Washington,
De notre envoyée spéciale —
35 représentants d’entreprises américaines en Egypte ont entamé, lundi 12 mars, leur visite annuelle à Washington (Door Knock), aux Etats-Unis. Cette visite, qui dure 5 jours et qui vise à promouvoir le programme de réforme économique égyptien à travers des rencontres avec des entreprises américaines aux Etats-Unis, les membres du Congrès américain et les institutions de recherches américaines. « Le programme de réforme égyptien n’a pas été bien exposé aux Etats-Unis. Nous avons une histoire de réussite que nous devons bien promouvoir. Nous avons besoin de transmettre une image détaillée du programme. C’est notre seul outil pour attirer les investissements étrangers », a indiqué Tareq Tawfiq, président de la Chambre américaine de commerce en Egypte. Et d’ajouter : « Cette mission tombe à point nommé, après les visites des responsables américains en Egypte en début d’année et les réactions de l’Administration américaine, qui confirment leur appréciation du rôle économique de l’Egypte dans la région et leur soutien à l’Egypte dans la lutte contre le terrorisme ». La délégation a par ailleurs rencontré, avant son départ, les ministres de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères ainsi que le gouverneur de la Banque centrale d’Egypte et les ministres du groupe économique, tels que les ministres de l’Investissement et de la Coopération internationale, du Commerce et de l’Industrie et de la Planification. « La délégation du Door Knock n’est ni une mission commerciale qui cherche à conclure des transactions entre les deux pays, ni une mission qui représente le gouvernement égyptien. Elle regroupe des membres de la Chambre de commerce qui représentent le secteur privé et qui oeuvrent à relancer la coopération entre les deux pays et à mener un dialogue avec les décideurs aux Etats-Unis, afin d’expliquer la réalité des événements en Egypte et de corriger l’image que transmet la presse étrangère à propos de l’Egypte », explique le prédisent de la Chambre américaine du commerce en Egypte et membre de la délégation.
Selon Tawfiq, si la mission rencontre, au cours de sa visite, les preneurs de décisions américains et les responsables des secrétariats d’Etat américains, comme celui du Commerce, des Affaires étrangères et de la Défense, elle se concentre particulièrement sur les membres du Congrès et les institutions de recherches, qui constituent l’un des principaux piliers de la prise de la décision. « Les rencontres avec les membres du Congrès et des institutions de recherches (Think Tanks) ne seront pas faciles, surtout au vu de la détérioration des relations entre le Congrès et l’Administration américaine », affirme Omar Mehanna, président du Conseil des affaires égyptoaméricain, et membre de la délégation, au préalable. D’où, comme indique Mehanna, le choix de la date de la visite, afin de rencontrer tous les membres du Congrès avant le début des vacances d’avril.
L’économie, volet principal
« Le volet économique est, cette année, le volet principal de la visite », explique Mehanna. Selon lui, l’Egypte affiche des réussites dans le domaine de l’énergie. « Lors de sa visite aux Etats-Unis, la mission égyptienne doit mettre en avant les opportunités d’investissement existantes », dit-il. Ajoutant qu’il y a des exemples réussis d’accords dans le domaine gazier, tels que celui conclu avec Israël, qui vise à transformer l’Egypte en un hub d’énergie, ainsi que le potentiel du gisement de Zohr qui peut attiser l’appétit des administrateurs et des investisseurs américains. La coopération économique entre l’Egypte et les Etats-Unis peut, selon Mehanna, de plus, être solidifiée par l’accord de libre-échange qui est en cours de négociation. « Les déclarations du représentant américain du commerce responsable des accords bilatéraux de libre-échange en sont la preuve », dit Mehanna. Celui-ci, en effet, confirme, en début d’année, que les Etats-Unis accordent actuellement un grand intérêt au continent africain. « L’Egypte, avec 3 autres pays, soit l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Ethiopie, est candidat pour un accord bilatéral de libre-échange », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « La conclusion d’un accord de libre-échange est importante pour l’Egypte. D’une part sur le plan économique, afin de relancer les exportations et aussi parce que la conclusion d’un tel partenariat représente un certificat de confiance de la situation économique du pays. Et d’autre part, sur le plan politique, car la conclusion d’un accord de libre-échange avec les Etats- Unis est le reflet de la relation stratégique entre les deux pays ». L’Egypte est-elle prête à conclure un tel accord ? Oui, selon Mehanna. « Toutes les études effectuées assurent que l’Egypte est prête à conclure un tel accord », indique-t-il, en mentionnant que la conclusion d’un tel accord nécessitera au moins deux ans après la signature, afin de mettre à exécution les clauses, dans le but d’assurer les intérêts des deux pays. Et d’ajouter : « L’Egypte n’a pas à s’inquiéter d’un tel accord avec ses politiques de réforme économique qui protègent le marché local. Le gouvernement a pu réduire, au cours de 2017, les importations provenant de l’Union européenne de 20 milliards de L.E. avec l’accord du partenariat européen ». Outre le libre-échange, l’accord des Zones industrielles qualifiées « QIZ », conclu entre l’Egypte, Israël et les Etats-Unis, sera également l’un des dossiers de la délégation. « Nous renouvelons notre demande de réduire le pourcentage du composant israélien de 10,5 % à 8,7 % ainsi que d’augmenter le nombre des villes qualifiées au sein de l’Egypte », indique Mehanna.
Une économie sur la bonne voie
La mission de la délégation économique semble être plus facile cette année, avec une situation économique plus rassurante. Les membres de la délégation ont une histoire de réussite à raconter cette année. Le gouvernement égyptien et les institutions économiques ont revu à la hausse le taux de croissance économique, qui devrait dépasser les 5 % à la fin de l’année fiscale en cours, contre 4,2 % l’année dernière. Une série de nouvelles lois, qui doivent améliorer l’environnement des affaires, ont été promulguées au cours de l’année dernière, notamment la loi sur l’investissement et la loi sur la faillite. En outre, des projets importants ont vu le jour, comme celui de Zohr ou les accords conclus avec de grandes entreprises telles que Siemens et General Electric, marquant une autre réussite dans le domaine de l’électricité. La notation de l’Egypte par les institutions internationales s’est améliorée, ce qui a eu un impact sur l’économie. Les obligations en dollars émises par le gouvernement ont été couvertes plus de 3 fois. En même temps, le volume des investissements étrangers dans les bons du Trésor gouvernementaux a atteint récemment 20 milliards de dollars. « Des signes qui témoignent d’un regain de confiance important de la part des investisseurs et des institutions étrangères », a expliqué Amr Al-Garhi, ministre des Finances, lors de sa rencontre avec les membres de la délégation avant leur départ à Washington. Pour sa part, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Tareq Qabil, a souligné l’importance des relations bilatérales entre l’Egypte et les Etats-Unis, déclarant que les dernières visites effectuées par les responsables américains et leurs déclarations en Egypte montrent l’intérêt que les Etats-Unis accordent à l’Egypte. « Il faut saisir cette opportunité », a-t-il conclu.
Les échanges entre l'Egypte et les Etats-Unis en 2017
Balance commerciale : 5,62 milliards de dollars, soit une hausse de 14 % par rapport à 2016.
Déficit de la balance commerciale : 2,35 milliards de dollars, soit une hausse de 18 %.
Exportations égyptiennes : 1,64 milliards de dollars, soit une hausse de 9,5 %.
Exportations non pétrolières : 1,44 milliard de dollars, soit une hausse de 14,8 %.
Exportations pétrolières : 191,37 millions de dollars, soit une baisse de 18,7 %.
Les exportations pétrolières ont représenté, en 2017, 11,7 % des exportations égyptiennes pour les Etats-Unis, contre 15,8 % en 2016.
Importations égyptiennes : 3,98 milliards de dollars, soit une hausse de 14,4 %.
Investissements américains en Egypte : 2,4 milliards de dollars sur 1 222 projets, soit 35,4 % du total des
investissements américains en Afrique, et 46,2 % du total des investissements américains au Moyen-Orient.
Source : Chambre américaine de commerce en Egypte.
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