Placé sous le thème de « Développement et prospérité : agriculture, éducation, santé et aide humanitaire », le premier Sommet saoudo-africain s’est tenu à Riyad jeudi 9 novembre dans le but d’intensifier les relations et d’accroître les opportunités d’investissement entre le Royaume d’Arabie saoudite et les Etats africains. Le continent africain, terrain de jeu d’influence des grandes puissances, était donc à la tête de menu de ce rassemblement organisé par l’Arabie saoudite en présence de Son Altesse royale, le prince héritier Mohammed bin Salman bin Abdelaziz Al Saoud, également président du Conseil des ministres.
Présent en Afrique depuis quelques années, le Royaume entend renforcer ses relations, surtout économiques, avec les pays africains. « Nous sommes heureux d’annoncer le lancement de projets et de programmes de développement dans les pays du continent d’une valeur supérieure à un milliard de dollars sur dix ans. Nous sommes impatients d’injecter de nouveaux investissements saoudiens dans divers secteurs pour plus de 25 milliards de dollars, de financer et de sécuriser 10 milliards de dollars d’exportations et de fournir 5 milliards de dollars de financement supplémentaire pour le développement de l’Afrique jusqu’en 2030 », a déclaré le prince héritier d’Arabie saoudite, tout en assurant la volonté des différentes parties de renforcer leur coopération de manière à « contribuer à l’établissement de la sécurité et de la paix dans la région et dans le monde entier ».
D’après la déclaration finale du sommet, le Royaume a fourni plus de 45 milliards de dollars pour soutenir des projets de développement et humanitaires dans 54 pays africains, en plus de l’aide du Centre du Roi Salman pour l’aide humanitaire et les secours (KSRelief), qui a atteint plus de 450 millions de dollars dans 46 pays africains. « Et nous, dans le Royaume, sommes déterminés à développer des relations de coopération et de partenariat avec les pays africains », a poursuivi Bin Salman. Convaincu du rôle de l’Afrique, le Royaume a été l’un des premiers pays à apporter son soutien déclaré à l’Union Africaine (UA) pour qu’elle devienne membre permanent du G20. En plus, le Royaume a décidé d’augmenter le nombre de ses ambassades en Afrique à plus de 40.
Pour sa part, dans son discours, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a rappelé les relations historiques, culturelles, économiques et commerciales entre l’Arabie saoudite et les pays africains et estimé nécessaire de les « faire progresser » et d’« avancer à un rythme régulier et systématique ». « Les partenariats entre le continent africain et le Royaume devraient se baser sur un agenda précis pour les décennies à venir », a-t-il dit.
Outre la promotion des relations saoudo-africaines, les participants au sommet ont évoqué la guerre à Gaza et le conflit au Soudan, d’autant plus que l’Arabie saoudite vient d’accueillir des négociations entre les belligérants du Soudan.
Avec ce rapprochement économique et l’engagement dans plusieurs sujets politiques, Riyad pourra avoir une position plus forte en Afrique, surtout avec le recul du rôle des puissances traditionnelles, notamment européenne, et le sentiment anti-étranger qui règne actuellement au continent qui cherche de nouveaux partenariats « gagnant-gagnant ».
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