Alor
s que la crise nucléaire iranienne semble en voie de résolution après une décennie de blocage, un nouveau casse-tête nucléaire vient menacer la planète à l’aube du nouvel an. Selon les experts, cette menace ne sera autre que la Corée du Nord. Déjà, les voeux du nouvel an faits par le président nord-coréen, Kim Jong-Un, étaient sans nuances, mettant en garde contre un «
grave désastre nucléaire » si la péninsule connaît une nouvelle guerre. «
Nous sommes face à une situation dans laquelle un petit incident peut conduire à une guerre totale », a averti M. Kim Jong-Un à l’adresse de ses deux adversaires : Séoul et Washington.
Moins d’un mois après ces mises en garde, Pyongyang menace de passer à l’acte à l’approche des manoeuvres conjointes entre Washington et Séoul en février. Ce mois, qui ressuscite le souvenir du tir nucléaire nord-coréen en février 2013, verra-t-il cette année un nouvel essai nucléaire ? Les dernières évolutions le laissent supposer.
Traditionnellement, la température monte dans la péninsule avant les manoeuvres américano-sud-coréennes, mais, cette fois, la colère de Pyongyang a dépassé les limites, annonçant « un holocauste défiant l’imagination duquel Washington ne sortira jamais indemne ». Selon les experts, le régime nord-coréen — soutenu par la Chine — pourrait se livrer à des provocations militaires pour resserrer les rangs autour de son chef, après l’exécution en décembre de son oncle Jang Song-Thaek, autrefois un des responsables influents du régime accusé de corruption et de trahison. Cette éviction inquiète les Etats-Unis et la Corée du Sud, car elle pourrait être le signe de graves divisions au sein du pouvoir nord-coréen, ou plutôt le signe de l’accaparation totale du pouvoir par le jeune Kim Jong-Un. Désormais, une chose semble sûre : l’image est inquiétante car le régime ne suit pas la raison. Et comment un pays démuni économiquement dépense-t-il des sommes fabuleuses sur les recherches nucléaires, alors que sa population sombre dans la famine ? Peut-être s’agit-il d’une façon d’extorquer des garanties de sécurité ou une aide économique ? Selon les analystes, le nucléaire n’a jamais été une fin en soi pour les Nord-Coréens, mais plutôt un moyen de se défendre contre Washington et aussi un moyen de faire chantage pour sauver leur économie en ruine.
Offensive diplomatique à l’Onu
Dans une tentative de calmer les inquiétudes internationales, le régime stalinien a changé de tactique, procédant cette semaine à une vaste offensive diplomatique à l’Onu, exhortant son rival à « mettre fin au cercle vicieux de la haine et à arrêter les hostilités ». Un nouveau jeu visant à se disculper aux yeux de la communauté internationale et à prouver que c’est Séoul qui sera la cause d’un éventuel « holocauste nucléaire ». Pour l’heure, les experts se méfient de ces déclarations « alléchantes », notant que par le passé, ces mains tendues ont souvent précédé des provocations militaires. Réalisant le stratagème de sa voisine, Séoul a rejeté l’offre de Pyongyang, la taxant de « fallacieux » exercice de propagande et a même averti que sa voisine du nord pourrait procéder à une nouvelle provocation comme en février dernier.
Face à ce nouveau casse-tête, Washington a paru plus furieux que jamais. « Nous n’accepterons jamais que la Corée du Nord soit une puissance nucléaire », a répété le chef de la diplomatie américaine, promettant de moderniser les capacités militaires américaines afin de faire face à toute menace. N’oublions pas que Pyongyang a tant menacé les forces militaires américaines stationnant en Corée du Sud de « destruction totale ». « Cette menace vient appuyer l’engagement des Etats-Unis pour la défense de la Corée du Sud », selon un communiqué du Pentagone qui a affirmé l’envoi du 1er bataillon du 12e régiment de cavalerie qui sera stationné au nord de Séoul, à proximité de la ligne de démarcation avec la Corée du Nord. Des moyens supplémentaires, composés de 40 chars et de 40 blindés, devraient arriver le 1er février à Séoul en préparation aux manoeuvres.
A la lumière de ces tensions, le risque serait de voir Pyongyang se transformer en station nucléaire, où Etats et groupes terroristes pourraient s’approvisionner en technologies nucléaires. Pyongyang a déjà prouvé qu’il aidait à la prolifération, en partageant la technologie des missiles avec l’Iran ou en aidant la Syrie à construire un réacteur nucléaire, détruit par Israël en 2007. Très vite, la communauté internationale doit étouffer cette nouvelle menace nucléaire, sinon, le risque est de sombrer dans une nouvelle décennie de dialogue de sourds à l’iranienne .
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