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Le gouvernement relance la cotisation en Bourse d’entreprises publiques

Gilane Magdi, Mardi, 22 mai 2018

Le premier ministre, Chérif Ismaïl, a annoncé la cotisation en Bourse de 4 à 6 entreprises publiques le mois prochain. L’annonce a été bien accueillie par le marché financier.

Le gouvernement relance la cotisation en Bourse d’entreprises publiques

(Photo : Reuters)

Après presque deux ans d’attente, le premier ministre, Chérif Ismaïl, a donné enfin le feu vert pour entamer la première phase du programme Initial Public Offering (IPO) d’introduction des sociétés publiques à la Bourse égyptienne. « De juin jusqu’au début de 2019, entre 4 et 6 entreprises publiques dans les secteurs du pétrole, de l’industrie et de la pétrochimie seront cotisées en Bourse », a déclaré le premier ministre la semaine dernière, à l’issue de sa 4e réunion avec le comité ministériel, en vue de présenter le rapport du ministère des Finances sur le programme de cotisation en Bourse. De même, le premier ministre a annoncé la formation d’un comité ministériel composé de 6 ministres (ceux de l’Investissement, du Pétrole, de l’Industrie, des Finances, de la Planification et du Secteur public des affaires).

« Ce comité sera responsable de l’élaboration d’un programme complet de cotisation en Bourse des sociétés publiques, allant du choix des entreprises à la détermination des parts émises, jusqu’à la fixation d’un calendrier pour la mise en oeuvre du programme, que ce soit sur le marché primaire ou sur le marché secondaire », indique le communiqué de presse du Conseil des ministres, qui ajoute que le conseil est responsable également du choix des conseillers des banques d’investissement pour ce qui est de la promotion du programme d’introduction des entreprises à la Bourse.

23 sociétés en 30 mois

En mars dernier, le ministère des Finances avait annoncé en détail son programme ambitieux relatif à la cotisation des entreprises publiques à la Bourse égyptienne. Il consiste à émettre des parts de 15 % à 30 % de 23 sociétés sur une durée de 24 à 30 mois, soit sous forme d’augmentation de capital pour les sociétés déjà cotées en Bourse, soit sous forme de souscription publique pour celles qui sont cotées pour la première fois. Il est prévu que la valeur totale des actions qui seront émises en Bourse dans le cadre de ce programme s’élève à 80 milliards de L.E. (4,5 milliards de dollars).

L’annonce du premier ministre a été bien accueillie par les experts du marché financier qui l’attendaient depuis longtemps. « Le premier ministre a annoncé le délai durant lequel aura lieu l’introduction en Bourse de ces entreprises et cela signifie que le processus de lancement sera accompli le plus vite possible », déclare à l’Hebdo Mohamad Maher, vice-président de la maison de courtage Prime Securities. Il pense que le début du processus d’introduction en Bourse aura lieu à la moitié du mois prochain après la fête du petit Baïram, et insiste sur l’importance de ce programme pour le marché financier. « La Bourse égyptienne a perdu 60 % de son capital ces dernières années avec la sortie de grandes sociétés de secteurs importants comme le secteur des télécommunications (Vodafone et Mobinil), le secteur bancaire avec la sortie de 5 grandes banques et le secteur du ciment. Donc, le programme gouvernemental constitue un nouveau départ pour le marché financier », renchérit-il.

En effet, les déclarations du premier ministre se limitent à préciser trois secteurs : l’industrie, le pétrole et la pétrochimie, sans donner les noms des sociétés. « Le gouvernement a choisi les secteurs les plus performants pour garantir la réussite de la première phase du programme. La hausse des prix du pétrole au niveau mondial a aidé les entreprises pétrolières et celles opérantes dans le secteur de la pétrochimie à réaliser de bonnes performances financières », indique à l’Hebdo Radwa Al-Sérafi, directrice du département des recherches au sein de la maison de courtage Pharos. Opinion partagée par Mohamad Maher, qui s’attend à la cotisation en Bourse de la société pétrolière Enppi et au lancement de trois entreprises sous forme d’augmentation de capital (la société Misr Aluminium, la compagnie publique égyptienne Alexandria Mineral Oils, Amoc, et la compagnie pétrochimique Sidi Kérir). « Pour faire réussir l’opération, il faut émettre les parts des entreprises déjà existantes à des prix inférieurs à 5 % par rapport au prix du marché », propose-t-il. « Le gouvernement pèse de tout son poids pour assurer la réussite de son programme considéré comme la bouée de sauvetage pour augmenter ses revenus budgétaires. Nous prévoyons la collecte de presque 10 milliards de L.E. du programme d’IPO pour l’année financière 2018-2019 », selon le rapport du budget pour l’année 2018-2019.