Dette publique: recul prévu en 2018. (Photo : AP)
Le poids de la dette publique continue de peser fortement, selon les estimations de
Prime, car elle a enregistré des taux records de 110,8 % du PIB. Un taux qui est cependant prévu à la baisse, pour se chiffrer à 98,9 % pour l’année fiscale 2017/2018. Selon les prévisions de
Pharos, cette chute s’explique par deux facteurs essentiels. Le premier est la mise en vigueur des politiques fiscales : premièrement, l’excédent de la balance budgétaire primaire qui, en général, entraîne une décélération du ratio d’endettement (en pourcentage du PIB), et deuxièmement, la stabilité de la totalité de l’environnement macroéconomique qui contribuera à l’amélioration des ratios de la dette. «
Nous prévoyons un recul de la dette publique en pourcentage du PIB : de 92 % à la fin de l’année fiscale 2017 à 89 % à la fin de l’année fiscale 2018. Plus encore, ce recul se fera sentir sur le cours terme à cause du mécanisme élargi des crédits offerts par le FMI pour se chiffrer, fin 2020, à 85 % du PIB », explique Negm. La dette extérieure, quoique importante — 79 milliards de dollars au quatrième semestre de 2017 et ayant atteint des pics également historiques —, est, elle, moins problématique. Selon les estimations de
Prime et de la BCE, elle passera de 40,9 % au cours de l’année fiscale 2017 à 31,7 % au cours de l’année fiscale 2018. Pour contrer le ratio de la dette qui a plus que doublé après le flottement, le gouvernement égyptien a décidé de remplacer les courtes dettes par d’autres à long terme. Ainsi, le recours aux marchés internationaux des obligations à cause de leurs taux d’intérêt bas était plus alléchant. Aliaa Mahmoud, analyste financière auprès de
Beltone, a déclaré à l’
Hebdo que «
les taux d’intérêt sur les obligations en devises sont moins élevés. Nos analyses ont démontré que les intérêts sur les obligations en monnaie locale seront affectés par la décision de la hausse des intérêts à 21 % ». Des titres obligations ont été émis à la Bourse de Londres (
London Stock Exchange) d’un montant de 11 milliards de dollars au troisième trimestre de l’année fiscale 2016 2017, et des euros-obligations ont été émis d’un montant de 3 milliards de dollars au troisième trimestre de l’année fiscale 2017/2018.
« Le gouvernement entend reconduire la dette. Il est prévisible que le gouvernement reconduise les obligations en devises. Par exemple, il est planifié d’émettre des euros obligations d’un montant de 8 à 10 milliards de dollars pour combler la lacune financière. Outre cela, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont approuvé de prolonger l’échéance de leurs dépôts d’un montant de 4,6 milliards de dollars auprès de la BCE », note le rapport de Prime.
La BCE a commencé à rééchelonner la dette dans le cadre d’un programme visant à rembourser 12,9 milliards de dollars aux Emirats, à l’Arabie saoudite et au Koweït. Les Emirats ont accepté de reporter de cinq ans le remboursement de leurs dépôts qui était prévu en juin 2018, mais les négociations sont en cours toujours avec l’Arabie saoudite. « Cependant, compter sur la dette extérieure pour combler les lacunes financières risque d’entraîner son gonflement à des niveaux incontrôlables et de compromettre le remboursement de ses services », met en garde l’analyste économiste Ayman Hadhoud.
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