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Vers une consolidation du marché africain

Gilane Magdi, Lundi, 11 décembre 2017

Le deuxième Séminaire pour le commerce et le développement, organisé par la banque africaine Afreximbank, a été tenu le 5 décembre au Caire. Il a permis de faire le point sur les grands défis du projet de la zone de libre-échange africaine continentale.

Vers une consolidation du marché africain

Le manque de financement et le faible taux de croissance sont les principaux défis de la zone de libre-échange africaine continentale que les dirigeants africains se sont engagés à créer. Tel était le bilan des participants au deuxième Séminaire pour le développement et le commerce, intitulé « La zone de libre-échange africaine et les opportunités de réussite », organisé par l’Afreximbank (banque africaine d’import-export) le 5 décembre dernier. Tenu pour la deuxième année consécutive, le séminaire entend être une plateforme d’échange d’idées entre responsables gouvernementaux, hommes d’affaires et experts égyptiens et africains en matière de commerce et d’industrie. Plusieurs hauts responsables africains y ont participé, notamment Albert Muchanga, commissaire au commerce et à l’Industrie de l’Union Africaine (UA). « La tenue de ce séminaire intervient dans un moment plein de défis au niveau économique mondial. En effet, aujourd’hui, il y a une sorte de transfert des engagements multilatéraux au niveau bilatéral », a indiqué Hippolyte Fofack, directeur des recherches et de la coopération internationale auprès d’Afreximbank. Il a ajouté que l’édition 2016 du séminaire et l’échange de connaissances entre les dirigeants africains a conduit à la progression de certaines économies émergentes.

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Benedict Orama (Photo:Mohamad Adel)

Cette année, le séminaire vise notamment à renforcer le rôle de la banque en matière de soutien du commerce entre les pays africains, puisqu’elle est considérée comme étant le principal acteur dans le domaine du financement du commerce. « Les négociations sur la Zone de Libre-Echange africaine Continentale (ZLEC) montrent l’engagement des chefs d’Etat africains à réaliser l’unité et l’intégration régionales », a indiqué Benedict Oramah, PDG d’Afreximbank.

Le plus grand marché du monde

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Hippolyte Fofack (Photo:Mohamad Adel)

Décidé en janvier 2012, le projet de la ZLEC vise à regrouper 54 Etats dans une zone de libre-échange, qui devait être créée en 2017. Elle inclura ainsi le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Au cours du forum du 5 décembre, Albert Muchanga a noté que l’Afrique est aujourd’hui sur la bonne voie pour créer sa zone de libre-échange continentale, même si la création n’est pas encore achevée. Les pays africains sont actuellement dans la phase d’élaboration de trois protocoles qui doivent régler différents points en matière de commerce et d’investissement pour réaliser les objectifs de la zone de libre-échange. « Le premier protocole concerne le commerce des biens, dont le cadre juridique sera élaboré d’ici mars 2018 et qui entrera en vigueur au mois de juin suivant. Le deuxième protocole concerne le commerce des services et le troisième le règlement des litiges, qui est déjà en phase d’application », a expliqué Muchanga. Tout au long de son discours, ce dernier a insisté sur l’importance de la création de la zone de libre-échange, qui sera le plus grand marché au monde. Il y a en effet plus de 1,3 milliard d’habitants sur le continent africain dont le Produit Intérieur Brut (PIB) dépasse les 1 300 milliards de dollars.

Or, malgré l’engagement des dirigeants africains pour la création de cette zone, les défis persistent. Premièrement, le continent souffre d’une faible croissance économique. « Si la croissance économique des pays africains est faible, il est mieux de les intégrer dans des engagements régionaux », souligne Muchanga. Selon lui, les études ont prouvé que sur un total de 55 pays africains, 34 sont des pays en voie de développement. « La sortie de ces pays du statut de pays en voie de développement est très importante », renchérit-il

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Albert Muchanga (Photo:Mohamad Adel)

Le problème du financement est un autre défi. Il y a un réel manque dans le financement du commerce. « L’écart entre les besoins et le financement à disposition s’élève à 12 milliards de dollars par an en Afrique. Nous avons besoin de davantage de soutien de la part des agences de financement internationales qui couvrent les risques », renchérit-il. Des défis de taille, mais que les pays africains sont bien décidés à relever.

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