
Il y aurait 600 trilliions de pieds cubes de gaz sur le continent africain.
(Photo : AFP)
Le gaz est une opportunité à exploiter pour le continent africain, afin de produire de l’électricité à bas coûts. D’autant que les technologies comme les unités flottantes de gaz liquéfiés laissent entrevoir une diminution des coûts. Ces questions ont été abordées début juin par les acteurs du secteur réunis à Cape Town en Afrique du Sud pour la conférence
Africa Oil and Power. Le gaz naturel est une ressource d’avenir pour l’Afrique et représente peut-être une solution pour la production d’électricité sur le continent. Mais en dépit de la multiplication des projets, l’exploitation de cette ressource reste balbutiante, comme le rappelle Rodney Macalister, président de la compagnie
Monetizing Gas Africa. «
Le gaz est l’énergie fossile la plus propre, la plus disponible et moins chère que le nucléaire. Il y aurait environ 600 trillions de pieds cubes de gaz sur le continent, mais moins de 10 % sont actuellement rentabilisés et plus de la moitié est gaspillée par le torchage. Le continent souffre encore d’un réel déficit d’infrastructures ... et une meilleure coopération entre les pays est essentielle, selon l’analyste nigérian Ezekiel Adesina. «
Le manque d’infrastructures a été une contrainte majeure. Nous devons créer des infrastructures pour permettre le transport du gaz dans le corridor ouest-africain. Ensuite, il faut une coopération régionale pour créer des opportunités où les pays pourront coopérer pour mettre en place des infrastructures gazières. Certains marchés sont trop réduits pour que les grands acteurs s’intéressent au corridor ouest-africain. Mais s’il y a une intégration régionale, ils pourront y venir mettre en place des infrastructures ».
Des atouts importants
Au-delà de sa position géographique privilégiée, l’Afrique possède quelques avantages, selon Moses Asaga, ancien président de l’autorité pétrolière du Ghana. « L’Afrique a des ressources en main-d’oeuvre pour construire les infrastructures nécessaires. Le continent a aussi la chance d’arriver sur ce marché au moment où les unités flottantes de stockage deviennent la norme. Trinidad et Tobago, la Norvège et d’autres ont eu des difficultés pour mener à bien leurs grands projets d’unité de regazéification terrestre. Nous, nous allons bénéficier de cette nouvelle technologie d’unités flottantes, qui offre un meilleur retour sur l’investissement ».
Mais la croissance du secteur gazier en Afrique doit s’accompagner d’une volonté politique et d’une législation adaptée. « Nous sommes toujours concentrés sur la production pétrolière et personne n’a pensé au gaz ... Nous devons maintenant aller très vite et mettre en place une législation qui va rassurer les investisseurs ». Au Nigéria, un vif débat entoure actuellement le projet de loi sur le gaz naturel liquéfié.
Liza Fabbian (RFI)
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