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Un plan urgent pour sauver la Centrafrique

Sabah Sabet, Mardi, 25 février 2014

Face à la poursuite des mas­sacres en Centrafrique, le secré­taire général de l’Onu, Ban Ki-moon, appelle à redoubler d’efforts afin de rétablir l’ordre et de protéger les civils.

Il nous en faut davantage », a insisté cette semaine le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, en évoquant les effectifs français, européens et africains déployés en Centrafrique. Le déploiement de 3 000 soldats et policiers supplémentaires en Centrafrique est la première demande du secrétaire Ki-moon devant le Conseil de sécurité. Il propose aussi d’unifier le commandement de toutes les forces présentes sur place. Des forces supplémentaires devraient être envoyées « dès que possible, dans les jours et les semaines à venir », selon le programme proposé par Ban Ki-moon.

Le secrétaire général de l’Onu suggère que toutes les forces présentes sur place, « placées sous un commandement coordonné », aient pour mission prioritaire l’acheminement de l’aide humanitaire et la protection des civils, rapporte l’AFP. Ban Ki-moon propose aussi le déblocage d’une aide logistique et financière à la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) de 38 millions de dollars sur 6 mois. Le gouvernement centrafricain pourrait également recevoir une aide financière afin de remettre en état une partie du service public, la police et la justice notamment. Après la volte-face du président tchadien, Idriss Déby, qui a récemment appelé à une intervention onu­sienne, et la demande pressente de la France, le déploiement des soldats de l’Onu en Centrafrique semble se préciser. En outre, la présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza, a instamment deman­dé, vendredi 21 février, à la France de ne pas « abandonner » la Centrafrique, avant un vote du Parlement français sur la prolongation de l’intervention militaire française dans son pays.

« Ce n’est pas le moment d’abandonner la République centrafricaine. J’ose espérer que les décisions qui vont être prises très prochaine­ment à l’Assemblée nationale (française, ndlr) vont aller dans le sens des attentes de la popu­lation, qui continue de compter beaucoup sur l’appui de la communauté internationale et notamment de la France », a déclaré la prési­dente. Ce vote, que prévoit la Constitution française, se tiendra cette semaine à l’Assem­blée nationale pour décider si « l’opération Sangaris », déclenchée lorsque les troupes fran­çaises sont intervenues en Centrafrique le 5 décembre dernier pour y restaurer la sécurité, doit se prolonger au-delà d’avril prochain.

Un premier débat, sans vote, s’était déroulé à l’Assemblée française le 10 décembre, au cours duquel la plupart des forces politiques avaient soutenu l’intervention. Depuis, face aux vio­lences et aux risques d’enlisement, doutes et interrogations ont crû dans l’opposition.

Pour Ki-moon, le déploiement de 3 000 sol­dats et policiers serait une étape intermédiaire avant le déploiement de Casques bleus. Rappelant qu’il doit remettre fin février un rap­port à ce sujet, il a souligné que « le déploie­ment d’une opération de maintien de la paix, si elle est autorisée, prendra des mois ». Le cycle infernal des tueries a été déclenché par des exactions contre les chrétiens, par les combat­tants majoritairement musulmans de la Séléka qui avaient pris le pouvoir à Bangui en mars 2013.

En réaction, des milices majoritairement chrétiennes, les anti-balaka, se sont formées, attaquant elles aussi des civils musulmans, à Bangui notamment, et entraînant un exode depuis décembre de dizaines de milliers d’entre eux, sur fond de lynchages et de pillages que les soldats français et africains ne parviennent pas à faire cesser .

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