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Egypte-Etats-Unis : Nouvelle impulsion dans les relations économiques

Névine Kamel, Mardi, 09 mai 2017

La délégation de la Chambre américaine de commerce en Egypte vient d’achever sa visite annuelle à Washington. Une mission fructueuse qui fait suite à la visite du président Abdel-Fattah Al-Sissi.

Egypte-Etats-Unis : Nouvelle impulsion dans les relations économiques
La visite du président égyptien à Washington en avril a facilité la mission de la délégation égyptienne. (Photo : Reuters)
De notre envoyée spéciale —


35 représentants d’entreprises amé­ricaines sont revenus de Washington, dimanche dernier, après avoir achevé leur mission annuelle « Door Knock » aux Etats-Unis. Une visite qui semble être différente cette fois-ci, et sur­tout bien plus fructueuse. Les membres de la chambre ont signalé un succès sans pré­cédent et assurent débuter un nouveau cha­pitre avec les Etats-Unis. « Cette mission tombe quelques semaines après la visite du président Abdel-Fattah Al-Sissi aux Etats-Unis, une visite qui nous a fourni une sorte de plateforme et qui a permis un renforce­ment des relations entre les deux pays en envoyant un message de confiance aux investisseurs américains. Cette plateforme nous a permis de réaliser un succès sans précédent », explique Anis Aclimandos, président de la Chambre américaine de commerce en Egypte et chef de la déléga­tion égyptienne aux Etats-Unis.

Les efforts conclus par le gouvernement en ce qui concerne la lutte contre le terro­risme et la réalisation de la stabilité sécuri­taire, poursuit Aclimandos, ont également réussi à fortifier la confiance des Américains. « Le discours était différent cette année, et nous sommes certains de recueillir les fruits de cette mission au cours des prochains mois. Les entre­prises américaines n’hésiteront pas à injecter plus d’argent dans le pays », dit le président de la Chambre américaine de commerce.

Balance commerciale : 6,3 milliards de dollars

Selon les chiffres de la Chambre américaine de commerce, les investissements américains en Egypte ont atteint 21,3 milliards de dollars fin 2015, soit 33,2 % du total des investissements dans la région arabe. L’Egypte est bien donc la première destination des investissements en Afrique et la deuxième au Moyen-Orient après les Emirats arabes unis. La balance commerciale entre les deux pays a atteint 6,3 milliards de dollars, les exportations y représentent 2 % du total des exportations au Moyen-Orient, et les importations 5,8 %.

L’accord conclu avec le Fonds Monétaire International (FMI) en novembre dernier, selon Omar Mehanna, président du Conseil des affaires égypto-américain, nous a avantagés dans nos discussions avec les Américains. « Le discours était cette année plus confiant suite aux réformes conclues par le gouvernement. Les hommes d’affaires américains sont bien mainte­nant conscients des opportunités d’investisse­ment qui existent dans le pays et n’hésitent plus maintenant à les exploiter », dit Mehanna. L’année dernière, se souvient Mehanna, la tâche était plus compliquée. Les Américains avaient multiples interrogations concernant le pro­gramme de libéralisation des subventions accor­dées à l’énergie, le secteur informel, la réforme du système fiscal, l’introduction de la TVA et la stabilisation des taux de change. Et les solutions et les réponses étaient absentes. « Cette année, les Américains n’ont pas caché qu’ils croient aux opportunités qui existent sur le marché égyptien. En même temps, l’Egypte, pour eux, est la colonne vertébrale du Moyen-Orient qui doit survivre pour protéger l’économie de la région entière », rétorque Mehanna. « Bref, cette année, l’inquiétude n’existait plus », assure Mehanna. « Or, les think tanks améri­cains avaient bel et bien certaines craintes, notamment en raison de la situation sécuritaire au Sinaï. Mais la délégation qui regroupait un panel varié a réussi à transmettre les efforts conclus par le gouvernement à cet égard et a réussi à limiter leurs craintes », explique Mehanna.

Une relation de partenariat

La Chambre de commerce américaine en Egypte, voulant bien profiter de la réussite du président Sissi, a donc bien préparé cette mis­sion. Les membres de la délégation, comme l’explique Mehanna, ont rencontré avant leur départ pour Washington les membres du groupe économique en Egypte, pour être au courant des plans économiques et pouvoir les exposer lors de leurs rencontres aux Etats-Unis. A Washington, la délégation de la Chambre amé­ricaine a effectué 87 réunions, 54 avec les membres du Congrès américains, 9 avec le gouvernement, 3 avec les institutions monétaires et le reste avec les centres de recherches américains.

Il s’agit de transmettre, comme le note Anis Aclimandos, un message très impor­tant : « L’Egypte n’est plus à la recherche d’aides, mais plutôt en quête de partena­riat avec le côté américain ». Et le côté américain a bien assimilé le message. Tous les responsables américains, en dépit d’une décision primaire de réduire les aides éco­nomiques à l’Egypte, ont tenu à assurer qu’il s’agit d’une décision interne résultant de la décision de l’Administration de réduire les dépenses du budget.

Pendant la visite, l’Administration amé­ricaine a en fait annoncé une réduction des aides accordées à l’Egypte de 38 millions de dollars, pour atteindre 112 millions de dollars. Une décision encore à l’étude au sein du Congrès. « Cette baisse ne reflète aucune position politique vis-à-vis de l’Egypte, qui n’est pas le seul pays à subir une telle baisse », explique un responsable au ministère des Affaires extérieures. Opinion partagée par l’ambassadeur égyp­tien à Washington, Yasser Réda. « La baisse du chiffre des aides ne m’inquiète pas. Il est plus important d’attirer des investissements américains que de recevoir des aides », dit-il. Et, c’est cela l’intention de l’Administration américaine. Cette dernière vise à entreprendre d’autres mesures plus concrètes qui récompen­seront une telle baisse, comme l’a affirmé l’am­bassadeur.

En effet, les deux parties se sont penchées sur plusieurs dossiers. La création d’une zone de libre-échange entre les deux pays a été suggérée par le côté égyptien, dit Mehanna, et pour la première fois, « l’Administration américaine a montré un intérêt à ce sujet ». De même, un accord sur la baisse du composant israélien dans l’accord des Zones industrielles qualifiées (QIZ) de 10,5 % à 8,5 % est sur le point d’être finalisé.

Une nouvelle ère semble débuter entre les deux partenaires économiques. Les deux prési­dents en sont les maîtres et la communauté des affaires en récupère les gains.

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