une émission qui a ravivé la Bourse égyptienne.

Eastern Company grossit sa part en Bourse
L'action de l'entreprise Eastern Company a ravivé la Bourse égyptienne.

Après une année d’attente, les investisseurs en Bourse ont bien accueilli le lancement de 4,5 % de la société publique de tabac Eastern Company, soit au niveau de la sous­cription privée ou publique. Au niveau de la souscription publique (du dimanche 1er mars au mardi 3 mars), les investisseurs étrangers et arabes ont accentué leurs vagues d’achat pen­dant le premier jour entraînant la hausse de l’action de 4,25 % pour clôturer sur 17,45 L.E. Lundi, l'action a légèrement baissé de 0,17 % pour clôturer sur 17,40 L.E. respectivement. Quant à la souscription privée, le ministère des Affaires publiques et la Holding pour les industries agroalimentaires ont créé la surprise en annonçant le 28 février la réussite de sa couverture. « La souscription privée a été cou­verte de 1,8 fois pour 17 L.E. l’action. Ce prix est en hausse de 3 % par rapport à son prix échangé en Bourse (16,95 L.E.) », a déclaré le ministre des Affaires publiques, Hesham Tawfik, le jeudi 28 février. Ce jour-là, la hol­ding a publié le prospectus d’émission qui a clarifié la part émise en Bourse. « La souscrip­tion privée comprend l’émission de 4,275 % des actions, la publique 0,225 % », note le prospectus. Amr Al Alfy, directeur du départe­ment des recherches auprès de la banque d’investissement Shuaa Capital, explique à l'Hebdo que l’action de l’entreprise de tabac intéresse les investisseurs étrangers plus que les Egyptiens. « C’est pourquoi le gouverne­ment a alloué une part minime à la souscrip­tion publique », indique-t-il, en ajoutant que le gouvernement a préféré vendre la part majeure à un investisseur stratégique en raison de sa capacité financière à investir dans l’ac­tion de l’entreprise. D’après Hesham Tawfiq en effet, les achats faits par des étrangers ont représenté 94 % du total.

1,8 milliard de L.E. de recettes pour le gouvernement

Eastern Company, cotée à la Bourse égyp­tienne depuis plus d’une vingtaine d’années, fait partie de la première phase du programme des Initial Public Offering (IPO) d’introduction des sociétés publiques à la Bourse égyptienne. Elle devait être émise en Bourse en octobre dernier selon le plan annoncé par le ministre des Affaires publiques, mais la démarche a été reportée en raison de l’instabilité ayant régné sur les mar­chés émergents et la Bourse égyptienne l’année dernière.

Avec le lancement de cette part supplémen­taire des actions de l’entreprise de tabac, « le gouvernement prévoit collecter 1,8 milliard de L.E. », a déclaré le ministre des Affaires publiques.

Pourtant, le prix de vente de l’action est en dessous des estimations des analystes et des experts financiers. « Le ministère des Affaires publiques a vendu la part majeure de l’entre­prise à un investisseur stratégique à 17 L.E., alors que la valeur réelle de l’action dépasse les 25 L.E. », explique à l'Hebdo Issa Fathi Issa, directeur exécutif de la maison de courtage Al-Qahira Securities. Hesham Tawfik avait annoncé à l’Hebdo lors d’un précédent entretien qu’il ne fallait pas que la limite des prix par action pour cette entreprise dépasse les 18,70 L.E. « Actuellement, l’action dépasse les 17 L.E. Cependant, il ne faut pas que son prix atteigne le niveau maximum qui est 18,70 L.E. pour redescendre plus tard. Il doit se stabiliser à ce niveau. Dès que le prix de l’action sera stabilisé, la Banque d’investissement pourra lancer l’offre », ajoute Issa.

Or, le premier ministre, Moustapha Madbouli, a publié samedi 2 mars un décret modifiant la décision antérieure du gouvernement concernant la fourchette de prix d’émission des actions des entreprises publiques. « La fourchette de 10 % sera limitée seulement aux actions actives des entreprises cotées en Bourse. Quant aux nou­velles entreprises, le prix d’émission sera déter­miné selon le prix réel du titre pendant le mois qui précède l’opération du lancement », dit le décret ministériel. « J’espère que la prochaine entreprise gouvernementale sera émise pour la première fois pour qu’elle soit vendue à son prix réel », estime Al Alfy. Mais selon les déclara­tions du ministre des Affaires publiques, le pro­chain appel d’offres dans le cadre du programme d’IPO gouvernemental sera la vente d’une part supplémentaire de 30 % dans la Société d’Alexandrie Container&Cargo Handling, l’en­treprise de logement Héliopolis Housing Company et la Compagnie pétrochimique Sidi Kerir. « Nous prévoyons la collecte de 16 mil­liards de L.E. de l’émission de ces entreprises. Nous prévoyons émettre de 8 à 10 entreprises d’ici la fin de 2019 », a annoncé Tawfik lors d’une conférence sur l’investissement en Afrique tenue le 2 mars. Reste à espérer que l’émission des autres entreprises publiques pourra attirer de nouveaux investissements en Bourse.

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