Lundi 1er septembre, les négociations de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord ont repris comme prévues. S’y ajoute cependant un changement d’envergure: les six principaux groupes armés du nord du pays se sont unifiés dans un seul front pour faire face aux autorités de Bamako.
Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), majoritairement touareg, le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), la dissidence du Mouvement Arabe de l’Azawad (dissident du MAA), la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance (CM-FPR) se sont mis d’accord, après 3 jours de réunions et de discussions à Ouagadougou, sur une déclaration commune de revendications censée mettre fin à leurs divisions et à leurs luttes intestines.
« Large ouverture d’esprit »
Le document signé par Alghabass Ag Intalla (leader du HCUA) et Ahmed Ould Sidi Mohamed (MAA dissident) au nom de l’ensemble des groupes se réclamant de l’Azawad (la partie nord du Mali) affirme que les mouvements s’engagent à arrêter « les hostilités et toute forme de violence » et « se félicitent sincèrement de ce pas louable vers la recherche de ce qui unit toutes les composantes de l’Azawad et du Nord-Mali ».
Selon le document, ces signataires lutteront « par tous les moyens pour que l’Azawad/Nord-Mali soit enfin régi par un statut juridique conforme à ses spécificités, dans l’intérêt supérieur de toutes ses composantes ».
Enfin, les auteurs prennent soin de préciser que « la rencontre s’est déroulée dans une atmosphère de franchise et de large ouverture d’esprit ».
Mohamed Ousman Ag Mohamedoun, porte-parole de la CPA, alliée au MAA, a fait savoir que les différentes factions étaient d’accord sur l’idée que la région devait rester une partie intégrante du Mali et devait conserver un gouvernement laïque.
Il a précisé que les différentes composantes de la rébellion plaident en faveur d’une forme de gouvernement qui tienne compte des particularismes propres au nord du Mali. Depuis l’indépendance du pays en 1960, le vaste désert qui s’étend au nord a fait l’objet de plusieurs soulèvements, ses habitants s’estimant tenus à l’écart du pouvoir central.
Accord durable ?
Reste maintenant à savoir si cette unité affichée tiendra jusqu’à la signature d’un accord de paix définitif. Le rapprochement observé cette semaine à Ouagadougou a mis du temps à se concrétiser. Depuis un an, les groupes armés n’ont cessé de se diviser, allant jusqu’à parfois s’affronter violemment sur le terrain.
Ces derniers mois, le MNLA, majoritairement touareg, et le MAA se sont livrés à des combats internes.
Malgré l’annonce de cette déclaration unitaire, nul doute que certaines rivalités continueront à avoir la peau dure dans les semaines à venir. Pour l’instant, tous semblent en tout cas avoir fait le choix du rassemblement face à l’adversaire commun: le gouvernement malien .
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