Mohamad Sami : Les expositions internationales constituent un atout pour une commercialisation efficace
Al-Ahram Hebdo : Quelle est votre stratégie au cours de la prochaine période pour développer l’industrie des expositions et conférences internationales, surtout à une période où l’Egypte vise à relancer les exportations ?
Mohamad Sami : L’organisation d’expositions est primordiale pour l’attraction des investissements étrangers. C’est un point que notre organisme ne perd pas de vue. L’Egypte doit adopter des méthodes non conventionnelles de promotion et de commercialisation. Les expositions internationales constituent un atout pour une commercialisation efficace. Elles placent l’Egypte sur la carte mondiale et montrent que l’Egypte est un pays stable en termes de sécurité et d’économie. Depuis que j’ai pris en charge l’organisme, il y a près d’un an, je me suis attelé à la modernisation du Parc des expositions en aménageant les espaces disponibles et en améliorant l’infrastructure, en plus du développement des systèmes de protection contre les incendies. Cependant, le financement constitue le principal obstacle, c’est pour cela que nous avons décidé de développer nos propres outils et de compter sur des méthodes non conventionnelles pour augmenter les revenus de l’organisme. Nous avons à titre d’exemple procédé à la location du parking à une compagnie privée et à l’exploitation des murs comme espaces d’affiches publicitaires. Une adjudication a été faite et la fondation de presse Al-Ahram l’a remportée avec un montant de 3 millions de L.E. De plus, nous avons renouvelé les espaces verts évalués à 16 000 m3 pour y tenir des concerts comme celui du chanteur Michael Bolton qui a eu lieu en octobre dernier.
Puis, nous avons un autre problème concernant les salles, actuellement, il n’y a pas d’espaces prêts pour accueillir les grandes expositions, et là réapparaît le problème du financement.
— Comment envisagez-vous de régler ce problème ?
— L’organisme a décidé de lancer un appel afin d'accueillir des propositions pour l’installation de salles d’expositions sur une superficie de 25 000 m2 au Parc des expositions. L’objectif est de dispenser le gouvernement de la charge matérielle, évaluée entre 10 et 12 millions d’euros.
— Vous vous êtes rendu en France en octobre dernier à l’occasion de l’exposition Sial. Pouvez-vous nous parler des accords que vous avez conclus en marge de cette exposition ?
— Au cours de ma visite en France en octobre dernier, j’ai rencontré des experts dans le domaine de l’organisation des expositions afin d’étudier l’éventualité d’organiser une exposition internationale Sial Afrique, à l’image du Sial France et du Sial Canada. J’ai même proposé qu’elle soit organisée en Egypte d’autant plus que notre pays constitue la porte d’accès au Moyen-Orient et en Afrique. Les responsables français ont favorablement accueilli l’idée et nous ont demandé d’élaborer une conception globale pour ce projet afin de pouvoir prendre une décision à ce propos. L’organisme a l’intention de prendre en charge l’étude de faisabilité afin de l’achever le plus tôt possible.
— Envisagez-vous d’autres projets d’expositions à part Sial Afrique ?
— Bien sûr, j’ai également tenu à parler avec des responsables italiens pour les convaincre d’organiser des expositions en Egypte. Outre les expositions internationales auxquelles le secteur privé accorde un intérêt particulier, l’Organisme des expositions étudie l’encouragement d’un genre d’expositions en coopération avec le gouvernement, comme l’exposition sur l’immobilier qui sera prochainement organisée en Egypte. La présence du gouvernement comme partenaire donne confiance aux partenaires internationaux et les encourage à venir en Egypte.
Le centre des conférences n'est pas toujours prêt à accueillir les expositions.
— Qu’en est-il du nouveau parc des expositions Cairo Expo City ?
— Le gouvernement a décidé de consacrer 500 feddans à l’installation d’un nouveau parc des expositions dans la nouvelle capitale administrative. Selon les déclarations gouvernementales, le nouveau parc sera achevé dans un délai de 3 ans. Or, on ne peut pas attendre que le nouveau parc soit achevé pour organiser des expositions en Egypte. Nous devons donc, pendant ces 3 années, faire une partie du chemin pour l’essor du secteur des expositions en Egypte.
— Et qu’en est-il des conférences ?
— L’industrie des conférences est quasiment absente en Egypte. L’organisme envisage la relance de cette industrie, surtout qu’après l’incendie de mars 2015 qui a ravagé le Centre de conférences du Caire, il n’y a plus de salles prêtes à accueillir des conférences internationales. Le gouvernement n’a pas encore débloqué les 500 millions de L.E. décidés par l’ancien premier ministre, Ibrahim Mehleb, pour la restauration de ce complexe qui abritait la salle « Khéops », plus grande salle de conférences dans la région d’une capacité de 3 000 sièges. Notre organisme a conclu un prêt bancaire dont 3 millions de livres ont été consacrés à la restauration de la salle « Mykérinos », troisième salle du complexe, qui devrait être prête en juin prochain.
Mais pour ce qui est de la deuxième salle « Khéphren », il faut entre 25 et 30 millions de L.E., une somme que l’organisme ne peut pas assurer. Nous appelons donc le gouvernement à nous octroyer cette somme et nous promettons de la rembourser dans les 18 mois qui suivent l’inauguration de cette salle.
— En plus du renouvellement du Parc des expositions et du complexe des salles de conférences, quels sont les autres projets de l’Organisme des expositions ?
— Concernant les expositions, nous travaillons actuellement sur l’amendement du règlement interne de façon à permettre à l’organisme de mieux contrôler les aspects administratifs et financiers auprès des organisateurs des expositions, qu’elles soient locales ou internationales. L’objectif est de connaître les sources de financement de chaque exposition et de savoir si les compagnies locales payent ou non leurs impôts, en plus du contrôle de la qualité des produits exposés. Il faut empêcher que des expositions soient organisées sans un permis préalable de la part de l’organisme. L’objectif n’est nullement d’imposer des restrictions au secteur privé, mais de protéger l’industrie des expositions.
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