L’objectif est de mettre en place un système comme celui qui avait eu cours au Nigeria à la fin des années 1990 : le Nigeria avait renoué avec un pouvoir civil en 1999 après une période de transition de neuf mois instituée par le général Abdulsalami Abubakar, qui avait hérité d’un pouvoir militaire à la mort du général Sani Abacha. Une autre médiation vient de l’Algérie qui a envoyé le 23 août son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, en tournée au Nigeria, au Bénin et au Ghana, afin d’aider à trouver une issue à la crise. Ce pays, fermement opposé à toute intervention militaire au Niger, partage des frontières avec le Mali et la Libye et refuse l’ouverture d’un troisième front avec le Niger dont elle partage 1 000 kilomètres de frontière. Le 29 août, Alger a réaffirmé sa position sur la crise au Niger, basée sur le double refus de l’intervention étrangère et du coup d’Etat qui a évincé le président élu Mohamed Bazoum du pouvoir le 26 juillet dernier. Selon Attaf, le plan algérien comprend six axes : le premier est la consolidation du principe de l’illégalité des changements anticonstitutionnels ; le deuxième est de fixer un délai de six mois ; le troisième est lié aux « arrangements politiques de sortie de crise » ; le quatrième concerne les garanties ; le cinquième concerne « l’approche participative » ; le sixième et dernier axe est « l’organisation d’une conférence internationale sur le développement au Sahel ».
Le Gabon, un pays riche mais pauvre
Doté d’énormes ressources naturelles, le Gabon est l’un des pays les plus riches d’Afrique. Mais il peine à diversifier une économie qui dépend encore trop fortement de son pétrole, moteur-clé de son développement. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), le pétrole est la principale source de revenus et de croissance du Gabon ; c’est le pilier majeur de l’économie nationale, qui a enregistré une croissance de 3 % contre 1,5 % en 2021. Membre de l’Opep, 4e producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, le Gabon abrite le 6e plus grand gisement d’or noir prouvé du continent africain (environ 3,68 milliards de barils selon la BAD).
Le Gabon, qui possède également d’énormes gisements de gaz naturel estimés à plus de 28,3 milliards de m3, peut également compter sur sa principale ressource minière : le manganèse. 6,1 mégatonnes de manganèse ont été exportées en 2019 par le Gabon, qui a la capacité de se hisser au premier rang mondial des pays exportateurs de ce minerai, selon la BAD. Le marché mondial de ce minerai, utilisé dans la production d’acier et de batteries, est porté par la forte demande de la Chine depuis plusieurs années. Outre le manganèse et l’or (deux tonnes produites par an), le sous-sol gabonais regorge de fer, avec notamment un des plus gros gisements au monde, estimé à plus d’un milliard de tonnes, mais aussi de métaux comme le niobium (utilisé dans la fabrication des aciers et de superalliages), l’uranium, le cuivre, le zinc … Selon les chiffres de la BAD, depuis 2018, la Chine est le premier client des exportations gabonaises avec 33,2 %, tandis que le premier fournisseur du pays reste la France avec une part de marché de près de 26 %, suivie de la Belgique (10,4 %) et de la Chine (9,3 %).
Toutefois, malgré ce vaste capital naturel, et une population peu nombreuse, le Gabon, l’un des pays les plus riches d’Afrique avec un PIB par habitant se situant à plus de 8 820 dollars en 2022, « peine à traduire la richesse de ses ressources en une croissance durable et inclusive », souligne la Banque mondiale dans un rapport en avril dernier.
Les indicateurs sociaux restent en effet dégradés. Toujours selon la Banque mondiale, 32,9 % des 2,3 millions de Gabonais vivent en dessous du seuil de pauvreté, tandis que le chômage affecte 21 % de la population et un jeune Gabonais sur trois.
Au Niger, l’uranium au cœur des convoitises
Qui dit Niger, dit uranium. Selon les données de l’Association nucléaire mondiale (WNA), le Niger, qui possède le minerai d’uranium de la plus haute teneur en Afrique, a produit 2,02 tonnes métriques d’uranium l’année dernière. Le Niger se classe au 7e rang des plus grands expéditeurs d’uranium au monde. Assurant 5 % de l’approvisionnement mondial en uranium, il dispose de 311 110 tonnes métriques de réserves. Un taux qui n’est pas très important ; cependant, le Niger est considéré comme un fournisseur important. En 2022, 25 % de toutes les importations d’uranium de l’Union Européenne (UE) provenaient du Niger, selon l’agence nucléaire de l’UE,
Euratom. Autre ressource d’importance pour le Niger : le pétrole. Dix ans après sa découverte en 2011, le Niger a exporté 235 millions de dollars de ce combustible, principalement vers le Burkina Faso et le Mali, en 2021 selon l’Observatoire de la complexité économique (OEC). Avec le soutien d’investisseurs chinois fortement intéressés par le pétrole nigérien, Niamey voit l’avenir de son or noir en grand. Sa production de pétrole devrait être multipliée par cinq dans les années à venir. Une autre filière connaît des activités informelles : celle de l’exploitation artisanale de l’or. Officiellement, le pays ne compte qu’une seule mine industrielle, selon l’OCDE.
Malgré toutes ces ressources, ce pays enclavé et fragilisé souffre de nombreux maux, agriculture et élevage très soumis aux aléas climatiques, faiblesse de l’industrie, secteur privé peu développé, très forte croissance démographique et un fort enclavement géographique. Résultat : 40 % de la population souffrent d’extrême pauvreté, d’après les chiffres de la Banque mondiale, qui indique aussi que le revenu national brut par habitant au Niger était de 610 dollars/an en 2022. Aujourd’hui, le pays est 189e sur 191 au classement du PNUD concernant l’Indice de Développement Humain (IDH).
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