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23 sociétés publiques cotées en Bourse

Gilane Magdi, Mercredi, 28 mars 2018

Le ministère des Finances a annoncé un programme ambitieux relatif à l'introduction en Bourse ou à l'augmentation du capital de 23 entreprises publiques entre 2018 et 2019. L'objectif est d’offrir le financement nécessaire aux plans d’expansion de ces entreprises et d'attirer les investisseurs étrangers.

23 sociétés publiques cotées en Bourse
De 4 à 5 entreprises publiques seront cotées en Bourse en 2018. (Photo : AP)

Le ministère des Finances a annoncé, la semaine dernière, son programme ambitieux relatif à la présence d’en­treprises publiques à la Bourse égyp­tienne. Ce programme consiste à émettre des parts allant de 15 à 30 % de 23 sociétés, soit sous la forme d’une augmentation de capital pour les sociétés déjà cotées en Bourse, soit sous forme de souscriptions publiques pour celles qui seront cotées pour la première fois. « Il est prévu que la valeur totale des actions qui seront émises en Bourse dans le cadre de ce programme s’élève à 80 milliards de L.E. (4,5 milliards de dollars) », indique le communiqué de presse publié sur le site du ministère des Finances le 18 mars, notant que ce dernier, en coopération avec le groupe ministériel concerné par la gestion du dossier d’introduction en Bourse des sociétés gouvernementales, a bien étudié les entreprises d’Etat de toutes sortes et formes juridiques. « Le groupe ministériel a élaboré ce programme ambitieux, qui sera applicable sur une période de 24 à 30 mois », selon le communiqué.

Ce dernier précise, en outre, pour la première fois les noms des sociétés égyptiennes concer­nées, qui appartiennent à 7 secteurs principaux : le pétrole (5 sociétés, dont Enppi et Middle East Oil Raffinery, Midor) ; la pétrochimie (6 entre­prises, dont Abouqir et Sidi Krir) ; les transports (Alexandrie pour les conteneurs, Port-Saïd pour les conteneurs et Damiette pour les conte­neurs) ; les services financiers (5 sociétés, dont la Banque d’urbanisation et de logement, la Banque d’Alexandrie et la Banque du Caire) ; l’immobilier (Misr Al-Guédida pour le loge­ment et l’urbanisation et Madinet Nasr pour le logement et l’urbanisation) ; le secteur des pro­duits à la consommation (Eastern Company) et l’industrie (Misr Aluminium).

Pour sa part, le ministre des Finances, Amr Al-Garhi, a précisé à l’agence britannique Reuters que le lancement de 4 à 5 sociétés se ferait en 2018 et le reste en 2019. « L’objectif est de collecter 12 à 14 milliards de L.E. en 2018 et 30 à 40 milliards l’année prochaine », a déclaré Al-Garhi, tout en ajoutant que la société Enppi figure en tête de la liste.

Les origines du programme remontent au début de l’année dernière, lorsque le président Abdel-Fattah Al-Sissi avait révélé son intention d’émettre des parts de sociétés et de banques publiques connues pour leurs bonnes perfor­mances, dans le but de redonner vie à la Bourse égyptienne. En juin 2016, le ministère de l’In­vestissement avait choisi la société NI Capital pour prendre en charge le dossier. Les responsa­bilités de NI Capital vont du choix des sociétés à la coopération avec les banques d’investisse­ment sélectionnées pour accomplir la phase finale de l’introduction en Bourse.

Au début de cette année, le dossier a été transmis du minis­tère de l’Investissement à celui des Finances, ce qui a suscité des interrogations quant à l’objectif gouvernemental de la mise en application de ce programme et l’utilisation des revenus. « Le gouvernement vise à utiliser au maximum le nouveau programme d’émissions pour restruc­turer ses actifs dans le secteur public des affaires et couvrir le déficit budgétaire dans les prochaines périodes », note un analyste finan­cier ayant requis l’anonymat. Mais le communi­qué de presse du ministère des Finances indique que l’objectif de ce programme est « d’élargir la base des propriétaires au sein de ces sociétés ainsi que d’offrir le financement nécessaire aux plans d’expansion de ces entreprises ».

Raviver la Bourse égyptienne

Malgré les craintes liées à l’utilisation des recettes, le programme, longuement attendu par les investisseurs et les grandes banques d’investissement, a été bien accueilli. Le len­demain de l’annonce, le groupe financier EFG-Hermes a publié, via l’agence Bloomberg, une note saluant l’introduction de nouvelles entreprises en Bourse, vu l’impact significatif sur l’investissement. « Le programme des émissions aide à attirer plus de flux d’investis­sements et à augmenter la valeur des échanges dans la Bourse égyptienne. De même, il aide à augmenter le volume d’actions librement échangées en Bourse », indique Hermes dans sa note.

Amr Adli, chercheur non résident au centre Carnegie Moyen-Orient, a lui aussi salué le programme, vu son impact significatif, non seu­lement sur l’augmentation des investissements étrangers en Bourse, mais aussi sur la réduction du déficit de la balance de paiement. « Les sec­teurs bancaire et pétrolier sont prometteurs pour les investisseurs étrangers. Ils ont profité du programme de réforme économique au cours des deux dernières années », explique-t-il. Et de préciser : « Avec les explorations du pétrole et de gaz naturel au cours des deux dernières années, le secteur est devenu très attrayant pour les investisseurs étrangers ».

Selon le plan gouvernemental, 11 sociétés appartenant au secteur pétrolier et aux indus­tries pétrochimiques sont concernées par le programme, parmi lesquelles 5 seront cotées pour la première fois, dont Enppi, Midor, la société Assiout pour le raffinement du pétrole, et la Société égyptienne pour la production de l’huile. Quant aux autres, elles sont déjà cotées et « ont besoin d’augmenter leurs capitaux via la Bourse pour financer leurs plans d’expan­sion au lieu d’emprunter aux banques à des taux d’intérêt trop élevés. Ces sociétés ont vraiment besoin de développer les industries pétrochimiques, qui représentent presque 20 % de la facture des importations », note Adli.

Il apparaît que le gouvernement accélère les pas pour mettre en oeuvre le programme et inciter les investisseurs à investir dans les sociétés publiques. C’est ce que montre notam­ment la ratification des amendements relatifs à la loi sur le marché financier au lendemain de l’annonce du programme. Les amendements visent à faire baisser les frais annuels de cota­tion en Bourse pour les nouvelles entreprises cotées, avec un montant maximal de 250 000 L.E. Pour faire baisser les coûts, les amende­ments engagent les sociétés cotées à publier leurs résultats financiers sur le site Internet de la Bourse au lieu de les publier dans deux jour­naux gouvernementaux. Le terrain est ainsi prêt pour la mise en application du programme, en attendant de voir la première société publique à être cotée en Bourse.

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