Les entreprises géantes du secteur ont toutes connu des résultats positifs.
(Photo: Bassam Al-Zoghby)
Indicateur majeur de la croissance, le secteur immobilier parvient à maintenir le cap. Plusieurs nouveaux projets pourraient être synonymes de bénéfices à moyen terme pour les principaux acteurs du marché. Si Al-Guiza pour l’immobilier, Le Caire pour le logement et Al-Saïd ont eu des ventes nulles en 2012, Sodic, Talaat Moustapha et Misr Al-Guédida pour le logement — qui représentent les trois géants du marché — ont, elles, réussi à continuer à vendre, bien que faiblement.
Sodic, qui vise une clientèle aisée, est optimiste sur ses ventes qui s’élèvent à 302 millions de L.E. depuis le 1er janvier 2013. Très probablement, le 1er trimestre de 2013 sera meilleur que le dernier trimestre de 2012 où les ventes n’avaient pas dépassé 370 millions de L.E.
Par ailleurs, « Sodic va lancer deux nouveaux mégaprojets : East Town au Nouveau Caire avec des bâtiments administratifs et West Town. Le total des ventes en 2013 devrait s’élever à plus de 1,8 milliard de L.E., notamment grâce à la livraison des projets de Qattamiya, Forty West et Allegria », estime Achraf Farid, directeur exécutif des opérations. La banque d’investissement EFG-Hermes a aussi réévalué à la hausse son estimation des revenus de Sodic, passant à 376 millions de L.E. pour le dernier trimestre de 2012. Les bénéfices devraient atteindre 33 millions de L.E.
Au cours des trois premiers trimestres de 2012, Sodic a enregistré des bénéfices de 132 millions de L.E. contre une perte de 158 millions durant la même période de 2011.
Ahmad Badraoui, nouveau directeur général de Sodic, se dit optimiste quant à une reprise de l’immobilier en 2013. Selon lui, le changement de la demande, qui s’oriente vers des espaces d’habitation plus sécurisés, est aujourd’hui le principal facteur de cette reprise.
Idem pour Misr Al-Guédida pour le logement — une entreprise qui vise principalement la classe moyenne — qui prévoit, elle aussi, une reprise du marché. Cette société a réalisé un profit net de 38,6 millions de L.E. durant le troisième trimestre de 2012 et de 43,4 millions au second trimestre. « Malgré une baisse de 10,8 % de nos bénéfices, continuer à réaliser des profits dans ce climat d’instabilité et de récession est une excellente chose. Ces bénéfices sont le résultat de nos nouveaux plans de ventes à crédit », se félicite Fadel Al-Sahaoui, PDG de la société. Al-Sahaoui précise que l’entreprise investira dans trois nouveaux chantiers de la banlieue d’Héliopolis pour une surface bâtie qui s’étendra entre 3,5 et 5 feddans (1,47 et 2,1 ha).
Il prévoit une reprise du secteur pour le second semestre de 2013, c’est-à-dire après les législatives prévues en avril prochain. Selon lui, la dévaluation de la livre incitera d’éventuels clients à investir dans l’immobilier pour sécuriser leur épargne.
Le groupe Talaat Moustapha — qui vise la classe moyenne élevée — reste lui aussi optimiste en dépit des procès auxquels il fait face concernant la vente de terrains situés à Madinati et Port Finesse.
Selon les estimations d’EFGHermes, Talaat Moustapha enregistrera un bénéfice net de 312 millions de L.E. au premier trimestre de 2013. Au dernier trimestre de 2012, le profit net s’élevait à 102 millions.
« L’administration a bien géré les problèmes auxquels elle est confrontée, empêchant qu’ils n’affectent sa stratégie marketing », souligne Jihad Al-Sawafta, vice-président du groupe. Les ventes du groupe sont assurées par un système de paiement à crédit à long terme fortement incitatif pour les clients.
Selon un communiqué de presse de la société, Talaat Moustapha investira 2,7 milliards de L.E. en 2013 pour la création d’un centre médical, d’un centre commercial, d’un hôtel et d’un spa au sein de la ville de Madinati.
Selon Ali Bayoumi, expert en immobilier, des prémices de reprise sont désormais perceptibles. Le secteur qui comptait pour 2 % du PIB en 2011 a compté pour 4,2 % en 2012. Mais l’immobilier sera bientôt confronté à une hausse de 40 % des prix du ciment et du fer à béton. « Ces hausses n’auront pas d’impacts importants bien que les prix des logements neufs augmentent de 10 % », estime Bayoumi, très optimiste .
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