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Le Caire et Riyad consolident leur partenariat

Névine Kamel, Lundi, 15 février 2016

Le roi Salman bin Abdel-Aziz d'Arabie saoudite est attendu en Egypte début avril, pour assister à la réunion finale du Conseil de coordination égypto-saoudien. Plusieurs projets de partenariat économique sont sur la table. Etat des lieux.

Le Caire et Riyad consolident leur partenariat
Le roi Salman et le président Sissi lors d'une récente rencontre. (Photo : AP)

Le roi Salman avait annoncé en novembre dernier vouloir élever les investissements saoudiens à 30 milliards de L.E. (8 milliards de dollars) au cours des 5 prochaines années, grâce notamment à une série de projets dans les secteurs de l’énergie, de la construction, de l’infrastructure et du tourisme. Pour ce faire, les deux pays ont formé le 11 novembre un Conseil de coordination égypto-saoudien, dont le but est de discuter des projets à mettre en oeuvre. Ce conseil a tenu 6 réunions consécutives, en Egypte et en Arabie saoudite, au cours des 2 derniers mois. Une dernière réunion est prévue en avril prochain lors de la visite du roi Salman en Egypte. Au cours de cette réunion, la liste des projets et le volume des investissements saoudiens seront annoncés. « Le gouvernement égyptien s’emploie actuellement à finaliser une liste de projets prioritaires pour l’Egypte qui vont être présentés au conseil pour que l’Arabie saoudite puisse choisir ceux qui l’intéressent », explique Sahar Nasr, ministre de la Coopération internationale. Selon Moataz Al-Alfi, PDG de la Holding égypto-koweïtienne pour l’investissement, il ne s’agit pas seulement de déterminer les projets mais également de faciliter l’environnement d’investissement en Egypte. A cet égard, le Conseil des députés a donné son feu vert à la nouvelle loi d’investissement. Les négociations avec l’Arabie saoudite tournent autour de 4 volets principaux : les produits pétroliers, les PME, les promesses de la Conférence économique de Charm Al-Cheikh et le réseau électrique.

Les produits pétroliers

L’Arabie saoudite a annoncé accorder à l’Egypte des produits pétroliers pour répondre à ses besoins, d’une valeur de 20 milliards de dollars au cours des 5 prochaines années. « Les détails de cette annonce seront révélés au cours de la réunion finale du Conseil de coordination en février prochain », révèle un responsable au ministère du Pétrole, qui a requis l’anonymat. Il ajoute que la valeur finale de cette aide saoudienne n’est pas certaine. En attendant, les deux parties ont conclu un accord provisoire. Selon ce dernier, l’Arabie saoudite fournira une partie des besoins de l’Egypte en produits pétroliers au cours des 3 prochains mois. Encore une fois, les quantités qui seront délivrées ne sont pas connues. Le gouvernement saoudien a uniquement annoncé des facilités dans le remboursement et un taux d’intérêt réduit d’1 %. Cet accord sera-t-il renouvelé tous les 3 mois ? Rien n’est encore confirmé. Depuis la révolution du 25 janvier, l’Egypte fait régulièrement face à une pénurie de produits pétroliers. L’Arabie saoudite, à l’instar d’autres pays arabes, a fourni à l’Egypte à plusieurs reprises des produits pétroliers pour faire face à ces pénuries. « L’Arabie saoudite a la part du lion dans ces aides », révèle un responsable au sein du ministère.

Les PME

Le Fonds saoudien pour le développement a décidé de consacrer une somme de 200 millions de dollars, non remboursable, au soutien des Petites et Moyennes Entreprises (PME), au cours des 3 prochaines années. Selon la ministre de la Coopération internationale, cette somme ira au Fonds social égyptien pour le développement qui, à son tour, accordera des crédits aux jeunes, à des taux d’intérêt de 5 %. Le Conseil de coordination égypto-saoudien avait signé cet accord le 24 janvier dernier au cours de la réunion du conseil tenue au Caire. Le fonds a consacré une première tranche de 250 millions de L.E. au développement des petits et moyens projets dans le Sinaï. En outre, il a consacré 10 millions de L.E. de cette somme au financement de la formation de la main-d’oeuvre.

Les promesses de Charm Al-Cheikh

Le prince Abdel-Aziz Al Saoud avait annoncé lors de la conférence de Charm Al-Cheikh, en mars dernier, que l’Arabie saoudite allait placer 4 milliards de dollars à la Banque Centrale d’Egypte (BCE). Deux milliards ont déjà été versés en tant que dépôt. Cette somme, comme l’ex-gouverneur de la BCE l’a annoncé, a été épuisée en deux semaines. En ce qui concerne les 2 milliards restants, « aucun sou n’a été versé jusqu’à maintenant », confie Hesham Ramez, ex-gouverneur de la BCE, à l’Hebdo. Pourquoi ? Le gouvernement égyptien n’a pas finalisé jusqu’à ce jour les projets qui seront financés avec cet argent.

Le projet de liaison électrique

Les deux pays ont signé en 2013 un accord pour la liaison électrique entre les centrales gouvernementales des deux pays. Il s’agit pour l’Arabie saoudite de fournir de l’électricité à l’Egypte au moment des pics de consommation, et vice-versa. Ce projet prévoit de fournir 3 000 mégawatts à chaque pays pour une valeur estimée à 1,6 milliard de dollars. Jusqu’au mois de novembre dernier cet accord était resté lettre morte. Le premier ministre égyptien a finalement signé un accord de financement du projet avec le Fonds koweïtien pour le développement économique, d’un montant d’environ 100 millions de dollars. Les détails finaux seront annoncés également à la réunion finale du Conseil de coordination en avril prochain.

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