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Corée du Nord : nouvelles menaces nucléaires

Maha Al-Cherbini avec agences, Mardi, 28 janvier 2014

A l'approche des manoeuvres conjointes entre Washington et Séoul en février, la Corée du Nord menace d'un « désastre nucléaire » qui embraserait la péninsule et toute la région.

Alors que la crise nucléaire iranienne semble en voie de résolution après une décennie de blocage, un nouveau casse-tête nucléaire vient menacer la planète à l’aube du nouvel an. Selon les experts, cette menace ne sera autre que la Corée du Nord. Déjà, les voeux du nouvel an faits par le président nord-coréen, Kim Jong-Un, étaient sans nuances, mettant en garde contre un « grave désastre nucléaire » si la péninsule connaît une nouvelle guerre. « Nous sommes face à une situation dans laquelle un petit incident peut conduire à une guerre totale », a averti M. Kim Jong-Un à l’adresse de ses deux adversaires : Séoul et Washington.

Moins d’un mois après ces mises en garde, Pyongyang menace de passer à l’acte à l’ap­proche des manoeuvres conjointes entre Washington et Séoul en février. Ce mois, qui ressuscite le souvenir du tir nucléaire nord-coréen en février 2013, verra-t-il cette année un nouvel essai nucléaire ? Les dernières évolu­tions le laissent supposer.

Traditionnellement, la température monte dans la péninsule avant les manoeuvres américa­no-sud-coréennes, mais, cette fois, la colère de Pyongyang a dépassé les limites, annonçant « un holocauste défiant l’imagination duquel Washington ne sortira jamais indemne ». Selon les experts, le régime nord-coréen — soutenu par la Chine — pourrait se livrer à des provoca­tions militaires pour resserrer les rangs autour de son chef, après l’exécution en décembre de son oncle Jang Song-Thaek, autrefois un des responsables influents du régime accusé de cor­ruption et de trahison. Cette éviction inquiète les Etats-Unis et la Corée du Sud, car elle pour­rait être le signe de graves divisions au sein du pouvoir nord-coréen, ou plutôt le signe de l’ac­caparation totale du pouvoir par le jeune Kim Jong-Un. Désormais, une chose semble sûre : l’image est inquiétante car le régime ne suit pas la raison. Et comment un pays démuni écono­miquement dépense-t-il des sommes fabuleuses sur les recherches nucléaires, alors que sa popu­lation sombre dans la famine ? Peut-être s’agit-il d’une façon d’extorquer des garanties de sécurité ou une aide économique ? Selon les analystes, le nucléaire n’a jamais été une fin en soi pour les Nord-Coréens, mais plutôt un moyen de se défendre contre Washington et aussi un moyen de faire chantage pour sauver leur économie en ruine.

Offensive diplomatique à l’Onu

Dans une tentative de calmer les inquiétudes internationales, le régime stalinien a changé de tactique, procédant cette semaine à une vaste offensive diplomatique à l’Onu, exhortant son rival à « mettre fin au cercle vicieux de la haine et à arrêter les hostilités ». Un nouveau jeu visant à se disculper aux yeux de la communauté internationale et à prouver que c’est Séoul qui sera la cause d’un éventuel « holocauste nucléaire ». Pour l’heure, les experts se méfient de ces déclarations « alléchantes », notant que par le passé, ces mains tendues ont souvent pré­cédé des provocations militaires. Réalisant le stratagème de sa voisine, Séoul a rejeté l’offre de Pyongyang, la taxant de « fallacieux » exercice de propagande et a même averti que sa voisine du nord pourrait procéder à une nouvelle provo­cation comme en février dernier.

Face à ce nouveau casse-tête, Washington a paru plus furieux que jamais. « Nous n’accepte­rons jamais que la Corée du Nord soit une puissance nucléaire », a répété le chef de la diplomatie américaine, promettant de moderni­ser les capacités militaires américaines afin de faire face à toute menace. N’oublions pas que Pyongyang a tant menacé les forces militaires américaines stationnant en Corée du Sud de « destruction totale ». « Cette menace vient appuyer l’engagement des Etats-Unis pour la défense de la Corée du Sud », selon un commu­niqué du Pentagone qui a affirmé l’envoi du 1er bataillon du 12e régiment de cavalerie qui sera stationné au nord de Séoul, à proximité de la ligne de démarcation avec la Corée du Nord. Des moyens supplémentaires, composés de 40 chars et de 40 blindés, devraient arriver le 1er février à Séoul en préparation aux manoeuvres.

A la lumière de ces tensions, le risque serait de voir Pyongyang se transformer en station nucléaire, où Etats et groupes terroristes pour­raient s’approvisionner en technologies nucléaires. Pyongyang a déjà prouvé qu’il aidait à la prolifération, en partageant la technologie des missiles avec l’Iran ou en aidant la Syrie à construire un réacteur nucléaire, détruit par Israël en 2007. Très vite, la communauté inter­nationale doit étouffer cette nouvelle menace nucléaire, sinon, le risque est de sombrer dans une nouvelle décennie de dialogue de sourds à l’iranienne .

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