
Le Conseil consultatif a rejeté 2 propositions de taxation des échanges boursiers.
(Photo: Reuters)
Pour parvenir à réduire le déficit budgétaire, le gouvernement a inclus dans le budget une baisse des subventions ainsi qu’une hausse des impôts. «
Il est normal de vouloir résorber le déficit, mais par quels moyens ? La structure des impôts est trop injuste », affirme un chercheur en économie qui requiert l’anonymat.
Du côté des dépenses, le gouvernement vise surtout à réduire les subventions à l’énergie supposées bénéficier surtout aux classes moyennes et riches. Or, l’effet sur les plus démunis ne sera pas négligeable, vu que toute hausse des coûts de transport se traduit par une hausse des produits alimentaires et de l’inflation. Pour diminuer la facture des subventions, le gouvernement veut introduire un système de cartes intelligentes pour la distribution de l’essence et du gasoil ainsi qu’un système de coupons pour la distribution des bonbonnes à gaz, afin de rationaliser la consommation. Chaque véhicule se verra allouer une quantité déterminée d’essence ou de gasoil par mois au prix subventionnés alors que les foyers recevront un nombre limité de bonbonnes de gaz, selon le nombre d’habitants. « Le système des coupons et des cartes intelligentes est trop compliqué et coûte cher. Il impliquera la création d’un corps administratif pour le gérer et le gonflement des emplois dans l’administration publique. Ce n’est pas sans raison que la majorité des pays du monde ont rompu avec de tels systèmes », commente Khaled Amin Zakariya, chercheur invité à la Robert Wagner School of Public Service, de l’Université de New York, et professeur adjoint à l’Université du Caire.
Les mesures impopulaires ont été annoncées et reportées à plusieurs reprises. Le gouvernement espère économiser quelque 36 milliards de L.E. Malgré les baisses prévues, la facture totale des subventions à l’énergie devra atteindre 100 milliards de L.E. en 2013-2014 contre 99,6 milliards de L.E. prévues pour l’exercice en cours. « La dévaluation de la L.E. et la hausse normale de la consommation pourront considérablement élever la facture des subventions pour dépasser les 1 000 milliards », affirme une source du ministère des Finances qui a requis l’anonymat.
Le gouvernement envisage également d’économiser 4,2 milliards de L.E. avec l’instauration d’un salaire minimum et maximum, la réduction des conseillers qui touchent d’importantes sommes et la rationalisation des dépenses de l’appareil administratif. A terme, il espère économiser 2,1 milliards de L.E. en exerçant plus de contrôle sur les subventions aux matières alimentaires.
Au total, le gouvernement veut économiser 42,6 milliards sur ses dépenses. Cependant, les aides aux salaires vont connaître une hausse de 20,7 milliards de L.E. pour passer à 172 milliards de L.E. en 2013-2014.
Sur le plan des recettes, le gouvernement cherche à réviser et introduire à la hausse d’autres recettes, dont l’impôt foncier devant être mis en vigueur en juillet. Une hausse des taxes de vente sur différents produits est également prévue dans un court délai dans une première étape qui devra être suivie par une modification radicale de la loi des taxes de vente. Celle-ci sera transformée en taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui sera généralisée sur quasiment tous les produits avec quelques exceptions vers novembre 2013.
Le Conseil consultatif (Chambre haute du Parlement) doit débattre dans quelques jours des modifications de la loi des ressources minérales dans le but d’augmenter les droits des carrières fixes depuis des décennies. Avec l’addition des sommes générées par des modifications adoptées sur la loi de l’impôt sur le revenu, la hausse globale des impôts devra rapporter quelque 90 milliards de L.E. en plus, pour atteindre 356,9 milliards de L.E. contre 266,9 prévues pour l’exercice 2012-2013. Or, le Conseil consultatif a déjà rejeté l’imposition d’une taxe sur les acquisitions et fusions en Bourse ainsi qu’une taxe sur les dividendes qui devrait rapporter aux caisses 5 milliards de L.E. par an.
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