— Quelle est la recommandation-clé que vous apportez après la seconde révision du programme de réforme économique lancé en novembre 2016 ?
—Le gouvernement doit ouvrir grande la porte àl’intégration du secteur privépour pouvoir réaliser un taux de croissance raisonnable. Partant, le secteur privédoit devenir le moteur de la croissance, afin de créer un environnement macroéconomique stable. L’Etat doit être présent dans quelques secteurs de consommation pour protéger le citoyen et lui fournir des services et des produits àbons prix, mais il doit en même temps se retirer d’autres secteurs pour laisser la chance aux investisseurs. Sans une compétition juste, les investisseurs vont traîner le pas en Egypte.
— Le FMI exige un soutien plus fort aux classes les plus défavorisées. Quelles sont les mesures tangibles qu’il faut prendre, d’après vous, concernant cette couche de la population ?
—Le gouvernement égyptien a déjàparcouru un bon chemin àcet égard. Les sommes consacrées au programme Takafol Wa Karama ont augmenté. Mais le chemin est encore long. Il faut mieux orienter les subventions sur la nourriture par l’intermédiaire d’une politique plus ciblée. D’ailleurs, le gouvernement égyptien a réussi dernièrement àprotéger les couches les plus défavorisées. Mais, il faut miser plus sur la politique du cash transfer qui devra remplacer les modes de subvention traditionnels.
— De telles mesures nécessitent une hausse des revenus. Vous avez mentionné une hausse des taxes … Quels genres de taxes ?
—Pour ce qui est de l’impôt sur les revenus capitalistes, ils ne sont pas de grande importance actuellement, mais ce qui est pressant c’est d’améliorer le montant des impôts dans le PIB qui est encore extrêmement bas. C’est ainsi qu’il est vital également d’améliorer le système fiscal en Egypte pour atteindre 17 % ou 18 % du PIB. Le taux actuel qui ne dépasse pas les 10 % demeure très faible. La facture des subventions pétrolières reste toujours élevée. Le gouvernement égyptien est appeléàréduire davantage les recettes des subventions sur le carburant pour les annuler totalement avec la fin du programme, tel que convenu avec le FMI. Une telle mesure est également importante pour augmenter les revenus.
— Que pensez-vous des politiques monétaires et quelle voie doit être empruntée par la Banque Centrale d’Egypte (BCE) ?
—La BCE adopte des politiques monétaires flexibles qui ont contribuéàla chute des taux d’inflation tout au long des derniers mois. La hausse des taux d’intérêt a abouti àde bons résultats. Le taux d’inflation a commencéàrégresser au cours des deux derniers mois, et il est prévu qu’il atteigne 12 % en juin 2018, et continuera àchuter pour atteindre un seul digit en 2019. Bien que la décision de la baisse ou de la hausse des taux d’intérêt relève uniquement de la BCE, il n’en demeure pas moins que le fonds estime qu’il est nécessaire de réduire l’inflation avant d’entreprendre une quelconque décision àce propos.
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