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Door Knock : Mission accomplie

Névine Kamel, Mardi, 20 mars 2018

En visite à Washington la semaine dernière, la délégation égyptienne de la Chambre américaine de commerce a atteint son objectif : convaincre ses interlocuteurs américains des progrès réalisés par l'économie égyptienne ainsi que des nombreuses possibilités d'investissement.

Door Knock  : Mission accomplie
La délégation égyptienne a rencontré des représentants des secrétariats d'Etat, des centres de recherches et des membres du Congrès.
De notre envoyée spéciale —

L’Egypte est sur la bonne voie et il est temps d’entamer le deuxième volet de réformes, c’est ce que le gouvernement égyptien s’applique à faire à l’heure actuelle. Tel était le message que les membres de la délégation égyptienne de la Chambre américaine de commerce ont essayé de transmettre lors des différentes réunions organisées pendant leur visite de 5 jours (Door Knock) à Washington. « Cette année, la tâche de la délégation a été plus facile. Nous avions une base forte: un programme de réformes, des indices économiques en progression et des certificats de bonne performance des institutions internationales. Nous avions une vraie histoire de réussite à raconter cette année », se réjouit Tareq Tawfiq, chef de la délégation et président de la Chambre américaine de commerce, qui organise la mission du Door Knock chaque année. Et d’ajouter: « L’Egypte possède actuellement un modèle d’affaires fondé notamment sur la production industrielle et l’exportation. L’ancien modèle était basé sur le commerce ». Tawfiq mentionne en outre que la progression du taux de croissance industriel, qui atteint 11% actuellement, reflète un grand succès.

Les membres de la délégation ont eu, au cours de la semaine de mission, environ 300 rencontres avec différents interlocuteurs américains. Il s’agit de représentants des secrétariats d’Etat des Affaires étrangères et à la Défense ainsi que des centres des recherches et de membres du Congrès américain. « Tous ont applaudi les réformes économiques et le courage du président égyptien à prendre ces décisions courageuses, longuement remises », indique Tawfiq.

Comme l’a mentionné le chef de la mission, les différentes rencontres et discussions ont porté sur le sérieux des responsables du gouvernement égyptien et leur capacité à remédier aux problèmes de l’économie qui existent depuis 40 ans. Ainsi, le gouvernement égyptien a entrepris une série de réformes, entre autres le flottement de la livre égyptienne, la restructuration des subventions et l’adoption de lois facilitant l’environnement des affaires. « L’Egypte, suite à ces réformes, possède actuellement l’un des meilleurs ratios sur l’investissement, et la grande majorité des investisseurs qui sont sortis du marché égyptien ont regretté leur décision », déclare Ahmad Issa, directeur exécutif pour la vente au détail auprès de la Banque commerciale internationale CIB. Il explique par ailleurs que « les réformes économiques étaient indispensables et le gouvernement a su bien remédier aux points négatifs ».

Invitation à investir en Egypte

Door Knock  : Mission accomplie
Le coût compétitif de l'énergie, celui de la main-d'oeuvre et des terrains industriels sont des atouts pour les investisseurs.

Issa a invité, lors des réunions à Washington, les hommes d’affaires américains à venir investir en Egypte. « Les fonds sont actuellement disponibles dans les banques pour le financement de nouveaux projets d’entreprises étrangères », dit-il, précisant que le volume des dépôts dans les banques représente 11% du PIB, soit une somme de 3 trillions de L.E. Pour sa part, Tamer Younès, représentant de l’entreprise américaine Procter & Gamble en Egypte, souligne que, pour son entreprise, le marché égyptien est un point de départ pour conquérir des marchés voisins. De même, il estime que le coût compétitif de l’énergie, celui de la main-d’oeuvre et des terrains industriels en Egypte sont autant d’atouts qui attirent les investisseurs. « La population égyptienne représente un marché important pour toute entreprise », ajoute-t-il.

Or, « le diable se cache dans les détails », indique Tawfiq, qui explique que la bureaucratie est encore bien présente en Egypte. Il souligne la nécessité de mettre fin au phénomène et d’améliorer la gestion administrative. « L’Egypte doit entamer la deuxième vague des réformes », dit Tawfiq. Il s’agit, selon lui, des réformes de restructuration des institutions de l’Etat et des entreprises publiques. « Les banques d’investissement prévoient que l’Egypte deviendra la 20e économie à l’échelle mondiale sur le volet économique en 2050. Or, cela nécessite la fin de la corruption, la mise en place de la transparence et d’une gouvernance de l’administration », souligne-t-il.

Un autre élément tout aussi important pour la relance économique est le rôle croissant du secteur privé dans l’investissement. « Le gouvernement a entrepris des mesures sérieuses à cet égard. Les chemins de fer et le domaine du gaz en sont la preuve », explique Tawfiq. La rationalisation de la consommation est une autre mesure nécessaire, et ce, pour limiter le gaspillage des ressources, et par conséquent, aider l’économie. A cet égard, le chef de la délégation explique que le changement du système d’irrigation permet d’économiser 50% de l’eau utilisée et de faire face à la pénurie d’eau attendue.

La conclusion est bien claire, comme l’a mentionné un investisseur américain lors d’un colloque tenu entre les membres de la délégation et des représentants du secteur privé américain. « L’Egypte est bien partie dans le système de réformes. Et nous n’étions pas bien au courant des détails », a-t-il déclaré. Et d’ajouter: « Maintenant, nous avons une image bien claire et nous trouvons dans le marché égyptien un terrain fertile pour les investissements ».

Quant à Tawfiq, il estime que l’Egypte n’avait, jusque-là, pas de bonne expérience en ce qui concerne la présentation de son histoire de réussite ailleurs. « C’est notre tâche actuellement, et les progrès atteints l’ont rendue facile. Attendez-vous à un partenariat croissant entre l’Egypte et les Etats-Unis dans un proche avenir », a-t-il indiqué. Le coup d’envoi est donné. Ainsi, une délégation des 50 plus grandes entreprises américaines doit se rendre en Egypte en octobre prochain, en quête d’investissements et de partenariats.

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